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DECES DE NAABA SIGRI II DE BEMA SILMI MOSSI  


NAABA SIGRI II, à l’état civil Nouhoun Barry, ancien député, fin militant du parti ADF-RDA, chef de Canton de Bêma Silmi-mossi, cet homme qu’on n’oubliera pas de sitôt, s’est éteint à jamais, le mardi 11 juin 2019 dans sa 90e année, des suites de longue maladie. Il a été porté sous la terre de ses ancêtres à Bêma Silmi-mossi, commune de Kalsaka, à 95 km de Ouahigouya, le mercredi 12 juin 2019 en fin de matinée. C’était en présence de sa famille, de parents. Au lendemain de son inhumation, notre équipe de reportage s’est déportée dans son village. Le constat : la tristesse qui se lisait sur tous les visages.

 

Il était 8h quand nous franchissions la porte de la cour royale de Naaba Sigri II, à l’état civil, Nouhoun Barry.  L’objectif était de présenter, au nom des Editions « Le Pays » et de la Radio Wend Panga, les condoléances les plus attristées suite à la disparition de ce Baobab tombé dans la soirée du mardi 11 juin dernier au CHU de Ouahigouya. La maladie a eu raison de lui après tant d’années de souffrances. Après les salutations d’usage, nous avons décliné l’objet de notre visite. La famille a été touchée par cette marque de compassion et d’amitié à l’endroit du disparu et de la famille tout entière. Cet homme que la famille pleure, a marqué de son vivant les esprits. Il était intègre, travailleur, rassembleur et conciliant, un vrai militant du parti politique l’ADF-RDA, nous a confié un des sages.  Après Bêma, nous avons mis le cap sur le secteur 4 de Ouahigouya, à la cour familiale du défunt. Là aussi, c’est le même scénario. « Cet homme a beaucoup souffert de la maladie, mais on pensait qu’un jour, il recouvrerait la santé, mais hélas », nous a-t-on confié. Des prières et des témoignages ont été dits en hommage à l’illustre disparu, dans une ambiance de vives émotions.   A 90 ans, l’illustre disparu laisse derrière lui de nombreux enfants, des petits-fils et petites-filles mais également des parents, amis et anciens collaborateurs dans une profonde douleur. Que son âme repose en paix !

 

Mahamoudou ZONGO

 

 

 

 

TEMOIGNAGES DE QUELQUES MEMBRES DE LA FAMILLE

 

1-  Issa Barry, chef de Rimkéta à Ouagadougou

 

« Naaba Sigri II, c’est mon frère. Nous sommes plus de 64 enfants de notre père. Je suis de Bêma mais je réside à Ouagadougou, chef de Rimkéta.  De ce que nous avons connu de lui, c’est qu’il fut enseignant, ensuite député. Nous partions chez lui à Ouagadougou, à notre jeune âge. Il s’est bien occupé de nous. Il a eu la chance d’aller à l’école du blanc et nous étions commis à paître les animaux. C’est après tout ce parcours et après le décès de notre père, Naaba Sigri, qu’il fut intronisé roi en 2002, 5e roi de Bêma par Sa Majesté Naaba Kiiba, Roi du Yatenga. Depuis hier jusqu’à aujourd’hui, tous ceux qui sont passés pour présenter les condoléances parlent de lui en bien. »

 

2- Daouda Barry, fils du défunt

 

« Je suis de Bêma, j’y réside. Ce que je peux ajouter de notre frère que nous pleurons aujourd’hui, c’est qu’il nous rendait régulièrement visite, soit par courtoisie, soit pour des activités politiques puisqu’il est un fidèle militant de l’ADF-RDA.  C’est un rassembleur. Il n’y a jamais eu de bagarre entre nous. Il était député au temps de Lamizana et c’est après  ce régime qu’il s’est retrouvé à Koudougou pour être enseignant. Après,  il a résidé à Ouahigouya. Et voilà qu’hier, on nous annonce son décès.»

 

3- Adama Barry, militaire à la retraite

 

« C’est notre grand frère que nous avons perdu. Il a fait de   son mieux pour nous aider, nous soutenir jusqu’à sa disparition. Et comme il devrait être enterré dans le cimetière familial, on a donc  amené le corps ici à Bêma. Il a milité dans le parti ADF-RDA. Nous l’y avons suivi et nous n’avons pas regretté. Nous demandons au reste de la famille d’avoir le même zèle qu’il avait de son vivant. C’est la tolérance, la cohésion».

 

4- Hamadé Diallo, imam du secteur 4 de Ouahigouya

 

« Mon père fut promotionnaire au père du défunt. Ils ont été aussi de bons et vrais amis à l’époque. Nous sommes nés et les avons trouvés soudés depuis plus d’une trentaine d’années. Dans la foi musulmane, il soutenait les activités financièrement. Il ne manquait pas aux 5 prières de l’islam, était assidu à la mosquée jusqu’à ce que la maladie l’empêche de se déplacer. Dans le monde séculier et social également, il épaulait à la hauteur de ses possibilités. Il faisait la politique, mais cela n’a pas terni sa foi en Allah. Et voici qu’il nous quitte. Qu’Allah garde les vivants !

 

5- Dembo Sambo Diallo, ancien député, collègue du défunt

 

« Affaibli par l’âge et la maladie, il s’exprime difficilement. C’était un grand frère à moi. C’étaient nos aînés au primaire. Pendant mon jeune âge, il m’a beaucoup entretenu et soutenu. Nous étions députés à l’Assemblée nationale sous l’égide du même parti, l’ADF-RDA, avec comme président Gérard Kango. Et c’est lui qui rassemblait, convoquait les réunions dans le parti. On a vécu des moments extraordinaires, on avait du respect l’un pour l’autre. »

 

6- Farouk Barry, fils du défunt

 

« Au temps de Maurice Yaméogo, ancien président du Burkina Faso, il fut son directeur de cabinet. C’est lui qui a ouvert l’école de Ténado et a été le premier maître de cette école. A Ouahigouya, il a ouvert l’école communale « A ». Voilà ce qu’il a fait dont j’ai   souvenance. »

 

7- Idrissa Dominique Barry, ancien président de la Chambre régionale d’agriculture du Nord, un des enfants du grand frère au défunt

 

« Je retiens de Naaba Sigri II que nous pleurons aujourd’hui, 3 choses principales. La cohésion dans la famille : chaque fois qu’il venait à la maison, aux heures du repas, il demandait d’après les absents. Si tu revenais, tu devais rendre compte. Il aime avoir tout le monde ensemble. La deuxième chose fondamentale, c’est l’éducation : il demandait à voir les notes des enfants, ce qu’ils ont fait à l’école. Il faisait cela à tous les enfants de la famille, sans exception aucune. Chaque enfant était tenu de faire le point de qu’il a fait à l’école. Chaque parent devait venir expliquer pourquoi tel ou tel enfant n’était pas inscrit. La troisième chose qu’il nous a apprise, c’est la discipline. On ne s’arrête pas devant son grand frère pour faire des grimaces encore moins lui refuser un service. »

 

Mahamoudou ZONGO

 


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