HomeA la uneME HALIDOU OUEDRAOGO A PROPOS DU CRASH D’AIR ALGERIE : « Aucun ayant droit des victimes burkinabè n’a été indemnisé »

ME HALIDOU OUEDRAOGO A PROPOS DU CRASH D’AIR ALGERIE : « Aucun ayant droit des victimes burkinabè n’a été indemnisé »


 

Cela va faire bientôt trois ans que le vol 5017 de la compagnie Air Algérie s’est écrasé non loin de Gossi,  en territoire malien, avec à son bord six membres d’équipage et 110 passagers. Bientôt trois  ans que les familles des victimes sont toujours en attente de la manifestation de la vérité et de la justice. Du moins, c’est ce qu’elles ont fait savoir lors d’une conférence de presse qu’elles ont tenue le 20 juillet 2017, à leur siège, à Ouagadougou.

Face à la presse, le 20 juillet dernier, Maître Halidou Ouédraogo, président de l’Association des familles des victimes du crash du vol AH 5017 (AFAVIC), était accompagné de trois autres membres du bureau de ladite association. Quelques jours avant la date fatidique du 24 juillet 2014, date à laquelle l’avion qui avait à son bord leurs proches s’écrasait, les familles des victimes ont dit être toujours en colère, dans l’angoisse et dans l’attente que les responsabilités soient situées. Ce, malgré la mise en examen de la compagnie Swiftair, le 29 juin 2017, pour « homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité». La compagnie Air Algérie, quant à elle, selon le président de l’AFAVIC, semble dire qu’elle a aussi été victime. « Mais la question que nous nous posons est celle de savoir en quoi elle a été victime. En quoi ? », s’est-il demandé avant de répondre : « ce que nous savons, c’est que ce sont des commerçants qui ont loué un avion pourri ». Partant de ce point de vue, l’AFAVIC a donc estimé qu’il y a une coaction et que la responsabilité des deux structures doit être engagée afin que les familles puissent faire leur deuil. « Sinon, le ressentiment que j’ai actuellement est le même que celui que j’avais lors du premier jour du drame ; la douleur et la colère », s’est indigné Halidou Ouédraogo. Surtout que selon les membres de l’association, les indemnisations des familles des victimes ont été mal conduites. Mais avant d’aller dans le fond sur cette question, le président de l’association a d’abord prévenu que quel que soit le montant, cela ne compensera pas la perte que les familles ont subie. Tout ce que les familles demandent, a-t-il dit, c’est que les uns et les autres, dans cette affaire, se gardent de jouer aux rapaces et  mettent de la décence dans leurs actions.

« Gilbert Diendéré nous a donné 15 millions de F CFA »

Dans la conduite du processus, a révélé Halidou Ouédraogo,  les familles des victimes françaises ont été indemnisées. « Mais jusqu’à présent, aucun ayant droit des victimes burkinabè n’a été indemnisé », s’est-il donc plaint, avant d’appeler les avocats à la célérité et à la clarté dans la gestion de l’affaire. « Sinon, nous ne sommes pas des « nez-percés », nous suivons aussi l’affaire », a prévenu le président de l’AFAVIC. Au passage, l’AFAVIC  a rendu hommage à l’Etat Burkinabè pour son engagement auprès des familles des victimes. Depuis Blaise Compaoré jusqu’à Roch Marc Christian Kaboré, selon Halidou Ouédraogo, l’Etat burkinabè a été aux côtés des familles des victimes. « Gilbert Diendéré, qui était le président du comité de crise, a donné 15 millions de F CFA de façon spontanée à l’association pour les familles. Le président Michel Kafando nous a aussi donné 3 millions de F CFA pour qu’on puisse faire face aux difficultés qu’ont les familles des victimes et le président Roch Marc Christian Kaboré, lors du deuxième anniversaire du crash, nous a aussi donné 20 millions de F CFA », foi du président de l’AFAVIC. Par ailleurs, à l’occasion du 3e anniversaire du crash du vol 5017, le 14 juillet prochain, les familles, selon les membres de l’association, ont, au cours d’une assemblée générale, décidé de se retrouver au cimetière municipal de Gounghin, à 10 heures. Au programme, il y aura un dépôt de gerbes de fleurs et un mot de l’association à l’endroit de l’ensemble des familles. « Quand la stèle sera terminée, nous allons nous organiser de sorte à ce que toutes les familles des victimes fassent le déplacement de Ouagadougou pour faire le point sur cette affaire », a conclu Halidou Ouédraogo.

Adama SIGUE


No Comments

Leave A Comment