HomeA la uneCRISE SECURITAIRE AU BURKINA : L’UPR dénonce « l’égoïsme des hommes politiques »

CRISE SECURITAIRE AU BURKINA : L’UPR dénonce « l’égoïsme des hommes politiques »


Dans la déclaration ci-dessous parvenue à notre rédaction, l’Union pour la république (UPR) dénonce « l’égoïsme des hommes politiques burkinabè » qui, dit-il, mettent « très souvent le bien-être individuel au-dessus du bien-être collectif». Ce faisant, il les appelle à plus de solidarité face à cette crise sécuritaire qui menace l’existence même de notre pays. lisez !

Au lendemain des attaques successives menées par les terroristes contre nos FDS dans plusieurs régions du pays et dont la plus meurtrière s’est déroulée à Koutougou, nous nous posons encore des questions. Il faut dire que certaines de ces questions, nous les avions déjà posées plus d’une fois et y avons apporté ce qui nous semblait pertinent comme réponses. Hélas! Le contexte n’ayant pas changé, les mêmes interrogations demeurent.

 Les hommes politiques Burkinabè sont-ils si égoïstes au point d’occulter tout ce qui se passe autour d’eux?

Quand nous parlons d’hommes politiques, nous sommes concernés au même titre que d’autres. Il ne s’agit donc pas pour nous de culpabiliser qui que ce soit mais d’interpeller la conscience collective. Est-ce vraiment le moment de chercher à se disculper quand nous avons la réalité en face? Nous pensons que non. Quand un problème comme celui du terrorisme est posé, il faut l’affronter, faute de quoi il se démultiplie et peut devenir une équation à plusieurs inconnues. Nous nous jetons donc à l’eau étant entendu que nous préférons l’expression à l’hypocrisie. Du reste, il n’y a pas d’autre choix possible si nous voulons contribuer en tant que citoyens soucieux de notre propre survie.

Ce n’est surtout pas le moment de nous accuser ou de nous stigmatiser mutuellement. Nous sommes tous responsables d’une manière ou d’une autre, quelle que soit notre position actuelle.

Si nous n’y prenons pas garde, le suicide collectif dont nous avons fait cas dans un précédent écrit peut paraître comme une volonté consensuelle. Nous ne voulons ni dramatiser la situation ni la minimiser parce que notre optimisme est basé sur le réalisme dont feront preuve tous les partis politiques et partant, tous nos compatriotes.

Notre analyse du moment nous oblige à observer “deux faces d’une même médaille“, convaincus que tous les partis politiques aspirent au bien-être du Burkina Faso.

Cependant, nous trouvons que trop souvent, le bien-être individuel prend le dessus sur le bien-être collectif d’où notre question sur l’égoïsme. Or, c’est de l’existence collective que dépend notre épanouissement personnel.

Il faut arrêter de “faire l’autruche” parce que, ce à quoi nous assistons n’est plus ni moins qu’une tentative d’occupation d’une partie de notre territoire par son extrême nord. Les tentatives de destruction de ponts en sont un  indicateur que des profanes peuvent percevoir.

Que faisons-nous concrètement en tant que partis politiques pour aider les décideurs et autres acteurs de terrain à y remédier? La sensibilisation que nous sommes censés mener auprès des populations pour les amener à se départir de ces terroristes en collaborant avec les FDS est-elle effective? Autant de questions qui méritent d’être posées au regard de ce que nous constatons depuis belle lurette.

Les acteurs politiques (toutes tendances confondues) ne jouent pas convenablement leurs rôles, aveuglés que nous sommes par la conquête ou la conservation du pouvoir en oubliant que dans le contexte actuel du Burkina Faso, il y a un préalable incontournable, à savoir la sécurité du pays.

Quelle est notre contribution auprès du gouvernement et des FDS pour l’atteinte de cet objectif de sécurisation du territoire?

Pour le cas particulier des hommes politiques de la majorité, nous pensons que bien que nous clamons haut et fort notre volonté de voir le président Kaboré réélu en 2020, en réalité, certains d’entre nous ne sont préoccupés que par leur propre sort. Ce n’est peut-être qu’une impression, elle peut être inexacte, mais elle a le mérite de faire partie de notre analyse globale.

Cela nous taraude l’esprit, au regard des langages tenus çà et là en déphasage avec la réalité, de même que la nature de la majorité des actions menées sur le terrain.

En effet, il est inadmissible aujourd’hui que de grands rassemblements politiques se tiennent sans qu’à aucun moment l’on ne parle du défi sécuritaire et de la contribution attendue des populations en termes de collaboration avec les FDS.

Bien entendu, en tant qu’acteurs de la majorité, nous devons mettre en exergue les réalisations du chef de l’Etat à travers son programme politique et le PNDES, mais notre apport le plus attendu n’est pas de ressasser ce qui a déjà été fait mais plutôt ce qui reste à faire.

Attelons nous donc individuellement et collectivement à apporter ce que le président du Faso attend de nous au lieu de nous complaire dans les déclarations à la limite de l’utile. Agir autrement serait chercher à s’agripper à l’échelle des réalisations pour accéder à nos objectifs personnels. Selon Schiller, ” le zèle des amis est parfois plus néfaste que la haine de l’ennemi”. Bien sûr ennemi ici se rapporte à ceux qui attaquent notre pays.

Quant à l’opposition, sans la juger, qu’elle se détrompe. Nous l’avons là aussi antérieurement écrit, il faut que nous travaillions tous à faire changer le contexte socio-politique dans notre pays.

Penser ou croire que la situation actuelle du Burkina Faso est une question de gouvernance qui pourrait lui profiter au moment des élections est tout simplement utopique.

 Pour nous, il doit y avoir “un avant et un après dialogue politique”.

En effet, pendant qu’un dialogue politique vient de se tenir sous l’égide du président Roch Marc Christian Kaboré, que des conclusions il ressort notre engagement unanime à œuvrer pour améliorer le contexte général et particulièrement le contexte sécuritaire dans notre pays, à la première difficulté, l’opposition se démarque et demande la démission du gouvernement en lieu et place de la solidarité qui sied en pareille circonstance avec les décideurs.

Si la difficulté dont nous parlons est en réalité un drame national au regard du nombre de victimes jamais enregistrées parmi nos FDS, que l’émotion est tout à fait légitime, il n’en demeure pas moins que la parole donnée devrait prévaloir.

Ceux qui tombent au front ne sont pas des politiciens. Ce sont des citoyens burkinabè qui ont choisi le métier des armes pour nous défendre et défendre l’intégrité du territoire. Le meilleur hommage que nous devons leur rendre, c’est de rester unis pour la cause qu’ils ont défendue, la patrie.

Nous persistons et nous signons, nul ne peut apporter la preuve que dans le même contexte, il fera mieux que le président actuel. La solution réside dans le changement positif du contexte et cela requiert la contribution de tous. Le contexte a tant évolué négativement que les réfugiés maliens expriment leur volonté de retourner chez eux.

Le chef de l’Etat lui-même l’a dit, “quand la nation est menacée, la question du pouvoir devient secondaire“. Nous l’avions déjà écrit et nous sommes en parfaite harmonie avec cette citation.Il est allé plus loin en disant : “la lutte contre le terrorisme ne peut être l’affaire du seul gouvernement même si celui-ci est en première ligne”.

Nous sommes, tous autant que nous sommes, interpellés à jouer pleinement notre rôle. Il ne doit pas y avoir ceux qui luttent exclusivement et d’autres qui jugent uniquement leurs actions. Dans aucun pays du monde, ce genre de guerre n’a été gagnée par les seuls gouvernements, même s’ils ont été à l’avant-garde par la stratégie et l’orientation.

Nous avons un grand défi à relever, faire en sorte que nos compatriotes qui ont abandonné leurs villages pour d’autres destinations, retournent là où ils n’auraient jamais dû quitter et reprendre une vie normale. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais notre abnégation finira par le rendre possible. Tel doit être notre objectif primordial qui nécessite une solidarité sans faille.

Pour que les actions politiques aboutissent aux élections, il y a en amont l’action capitale des FDS. Ensemble, contribuons chacun en ce qui nous concerne, à les mettre dans les meilleurs dispositions de corps et d’esprit possibles pour réussir leur mission.Aucun maillon de la chaîne qui favorise l’action des FDS ne doit manquer ou être moins actif.Du renseignement du citoyen lamda aux grandes décisions, chacun doit jouer pleinement son rôle.Nous rendons un hommage respectueux à tous ceux qui sont “tombés” pour que nous soyons debout.L’histoire retiendra qu’à un moment, il a fallu leur sacrifice pour que les Burkinabè restent dignes. A nous de poursuivre la lutte tous ensemble en regardant dans la même direction; que nous soyons acteurs politiques, société civile, syndicats, coutumiers ou religieux, nous le leur devons.

 Ouagadougou, le 22 août 2019

 Pour le Bureau exécutif national

 Le président

Maître Toussaint Abel COULIBALY

Commandeur de l’Ordre National                       


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