HomeA la uneINONDATION A L’HOPITAL YALGADO : Le gouvernement annonce le déguerpissement des marchands aux alentours de l’hôpital

INONDATION A L’HOPITAL YALGADO : Le gouvernement annonce le déguerpissement des marchands aux alentours de l’hôpital


La grande pluie  qui s’est abattue sur Ouagadougou le 10 juillet 2016, a entraîné  des dégâts dans certains quartiers et institutions de Ouagadougou. Le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) est celui qui aura  enregistré le plus de dégâts. Face à cette situation, le gouvernement n’est pas resté indifférent. Il a pris des mesures pour éviter que la situation  se répète. Face à la presse le 12 juillet 2016, le ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo, accompagné du 1er responsable du CHU-YO, Robert Sangaré, a dévoilé les mesures mises en place pour barrer la route aux inondations.

A bon chat bon rat. C’est le moins que l’on puisse dire face à l’attitude que  le gouvernement  entend adopter pour mettre fin aux inondations au CHU-YO en saison de pluie. Visiblement, la pluie du 10 juillet 2016 a servi d’avertissement.  Les autorités ont, en un temps record, trouvé des solutions transitoires pour que cette année, le CHU-YO ne soit pas inondé comme les années antérieures. Les mesures ont été communiquées à la presse le 12 juillet au sein du CHU-YO. D’entrée de jeu, le ministre Smaïla Ouédraogo a clamé que le CHU-YO n’est qu’une victime des eaux qui viennent d’ailleurs. Car selon ses explications, ce sont des eaux venant d’ailleurs qui pénètrent au sein de l’hôpital pour créer des dégâts. Pour faire face à ce problème et permettre aux malades et aux usagers de ne pas se faire de soucis en temps de pluie, des mesures transitoires ont été prises et seront d’ailleurs effectives à la fin de ce mois de juillet. Il s’agit, entre autres, a-t-il laissé entendre, de procéder à la délocalisation des marchands des alentours de l’hôpital, faire le curetage des caniveaux  du CHU-YO  et ses alentours et installer des grilles à l’intérieur de l’hôpital afin d’empêcher les eaux qui viendront d’ailleurs de s’y introduire. Le ministre a  ajouté que 4 agents seront recrutés pour travailler 24 h/ 24 pour fermer ou ouvrir les vannes en cas de besoin pour l’évacuation des eaux en cas de pluie. L’une des mesures, a-t-il confié, pour bloquer les eaux qui viennent de l’extérieur est de faire une surélévation des ponts.  « Nous disons merci, a-t-il lancé, aux marchands que nous avons rencontrés le 11 juillet dernier et ces derniers, dans un esprit de civisme, ont vite accepté de se faire délocaliser au plus tard 72 heures à compter de ce 11 juillet (ndlr) ». Le Directeur général du CHU-YO, Robert Sangaré, a noté que ces mesures immédiates de la part du gouvernement, sont la preuve que le président du Faso et son gouvernement ont pris à bras-le-corps le problème de la santé, des infrastructures et bien d’autres aspects, au sérieux. Il a souligné que la pluie du 10 juillet n’a pas enregistré beaucoup de dégâts, ni de perte en vie humaine à l’hôpital, mais seulement quelques désagréments aux services des urgences. Mais prévenir étant mieux que guérir, le gouvernement y a songé, en entreprenant des mesures transitoires immédiates pour empêcher des cas d’inondation au CHU YO, a-t-il relevé. « Nous avons foi qu’avec ces travaux, l’hôpital sera hors d’inondation, car c’est ce qui avait été prévu et programmé depuis 2010. Mais c’est compte tenu des tergiversations qui ont fait reporter plusieurs fois le démarrage de ce chantier que l’hôpital continue d’être victime d’inondation à chaque saison pluvieuse. Mais c’est une satisfaction que ce chantier puisse être intégré dans le projet de construction de l’échangeur  du Nord », a-t-il salué. Donc, d’ici la fin de ce mois de juillet, date à laquelle les travaux seront définitivement clos, l’hôpital n’aura plus de soucis à se faire en termes d’inondation. La conférence de presse s’est terminée par une visite des travaux de curetage qui ont déjà commencé aux alentours de l’hôpital. Il faut aussi noter que tous les marchands ne sont pas unanimes sur la question de leur délocalisation. Car après la conférence, nous avons recueillis les propos de quelques uns. Awa Guigma, vendeuse de riz, a été catégorique : « Nous ne sommes pas prêts à quitter ces lieux, parce que c’est grâce à ce commerce que nous arrivons à nous prendre en charge ainsi que nos familles. Que le gouvernement essaie de trouver une autre alternative pour résoudre le problème d’inondation à l’hôpital Yalgado », a-t-elle déclaré. Embouchant la même trompette, Aminata Ouandaogo, vendeuse de marchandises diverses devant l’hôpital, a clamé : «  Nous sommes conscients que c’est pour des travaux qu’ils veulent que nous partions ; mais si on nous délocalise, nous ne pourrons plus faire de bons chiffres d’affaires. Donc, qu’ils trouvent une autre solution. Nous sommes dans ces endroits depuis belle lurette ;  donc ce n’est pas brusquement qu’ils vont vouloir nous faire partir. Je suis née trouver que ma mère faisait son commerce devant cet hôpital et c’est d’ailleurs un contrat que nous avons signé avec la RAGEM, et s’il y a un problème, c’est la RAGEM qui doit nous dire de partir. Mais le ministère de la Santé ne peut pas nous faire quitter en 72 heures, de ce lieu que nous occupons depuis des années. Même si c’est pour une bonne cause, qu’ils nous trouvent des solutions adéquates ».

Valérie TIANHOUN

 

 


Comments
  • La direction générale de l’hôpital Yalgado a réalisé de nombreux travaux d’infrastructures et d’équipements du CHU de 2012 à 2015.Ainsi, les services de la maternité, des urgences médicales, traumatologiques entre autres ont été rénovés. L’hôpital s’est doté d’un scanner de dernière génération (64 barrettes), d’une unité de puissants groupes électrogènes qui sécurisent les services sensibles tels que les blocs opératoires en cas de coupure d’électricité. En 2016, l’hôpital s’est doté d’un laboratoire moderne et d’une unité de production d’oxygène médical pour les besoins des malades sous respiration artificielle. Mais le grand tort fait au CHU Yalgado est la restriction budgétaire de plus d’un milliard de FCFA qui a été effectuée sur son budget sous la transition en 2015 et cette situation demeure toujours inchangée pour le budget 2016.Sans budget conséquent, il est évident que l’hôpital ne pourra pas satisfaire convenablement les besoins d’investissements nécessaires. Pour parer aux inondations à l’image de celles du 1er septembre 2009, la direction de l’hôpital a réalisé en 2012 des caniveaux au sein du CHU. Il importe que le gouvernement trouve une solution diligente aux risques réels d’inondations de cet hôpital qui se trouve en zone inondable dans un bas-fond. Le gouvernement qui a pensé que le projet de réalisation de l’échangeur dans la zone de l’hôpital serait une solution pour une meilleure canalisation des eaux pluviales, devrait voir sans tarder comment concrétiser ce projet dans l’intérêt général de tous et des malades en particulier.

    13 juillet 2016
  • La construction de l’échangeur qui passera devant le CHU Yalgado est d’une grande utilité publique. Car la voie est quasiment en embouteillage régulièrement .A certaines heures de pointe et durant les fêtes de fin d’année, des ambulances rencontrent trop de difficultés pour se frayer rapidement un passage pour accéder à l’hôpital avec des malades. La direction générale de Yalgado a fourni des efforts par la réalisation en 2012 de caniveaux à l’intérieur de l’hôpital, ce qui a permis de réduire les risques d’inondations à l’instar de celle du 1er septembre 2009 qui avait beaucoup endommagé des équipements médicaux au CHU. La réalisation de l’échangeur qui sera doté de grands caniveaux évitera que les eaux de la ville qui convergent vers la zone du bois ne se déversent encore dans l’enceinte de l’hôpital. Alors, vite que ce projet qui a trop traîné se concrétise selon les règles de l’art dans l’intérêt de tous.

    13 juillet 2016
  • C’est une bonne action de réalisme que des membres du gouvernement dont le Premier ministre, le ministre de l’urbanisme, le ministre de la santé aient constaté de visu, la principale cause des inondations du CHU Yalgado.Il s’agit de l’étroitesse des caniveaux aux abords de l’hôpital et le fait que ces caniveaux soient bouchés d’ordures qui ne permettent pas l’évacuation des eaux pluviales. C’est pourquoi toutes ces eaux de la ville se déversent dans l’enceinte de l’hôpital. Certes la direction du CHU a réalisé des caniveaux à l’intérieur de l’hôpital mais cela ne suffit pas pour contenir les grosses quantités de pluies du fait de la défaillance des caniveaux extérieurs qui ne relèvent pas de la compétence de l’hôpital mais de la Mairie. Donc, il ne s’agit pas d’un problème de personnes lié au ministre de la santé, ni au DG de Yalgado. C’est un problème d’infrastructures urbaines défectueuses pour la canalisation des eaux de la ville. Comme le Premier ministre veut que les moyens financiers soient mis rapidement à disposition pour curer les caniveaux, cela peut constituer une solution transitoire dans l’attente de l’accélération des travaux de construction de l’échangeur vers la zone du Bois. Les grands caniveaux qui seront réalisés autour de cet échangeur seront la solution durable pour stopper l’inondation du CHU Yalgado. Félicitation donc au ministre de la santé et au DG de Yalgado pour leurs actions concertées pour endiguer rapidement ces risques d’inondations en ces temps de changements climatiques qui entraînent souvent de fortes précipitations.

    13 juillet 2016

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