HomeA la uneCRISE SCOLAIRE A NIANGOLOKO : Les différentes communautés demandent pardon aux élèves

CRISE SCOLAIRE A NIANGOLOKO : Les différentes communautés demandent pardon aux élèves


Les différentes communautés ethniques vivant à Niangoloko, se sont retrouvées le 14 janvier 2017 pour communier et réaffirmer leur engagement à vivre ensemble et à travailler pour le développement de la cité de Santa. A cette occasion, elles ont, par la voix de leurs responsables respectifs, invité les scolaires qui, depuis plus d’un mois sont en grève, à reprendre le chemin de l’école.

 

« Nous nous mettons à genoux pour demander pardon à nos enfants. De grâce, reprenez le chemin de l’école car c’est là que se trouve votre avenir ». C’est en ces termes que, devant une mobilisation des grands jours, le maire de la commune de Niangoloko, Bassié Héma, a entamé son discours lors de la journée des communautés qui a très vite pris les allures d’une journée de pardon et de recherche de la cohésion sociale. En effet, avant lui, le chef de canton de Niangoloko, sa majesté Baba Frédéric Héma, et le chef de la communauté mossi de Niangoloko, Adama Bélem, ont pris la parole au nom de l’ensemble des communautés ethniques vivant dans la cité de Santa, pour passer le même message de paix, de tolérance et inviter les scolaires de la localité à mettre fin aux débrayages et à réintégrer les classes ; quitte à poursuivre les négociations pour la satisfaction de leurs doléances. Tel un père qui s’adresse à ses fils, Bassié Héma a invité les élèves à revoir leur démarche et à entreprendre dans un esprit pacifique, de nouvelles actions pour la levée de la suspension qui frappe leur association. Selon lui, il existe certes, un cadre d’expression des enfants qui est le comité des élèves, mais, a-t-il renchéri, on ne peut pas empêcher l’expression plurielle chez les enfants. En clair, le maire a indiqué que malgré l’existence des comités des élèves, d’autres structures comme l’ASC pourraient bien exister, mais il faut, pour cela, observer les règles qui s’imposent. Revenant à la commémoration du jour, il a martelé qu’aucun développement n’est envisageable pour Niangoloko tant que  l’ethnicisme perdurera. « Dans notre région, nous souffrons d’un problème qui ne dit pas son nom ; mais en vérité, il y a un débat d’arrière-garde. Je n’ai pas le courage de donner de nom mais je me jette à l’eau en disant que l’ethnicisme nous tue. Alors qu’il n’y a pas véritablement un sang pur parmi nous. Nous sommes tous issus d’un brassage ethnique et chacun de nous parle au moins trois langues de toutes les ethnies existantes. C’est ainsi qu’un Gouin parle facilement la langue karaboro, le turca et même le mooré et le malinké. Il faut que les fils et filles de Niangoloko, qu’ils soient Mossis, Dioulas, Peuls, Dagaras, Nigérians, Ivoiriens ou Ghanéens, se donnent la main pour travailler. ». Et de poursuivre en lançant un appel à toutes les communautés vivant à Niangoloko de s’investir pour non seulement permettre de juguler la crise qui secoue le monde scolaire, mais aussi pour impulser le développement. Le chef de canton, pour sa part, a salué cette initiative dont la pérennisation permettra, à son avis, aux habitants de regarder dans la même direction. « Nous devons régulièrement nous retrouver pour réfléchir, nous pardonner mutuellement et renforcer la cohésion entre nous et, ensemble, construire la commune. Sans la paix des cœurs, sans la fraternité, cela risque de rester un vain mot », a lancé Baba Frédéric Héma. Plusieurs activités ont meublé cette journée dont une conférence avec pour thème « le tourisme et la culture ». Ces activités ont grandement mobilisé les Niangolokolais à la place de la mairie. En attendant Niangoloko en fête, une activité qui est prévue pour se tenir en principe en  mars prochain, les troupes musicales des différentes communautés ont offert un spectacle en live.

Mamoudou TRAORE

ENCADRE : Les comités d’élèves engagent une sensibilisation

Quelques jours avant cette commémoration de la journée des communautés, a-t-on appris sur place, les délégués généraux des comités d’élèves des différents établissements de Niangoloko ont entrepris une démarche de sensibilisation auprès de leurs camarades. Quatre de ces délégués généraux que nous avons rencontrés à la cérémonie, disent avoir fait le tour des établissements pour dire aux élèves qu’ils ne doivent pas perdre de vue le temps qu’ils sont en train de perdre. « Jusque-là, les dossiers d’examens ne sont pas encore constitués et nous n’avançons pas dans les programmes d’enseignement », a relevé l’un d’eux qui, au passage, a indiqué que les comités d’élèves ne s’opposent pas aux revendications de l’ASC. Il pense seulement que la lutte peut être menée de façon pacifique. Ces délégués indiquent que leur intervention n’a pas du tout été facile au lycée municipal qui est le centre névralgique de la crise. Là, certaines classes ont catégoriquement refusé de nous recevoir, font-ils savoir.


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