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LIBYE : Comment mettre fin au chaos ?


Les discussions de paix en Libye, placées sous l’égide des Nations Unies, viennent de prendre du plomb dans l’aile. En effet, le Parlement de Tobrouk a annoncé le 23 février dernier, qu’il suspendait sa participation aux pourparlers en cours. Une décision qui, à tous égards, ne favorise pas le retour de la paix en Libye. Cela est d’autant vrai qu’elle risque de compromettre la tenue du nouveau round de discussions prévu pour le 26 février prochain. On se demande si le Parlement de Tobrouk, qui bénéficie pourtant  de la sympathie de la Communauté internationale, ne joue pas la mauvaise carte en prenant une telle  décision. En vérité, son retrait des discussions en cours semble prématuré et il risque d’enfoncer davantage la Libye dans le chaos. Or, les Libyens qui baignent depuis plus de deux ans dans une mare d’insécurité, ont hâte de voir enfin la rive. Certes, on ne connaît pas pour l’instant toutes les motivations des élus de Tobrouk, mais l’argument selon lequel ils craignent que la Communauté internationale ne leur impose un éventuel gouvernement dans lequel seraient représentés des islamistes, semble spécieux. N’est-ce pas là, une manière de faire un procès en sorcellerie à la Communauté internationale qui, à ce que l’on sache, n’a encore donné aucune indication dans ce sens? Au demeurant, les élus de Tobrouk devraient se rendre à l’évidence que les islamistes ne partagent certes pas les mêmes opinions qu’eux, mais sont et demeurent leurs frères. Et à ce titre, s’opposer à leur entrée au gouvernement, c’est faire preuve d’intolérance et d’immaturité politique. A dire vrai, cette attitude des Parlementaires de Tobrouk risque de rendre les choses plus complexes qu’elles ne n’étaient déjà en Libye. Cela, parce qu’elle intervient dans un contexte très tendu. Ce n’est un secret pour personne, les assassinats et attentats terroristes sont devenus le lot quotidien des Libyens. Le summum de cette barbarie a été atteint par la décapitation des 21 Coptes égyptiens. Un acte que l’Egypte n’a pas toléré et qui, depuis lors, ne cesse de faire pleuvoir des bombes sur les positions de la branche libyenne de l’Organisation de l’Etat islamique qui en est la principale responsable. Emotionnellement, on comprend l’attitude du président Al-Sissi. Qui aurait pu rester les bras croisés après une telle ignominie? Dans la mesure où l’ONU n’a pas répondu favorablement à la requête de l’Egypte, il fallait s’attendre à cette réaction musclée. Mais jusqu’où ira Al-Sissi dans sa croisade contre les fous d’Allah? Face à des ennemis sans foi ni loi, toute forme de laxisme doit être bannie.

Quand on va à des négociations, on ne doit pas avoir une position de va-t-en-guerre

Cela dit, le tout répressif a tout de même des limites. Et c’est d’ailleurs ce que les députés de Tobrouk devraient comprendre, en donnant plus de chances aux discussions en cours. Certainement confortés dans leur position de fermeté face aux Islamistes par l’intensification des frappes égyptiennes, ils n’ont pas trouvé utile de s’asseoir autour de la même table  que leurs adversaires pour discuter. Or, cette option peut se révéler improductive.  Ils auraient dû adopter une position plus conciliante, une position qui leur permettrait de manier le bâton et la carotte. Car, quand on va à des négociations, on ne doit pas avoir une position de va-t-en-guerre. On doit s’efforcer d’être réceptif au message de l’adversaire, surtout quand on est dans une situation comme celle des élus de Tobrouk. Le moins que l’on puisse dire, est que  ces discussions qui ont suscité au départ un espoir de voir la Libye sortir de la crise, se font aux pas de tango. Toute chose qui bouche davantage l’horizon de paix. D’ailleurs, au regard de ce qui vient de se produire, on est en droit de se demander qui pourra mettre fin à cette chienlit qui n’a que trop duré au pays de Mouammar Kadhafi. Les partisans de la méthode douce ou ceux de la méthode forte? Bien malin qui saura répondre à cette question. Mais une chose est sûre, la paix ne peut être obtenue en Libye, sans une grande mobilisation africaine et internationale contre les messagers des ténèbres et leurs acolytes.

Dabadi ZOUMBARA    


Comments
  • la solution c’est la réhabilitation du colonel Mouhamar Khadafi le guide de la révolution libyenne assassiné avec la complicité de la France des Usa et de l’Angleterre. Par ailleurs ces pays doivent comparaitre à la CPI pour crimes contre l’humanité et de crimes de guerre

    26 février 2015
  • Grave erreur d’analyse!

    Ce n’est ni la force, ni la politique qui peut mettre fin au chaos en Libye, mais la dissuasion . Seule la démocracie peut mettre en place les mesures dissuasives. Ce ne peut pas non plus être un gouvernement, car ce sont les gouvernements successifs, aux mains des milices qui manipulaient le Ministère de la Défense, qui ont créé ce chaos. Seule les représentants élus peuvent apporter la solution.

    Ils vienentt de le faire en votant une loi qui met fin aux liens mortels entre les milices et le Ministère de la Défense. Les milices qui se sont opposées au parlement élu sont les bras armés des groupes politiques Islamiques. Ces milices sont incompatibles avec une armée régulière professionnelle, et les groupes politiques islamiques ne s’en sépareront pas. Ce n’est donc pas une solution politique qui mettra fin au chaos

    L’état Libyen possède une armée régulière institutionnelle qui a été oubliée pour donner la préférence et armer les milices. Cette armée sous le controle du parlement, et sous le commandement supreme du chef de l’état possède les 3 forces, navale/terrienne/aérienne. Elle est préservée des influences politiques et religieuse. Et elle a maintenant les moyens légaux et la puissance qui la rendent dissuasive.

    La nouvelle loi va aussi favoriser un accord pour un gouvernement d’union civil.

    Bref, les représentants élus de la démocracie Libyenne n’ont pas eu besoin des cris d’orfraie des Nations Unies et des pays occidentaux pour trouver et mettre en place les solutions qui conviennent. Soyons très prudents avec les appels et pressions venant des puissances extérieures, et ce d’autant plus que leurs interest sont dans l’Ouest de la Libye ou se trouvent les plus farouches opposants à la démocratie.

    et éviter maintenant pouvoir disposer des moyens dissuasifs renforcer son état major et ses instrument, grâce à la loi qui vient d’être votée, par un renforcement de cette armée pour la rendre dissuasive (sans nécessairement l

    26 février 2015

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