MARCHES POUR LE DEMANTELEMENT DU RSP : Des femmes de Bobo dans la danse

Les demandes de démantèlement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) continuent d’alimenter les débats. Après le mouvement d’ensemble du 7 février pour exiger la dissolution de ce corps, c’était au tour des femmes de Bobo, à travers des organisations associatives, de marcher pacifiquement le 21 février 2015 pour exiger le retrait du RSP du débat politique, et faciliter une transition apaisée au Burkina Faso.

 

« RSP, servez votre Nation et non vos chefs », « Les femmes des Hauts-Bassins soutiennent la transition », « Notre problème au RSP, c’est Diendéré », « Nous rejetons les nominations faites sous contrainte au RSP », « Je suis Transition… ». Ce sont là quelques messages que l’on pouvait lire sur les pancartes et banderoles des femmes, le 21 février dernier, au cours de la marche pacifique des femmes de Bobo, pour demander le démantèlement du RSP. Sur initiative du mouvement « Collectif tous unis pour une transition réussie », ces femmes, issues de diverses Organisations de la société civile, ont arpenté le boulevard central (boulevard de la révolution) jusqu’au gouvernorat, pour non seulement fustiger les récentes nominations opérées au sein de ce corps mais aussi dénoncer la confiscation de la transition par ce dernier. Pour justifier leur manifestation, les marcheuses ont dénoncé le non-respect de l’armée républicaine par certains chefs de corps qui n’hésitent pas à donner « des interviews défiant le vaillant peuple burkinabè ». Aussi, elles les accusent d’abuser et de mettre en exergue leurs capacités de répression et de nuisance face au reste de l’armée républicaine, et de ne pas respecter les dispositions de la Charte sur les réformes politiques.

Un appel lancé à la CEDEAO, à l’UA et à l’ONU

« Nous motivons le rejet de ces nominations au regard du fait que ce sont ces militaires qui ont accompagné et assisté Blaise Compaoré de Ouagadougou à Yamoussoukro, puis au Maroc et qui sont revenus imposer leurs nominations, pendant que nous prônions le changement dans la façon de faire et d’être », a soutenu la coordinatrice du mouvement, Awa Koné. Face à la situation, la coordinatrice a invité la CEDEAO, l’Union africaine et l’ONU à venir en aide au Burkina et à le libérer du joug du RSP.

Pour Safiatou Lopez/Zongo, présidente de l’association APDC, les agissements au sein du RSP présagent un coup d’Etat contre les institutions républicaines de la transition, dans le but de satisfaire leur soif de pouvoir. « Nous savons qu’il y a un fond, un fond malsain contre tout le peuple », a-t-elle soutenu.

Bravant le soleil, les manifestantes ont parcouru une distance d’environ 2 km pour remettre leur message à la première autorité de la région. C’est le préfet du Houet, Jérémie Kouka Ouédraogo, représentant le gouverneur absent, qui les a reçues.

Ce dernier a dit avoir pris note de leurs préoccupations, et qu’il veillera à remettre le document à qui de droit.

Josias Zounzaola DABIRE