DESSERTE EN EAU POTABLE DE LA VILLE DE BOBO-DIOULASSO : L’ONEA donne des explications et des pistes de solutions sur les pénuries
La Direction régionale de l’ONEA de la ville de Bobo-Dioulasso a organisé le jeudi 5 avril dernier une conférence de presse avec pour objectif d’informer l’opinion publique sur les activités liées à la desserte en eau de la ville de Sya et les difficultés s’y rapportant surtout en ces périodes de canicule. Ce point de presse à été suivi d’une visite des installations de la station de traitement de la société. C’était à Nasso, une localité située à 25 kilomètres de Bobo-Dioulasso.
Assurer la production et la distribution de l’eau potable pour les besoins urbains et industriels, assurer la création et la gestion des installations d’assainissement en milieu urbain et semi-urbain, telles sont les deux grandes missions de la Nationale de l’eau et de l’assainissement, ONEA. Cependant dans l’accomplissement de cette mission noble qui est la sienne, même si la majorité de la population est satisfaite, la société se trouve par moments confrontée à quelques difficultés. Toute chose qui l’expose aux courroux de sa clientèle. C’est en effet dans l’intention majeure de donner à cette dernière des explications sur les contraintes liées à l’approvisionnement en eau de la ville de Bobo et des autres villes de sa Direction régionale de Bobo (DRB), les causes et les conséquences surtout en ces périodes de grande chaleur, que celle-ci a initié ce point de presse animé par ses premiers responsables, qui par ailleurs ont par la même occasion voulu éclairer la lanterne des populations sur les multiples efforts consentis aux fins de relever le défi qui est le leur, celui de fournir l’eau potable en quantité et en qualité au plus grand nombre de Burkinabé conformément aux Objectifs de développement durable (ODD). En effet, eu égard au nombre d’abonnés qui ne cesse d’augmenter (33 000 abonnés entre 1960 et 2010 à 64 000 abonnés en 2017), l’ONEA a, de l’avis de son directeur régional de Bobo (DRB) Moussa Siemdé, investi depuis l’année 2010 dans le réseau de la cité des Silures sacrés, plus de 23,5 milliards de F CFA qui correspondent dit-il, à 51% du chiffre d’affaires total de la ville à la même période. Ces investissements ont ainsi permis de rallonger le réseau qui est passé de 733 km en 2010 à 1 200 km en fin 2017, d’augmenter le nombre des réservoirs de 8 à 11 et d’accroître la production annuelle qui est passée de 10 millions en 2010 à 17 millions de m3 en 2017, soit une augmentation de 70% en 7 ans. Outre la ville de Sya, d’autres investissements ont également été réalisés dans tous les 13 centres que compte la Direction régionale de Bobo dont notamment le renforcement du système d’Approvisionnement en eau potable (AEP) de Gaoua à l’occasion des festivités du 11- Décembre dernier, a tenu à préciser le DRB. Cependant, malgré une augmentation de 30% depuis 2014 de la capacité de production de Bobo, des difficultés de ravitaillement des populations 24h/24 en eau potable subsistent. Ces difficultés s’expliquent, selon les responsables de la société par le dépassement des prévisions 2010-2017 dû à l’urbanisation accélérée de la ville, l’expansion spatiale de Bobo-Dioulasso qui ne s’effectue pas toujours de concert avec l’ONEA, le développement des activités économiques et la baisse des débits des forages dans certains centres comme Houndé et Diébougou. Cette situation n’a d’autres corollaires que les désagréments subis non seulement par les clients, mais aussi le manque à gagner qu’accuse la société elle-même. Pour venir à bout de ces difficultés, l’ONEA s’attèle depuis un moment à la mise en œuvre de mesures visant à réduire le déficit et favoriser l’amélioration de la gestion de l’eau potable suivant trois modes, à savoir à court moyen et long termes. Ainsi, à court termes la société a d’ores et déjà établi un programme de distribution alternée de la ville en eau et a également entamé une politique de lutte contre les pertes d’eau. A moyen terme, la société prévoit entre autres, avant la période chaude de 2019, le raccordement de 3 forages à Pala pour alimenter les zones hautes des secteurs 24, 25 et 33 et permettre la fourniture en continu dans les autres secteurs. « Deux de ces forages ont déjà été exécutés et le raccordement est prévu dans le budget 2018 », a dit M. Siemdé. Pour le long terme, de grands projets s’inscrivant en droite ligne dans la mise en oeuvre du PNDES sont, dit-on, en cours de réalisation. Il s’agit notamment, entre autres, du projet PAPEP financé par l’AFD d’un montant de 20 milliards de F CFA qui vise à sécuriser la fourniture en eau potable de la population de Bobo à l’horizon 2030 (ODD) et le projet quatre régions (4R) d’un coût estimé à 9,3 milliards de F CFA financé par KFW qui contribuera à l’amélioration de la desserte en eau des centres déficitaires et prévoit également l’alimentation en eau potable des villes comme Bama, Toussiana, Mangodara et Sidéradougou. Toutefois, en attendant la mise en oeuvre effective de l’ensemble de ces projets, Moussa Siemdé et ses collaborateurs demandent aux consommateurs plus de compréhension de leur part en adoptant quelques comportements, à savoir l’économie d’eau, la gestion des réserves d’eau pour faire face aux coupures qui sont parfois imprévisibles, le contrôle des robinets pour éviter de les laisser ouverts et enfin l’information systématique de l’ONEA en cas de coupure d’eau prolongée (2 jours en moyenne) au numéro vert 20 971 111. C’est sur ces recommandations du DRB/ONEA qu’ont pris les échanges en laissant l’équipe des Hommes de médias démarrer pour une visite guidée de la station de traitement et de la source d’eau de Nasso, dernière étape de la journée qui a permis aux journalistes de toucher du doigt le travail abattu par les agents de l’ONEA et les réalités de production et distribution d’eau potable dans la ville de Bobo-Dioulasso.
LE MONARCK (Correspondant)