HomeA la uneEXAMEN PAR L’ASSEMBLEE RWANDAISE DU PROJET DE REFORME CONSTITUTIONNELLE : Il faut arrêter la comédie

EXAMEN PAR L’ASSEMBLEE RWANDAISE DU PROJET DE REFORME CONSTITUTIONNELLE : Il faut arrêter la comédie


 

Au Rwanda, les regards sont tournés vers la Chambre des députés à laquelle est soumis, depuis hier, l’examen de projet de la réforme de la Constitution.  Une réforme destinée, notamment à permettre  au président rwandais, Paul Kagamé, de briguer un troisième mandat à la tête de l’Etat, en 2017.  Il s’agit, pour les parlementaires rwandais, d’éplucher, article après article, le projet de réforme de la Loi fondamentale  dont la  véritable finalité ne fait l’ombre d’aucun doute : passer à la moulinette, le fameux article 101 de la Constitution qui interdit à «l’homme mince de Kigali », «d’exercer plus de deux mandats présidentiels » et donc de se relancer dans la course à l’échalote, en 2017. Et l’on ne voit pas par quel miracle cet article échappera au triste sort qui l’attend, le fait étant que le Rwanda ploie depuis plus d’une décennie, sous le joug d’une dictature féroce, silencieuse et oubliée de  la communauté internationale. Ce n’est  pas exagéré de dire que ce que Kagamé veut, même Dieu le veut ! En tous les cas, cette vaste comédie avec, dans le rôle de faiseur de  roi, les députés de l’Hémicycle, promet d’accoucher d’un  timonier  pur jus, qui se lèche déjà les babines à l’idée de régner sur le Rwanda pour des années encore.

L’idée selon laquelle le Rwanda disparaitrait sans Kagamé, n’est que fable

N’en déplaise à tous les démocrates d’Afrique, à la communauté internationale et particulièrement aux bailleurs de fonds pour qui le satrape rwandais a eu ces mots des plus discourtois : « Vous pouvez garder votre argent ».   On aurait applaudi cette sortie si elle ne servait pas une mauvaise cause : le déni de l’alternance et de la démocratie avec en toile de fond  un vilain trait de caractère marqué par  l’égotisme, l’égoïsme, le narcissisme auxquels il faut ajouter un nationalisme nauséeux. C’est à croire que le Rwanda ne survivra pas à Kagamé ! Certes, l’on ne saurait dénier au  président Kagamé la prouesse d’avoir métamorphosé le Rwanda ! Et après ?  L’idée selon laquelle ce pays disparaitrait sans Kagamé, n’est que fable. Elle ne grandit ni sa personne ni son pays ! Il faut arrêter la comédie.  En tout état de cause,  Kagamé est en passe de réaliser son pari : régenter, pour des décennies encore, le Rwanda, allongeant au passage la  longue et dégoûtante liste des bricoleurs de Constitutions en Afrique.  Peu importe que l’image du Rwanda et par-delà, celle de l’Afrique, en sorte ternie sur le plan du respect des institutions !   D’ailleurs, peut-on raisonner Kagamé ?  Gagné par le syndrome d’hubris,  comme bien d’autres sur le continent, il ne reculera certainement devant rien, dans la quête de son nouveau statut d’empereur du Rwanda.

« Le Pays »


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