HomeA la uneINHUMATION DES 3 POLICIERS TUES A INTANGOM : Douleur et consternation au cimetière de Gounghin

INHUMATION DES 3 POLICIERS TUES A INTANGOM : Douleur et consternation au cimetière de Gounghin


Encore trois de plus au nombre des agents des forces de défense et de sécurité fauchés par les balles assassines des terroristes. C’est par des pleurs et une grande émotion que parents, amis, collègues et autorités burkinabè ont accompagné, le 2 juin 2016 au cimetière de Gounghin à Ouagadougou, les trois policiers tués par des djihadistes dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2016 au poste de police d’Intangom.

 

Agés entre 27 et 29 ans, ceux que le Burkina tout entier pleure  sont les assistants adjoints de police, Kani dit Michel Coulibaly, Filibert Silga et Tilbou Tiolé. Marqués par la tristesse et le désarroi, les proches de ces  policiers tombés sur le champ d’honneur, n’ont pas pu retenir leurs larmes lors de leur inhumation au cimetière de Gounghin, le 2 juin dernier. « Pourquoi ont-ils tué mon grand frère ? C’est cruel ce qu’ils ont fait, je veux qu’ils paient, ces criminels. Que va devenir mon neveu qui est né le jour même du décès de son papa ? Et que va-t-on lui dire quand il va demander d’après son père ? » Telles sont les questions que se posait  l’une des petites sœurs du défunt Filibert Silga,  en larmes, au moment où l’on mettait le cercueil de son défunt grand-frère dans sa tombe. Au moment où on tentait de la calmer, un grand cri s’élèva dans la foule. « Tilbou, tu ne peux pas nous quitter de la sorte. Qui prendra soin de tes enfants ? Non ! Non et non !», clamait une des proches du défunt Tiolé, toute en larmes. La tristesse se lisait sur le visage des autorités et des collègues des  disparus qui étaient présents au cimetière. Gagné par  la tristesse, un policier n’a pas pu contenir ses larmes. Il était devant une tombe, ôta son béret  et secoua sa tête en signe de respect pour ses collègues tués. Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, après avoir présenté ses condoléances aux  familles  éplorées et au corps militaire, a signifié que la mort de ces jeunes, à  la fleur de l’âge, ne doit pas entamer le moral du corps militaire, mais doit être le levain qui doit pousser les forces de défense et de sécurité sur le chemin de la victoire et du rayonnement. Ces braves jeunes qui sont tombés sur le champ de bataille ont été décorés à titre posthume de la médaille d’honneur de la police. Deux autres qui étaient morts en mission, Rasmané Doussoungou et Tibna Ouaba, ont été également distingués. Le ministre a aussi souligné que le Burkina ne reculera jamais devant une quelconque force du mal. Et de rassurer les populations que rien n’arrêtera la marche de la démocratie et du développement au Burkina. Quant au représentant des familles des victimes, il a soutenu qu’ils sont frappés par une douleur immense, mais sont  soulagés de voir la solidarité et la compassion des membres du gouvernement et de leurs proches. Il faut souligner qu’avant l’inhumation, il y a d’abord eu la levée de corps à l’hôpital Blaise Compaoré, en présence du Premier ministre Paul Kaba Thiéba.

 

Valérie TIANHOUN

 

 

 

 

 

Témoignage d’Elisabeth Sandwidi, tante du défunt Filibert Silga

 

Nous sommes dépassés par les faits et nous ne savons plus quoi dire, mais nous remettons tout entre les mains de Dieu, car lui seul sait pourquoi cela s’est produit. Filibert a parlé avec sa mère au téléphone dans la nuit du 31 mai, jusqu’aux environs de 23h. Parce que sa mère est malade et il a demandé à celle-ci d’aller faire une radiographie, chose qu’elle a fait et ce sont les résultats que je suis allée chercher à l’hôpital avant de venir ici. Mon neveux était un homme très aimable, aimait son travail et était très armé de courage dans tout ce qu’il faisait. Sa femme a accouché avant-hier, le 1er juin 2016, le jour qu’on nous a annoncé sa mort. Mon petit-fils ne connaîtra pas son père. Que les âmes de tous ces 3 policiers reposent en paix et que Dieu apaise le cœur de leurs enfants.

 

 

 Parcours des victimes

 

Kani dit Michel Coulibaly, né le 12 janvier 1989 à Kary, a été recruté comme assistant de police en 2010. Il a été titularisé assistant de police adjoint catégorie 3, 2e  grade, le 13 juillet 2014. Après 3 ans, 10 mois et 19 jours au service de la Nation, Kani dit Michel Coulibaly est décédé le 1er juin 2016 à Intangom, lors d’une attaque djihadiste. Il laisse derrière lui une veuve enceinte inconsolable.

 

Filibert Silga est né le 16 avril 1988 à Ouagadougou. Il a été recruté assistant de police en 2011 et titularisé assistant de police adjoint catégorie 3, 2e  grade, 1er échelon depuis le 20 juillet 2014. Après 2 ans 10 mois et 11 jours de service, l’assistant Silga est mort le 1er juin 2016 à Intangom, lors d’une attaque terroriste. Il  laisse derrière lui une veuve et 2 enfants dont le denier est né dans la soirée du 1er juin 2016.

 

Tilbou Tiolé est né en 1987. Il a été recruté élève assistant de police en 2012  et titularisé assistant de police adjoint catégorie 3, 2e grade 1er échelon pour compter du 12 juillet 2015. Après un an, 10 mois et 19 jours de service, il est mort le 1er juin, lors d’une attaque djihadiste à Intangom. Il laisse derrière lui une veuve et 3 enfants dans la consternation et le désarroi.

 

Source : Oraison funèbre

 

 

 

 

 

 


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