HomeA la uneNAMA BAOUI, DEPUTE-MAIRE DU PARTI LE FASO AUTREMENT

NAMA BAOUI, DEPUTE-MAIRE DU PARTI LE FASO AUTREMENT


Député à l’Assemblée nationale et maire de la commune de Sapouy, dans la province du Ziro, Baoui Nama est du parti Le Faso Autrement. Ingénieur TPE de l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE) de la ville de Lyon en France, Baoui Nama est également titulaire d’un DEA en génie civil et des sciences de l’habitat de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon. Au niveau professionnel, il a d’abord mis ses compétences au service de l’entreprise Jean Lefebvre en France puis au Burkina Faso et en France. Par la suite, il a intégré le bureau d’études CINCAT international SA où il a exercé jusqu’à son élection en 2015 comme député à l’Assemblée nationale. Unique député élu du parti Le Faso Autrement, Baoui Nama a accepté d’aborder avec « Le Pays », des sujets concernant son parti et la gouvernance du MPP, le parti au pouvoir.

 

« Le Pays » : Comment se porte le Faso Autrement en cette année électorale ?

 

Nama Baoui : Au plan national, cette question aurait une meilleure réponse si elle était adressée à mon Président de parti. Cependant, je peux, pour ma part, vous informer que le parti se porte très bien dans la province du Ziro dont je suis originaire.

 

Votre parti compte-t-il aligner un candidat à la prochaine présidentielle ?

 

Cette question sera certainement débattue et tranchée lors d’un congrès du parti. Ceci étant, je crois fortement que le parti ayant participé à la présidentielle précédente, il se donnera les moyens de ne pas manquer le rendez-vous prochain du 22 novembre 2020.

 

Comment se passe la collaboration au sein du groupe parlementaire Burkindlim ?

 

Le groupe parlementaire Burkindlim est composé de quatorze (14) députés issus de huit (08) différents partis. S’il est vrai que chacun de ces députés a sa propre vision à propos des différents sujets sur lesquels nous sommes amenés à nous prononcer et à adopter une position commune, je constate que, pour le moment, il n’y a pas eu de couac que le groupe n’a pas pu surmonter. C’est dire que dans l’ensemble, la collaboration est bonne au sein du groupe parlementaire Burkindlim.

 

Comptez-vous rebeloter ?

 

D’abord, je souhaite que Dieu assiste tout le peuple burkinabè afin que, dans ses actions quotidiennes, il revienne à la paix et à la cohésion sociale. Ensuite, je demande à Dieu d’accorder sa grâce à moi-même, à toute ma famille et mes proches afin que nous atteignions la période électorale dans la santé et la paix. Si ces prières sont entendues et exaucées, alors, je pourrai solliciter à la population de la province du Ziro, de me renouveler sa confiance.

 

Comment appréciez-vous les sorties itératives de votre président, Ablassé Ouédraogo, dans la presse ?

 

Je pense que cette question doit être adressée au président Ablassé Ouédraogo lui-même afin qu’il puisse vous éclairer en fonction des échos qu’il reçoit de ses amis, partisans et même de ses adversaires après chaque sortie.

 

A combien estimez-vous le nombre de militants de votre parti dans les 45 provinces du pays ?

 

A cette question aussi, je vous réfère au Président du parti qui doit disposer de plus amples données sur le nombre de militants dans chacune des quarante-cinq (45) provinces du Burkina et donc du nombre total de militants estimés dans tout notre pays.

 

On sait que lors des dernières législatives, votre parti a obtenu un seul député. Quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour améliorer votre score ?

 

Je ne suis pas le Président du parti et je ne suis pas, à moi seul, le Bureau national de Le Faso Autrement. C’est dire que je n’ai aucune prérogative qui m’autorise à dévoiler les stratégies que le parti compte mettre en œuvre pour les prochaines élections couplées. Et figurez-vous que même si je disposais de ces prérogatives, je ne dévoilerais quand même pas aux partis politiques qui seront concurrents, les stratégies de mon parti pour que l’on se prépare à les défaire.

 

Que pensez-vous de l’une des recommandations des « 11 Sages », qui demande aux insurgés de s’excuser publiquement ?

 

Je vous avoue que je ne sais pas répondre à cette question que vous me posez. Car, quand j’ai lu cette recommandation, je me suis moi-même posé les questions suivantes :

  • – Qui sont les insurgés ? Est-ce un groupement de partis politiques, un groupement d’organisations de la société civile, ou tout simplement les citoyens lamda très déterminés venus des périphéries des grandes villes, pour exprimer leur mécontentement ?
  • – Quelle entité pourrait englober, sans trahir l’esprit ni le verbe, toutes ces expressions plurielles qui se sont manifestées à différents degrés lors de la période de l’insurrection et qui serait suffisamment légitime pour en être le porte-voix ?
  • Même si l’on s’accorde sur l’entité représentant les insurgés dans leur diversité et également sur le porte-voix, est-ce qu’une fraction du peuple ne s’en sentira pas frustrée au point de réclamer aussi des excuses pour raison au camp auprès duquel l’entité s’est excusée ? Et si tel est le cas, ne serons-nous pas revenus à la case départ ?
  • – etc.

Après toutes ces questions, je vous répète que je ne saurais répondre avec précision à cette question. Je pense néanmoins qu’après toutes les épreuves que le Burkina a connues sans se disloquer et avec la situation d’insécurité actuelle que connaît notre cher pays, le peuple burkinabè, dans sa globalité, saura transcender ses querelles internes et trouver des solutions d’apaisement et d’une vraie réconciliation durable entre ses fils.

 

Etes-vous confiant que les élections couplées auront lieu à la date indiquée par le gouvernement ?

« Je ne vois pas quel système sera assez transparent et efficace pour faire voter des députés dans des provinces qui sont vides à plus de 50% de leur population »

 

A dire vrai, je ne pense pas que l’on pourra  organiser les élections couplées le 22 novembre prochain, sauf si d’ici à cette date, la situation sécuritaire dans le Nord, l’Est et le Centre-Nord du Burkina Faso, change radicalement et que les populations des localités désertées regagnent leurs terroirs respectifs. Je ne vois pas quel système sera assez transparent et efficace pour faire voter des députés dans des provinces qui sont vides à plus de 50% de leur population et dont l’esprit et le cœur des gens restés sur place, sont permanemment préoccupés par une lutte quotidienne pour survivre. Ceci étant, il faut noter que le gouvernement applique une plateforme consensuelle entre majorité et opposition, dont l’un des points porte sur l’obligation d’organiser les élections couplées à bonne date. Je crois que c’est donc à l’ensemble des états-majors des partis de la majorité et de l’opposition, de se remettre autour d’une table, le moment venu, pour prendre en compte les réalités du terrain.

 

Quels reproches faites-vous à la gouvernance du MPP ?

 

Quand je prends en compte la situation de notre pays (insécurité naissante et grandissante depuis deux semaines environ après l’installation du Président de la République, fronde sociale à plusieurs niveaux etc.), je crois sincèrement que dans plus de 60% des départements ministériels, le gouvernement ne pouvait pas faire mieux que ce qu’il a fait. Je ne suis pas Mppiste, mais je considère que vu l’environnement dans lequel la gouvernance s’est opérée et s’opère, elle est globalement acceptable.

 

Pourtant, votre parti, particulièrement son président, Ablassé Ouédraogo et l’ensemble de l’opposition politique, ne manquent pas de fustiger la gouvernance du MPP.

 

Je crois que votre question m’est posée pour que je donne un point de vue selon mon analyse personnelle, indépendamment de ce que disent mon Président de parti et l’Opposition politique. Ce n’est pas parce je suis dans un parti d’opposition que je dois occulter une opinion personnelle. Je pense sincèrement que le dynamisme d’un parti réside dans le fait qu’il ne regorge pas de militants alignés sur une pensée unique qui est celle du chef. C’est pourquoi je crois qu’un militant a le droit de donner son opinion à partir de sa propre analyse et cela, quel que soit le débat contradictoire que cela peut soulever. Cela ne fera d’ailleurs qu’enrichir la démocratie interne du parti.

 

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

 

 


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