NORD DU MALI : Les djihadistes font encore parler la poudre
Le camp militaire de Gourma Rharous a essuyé tôt hier matin, les tirs assassins de personnes dont il ne fait aucun doute qu’il s’agit des fous de Dieu. Ils ont furtivement accompli leur sale et meurtrière besogne en laissant sur le carreau une dizaine de militaires sans vie, tous provenant des rangs de la Garde nationale. Ils ont encore semé la mort, ces assoiffés de sang qui passent chaque jour à côté de la plaque des connaissances coraniques. Depuis le mois de janvier, c’est le bilan macabre le plus lourd enregistré par l’armée malienne. On peut dès lors parler de regain de tensions dans cette région de Tombouctou, de plus en plus infestée par les djihadistes depuis la mi-juillet. Il s’agit là d’un contexte sécuritaire nouveau, qui est en tragique déphasage avec l’accord de paix signé le 15 mai dernier par les autorités de Bamako et le 20 juin par la rébellion. Ce drame est consécutif à celui de samedi dernier où deux soldats maliens avaient été refroidis par les balles des barbus à Nampala à la frontière mauritanienne.
Toutes les violences qui se poursuivent sur le terrain tendent à rendre caduc, l’accord d’Alger
Il y a sans aucun doute, les prémices d’une escalade dont les promoteurs sont bien les djihadistes. Toute chose qui, de plus en plus et de la manière la plus douloureuse, place le Mali dans la trajectoire d’une paix armée, mais bien pire dans les conditions d’un Etat en pleine psychose. Toutes ces violences qui se poursuivent sur le terrain tendent à rendre caduc, l’accord d’Alger, pour le plus grand malheur des populations maliennes. De plus en plus, une seule alternative s’offre au Mali : celle de garder l’arme au pied et ce, de manière permanente et avec la plus grande vigilance. Car, dans cette guerre asymétrique, aucune armée au monde, aussi puissante soit-elle, ne peut se gargariser durablement de victoire.
« Le Pays »