HomeA la unePASSAGE A LA Ve REPUBLIQUE PAR VOIE REFERENDAIRE : « C’est la meilleure formule pour crédibiliser la nouvelle Constitution », dixit Etienne Traoré

PASSAGE A LA Ve REPUBLIQUE PAR VOIE REFERENDAIRE : « C’est la meilleure formule pour crédibiliser la nouvelle Constitution », dixit Etienne Traoré


 Le Bureau politique national de Burkina Yirwa, parti politique membre de la Majorité présidentielle, a animée une conférence de presse le 21 juillet 2016 à Ouagadougou. A cette rencontre avec les Hommes de médias, le président de ce parti, Etienne Traoré, s’est prononcé sur les questions liées à l’actualité nationale.

 

Le parti  politique, Burkina Yirwa, est pour le passage à la Ve République par voie référendaire.  Son président, Etienne Traoré, l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le 21 juillet dernier. Pour Etienne Traoré, le passage à la Ve République est politiquement justifié. Car, cela permet non seulement de tirer leçon de  l’expérience de la IVe République, mais aussi de tenir compte des aspirations exprimées par les insurgés des 30 et 31 octobre 2014, notamment l’instauration d’une démocratie plus réelle et crédible. A son avis, le passage à une Ve république marque une rupture avec la IVe  République et ses pratiques. « Au niveau de la IVe  République, il y avait une dérive autocratique et parentale. Tirant leçons de cela, il nous faut trouver des textes qui nous empêchent d’aller dans ce sens », a préconisé M. Traoré.   Pour les modalités de passage à la Ve République, les membres du Bureau politique national de Burkina Yirwa sont pour la voix du peuple. « C’est la meilleure formule pour crédibiliser la nouvelle Constitution », a soutenu Etienne Traoré. Contrairement à ceux qui proposent la voie parlementaire, M. Traoré a laissé entendre que le référendum permet d’avoir un large consensus du peuple.  « Pour passer à une autre République, c’est toujours bon  que ce soit par référendum pour avoir l’avis des gens, les plus nombreux possibles. Si vous adoptez une nouvelle Constitution au niveau de l’Assemblée nationale où vous êtes majoritaires, cela donne  moins de crédibilité à la Constitution. Car, on dira que c’est une Constitution faite par la majorité », a-t-il dit.   Pour le professeur de philosophie politique à l’Université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo, la nouvelle Constitution instituant la Ve république devrait respecter deux conditions salutaires fondamentales. Il s’agit, d’une part, de la stabilité des institutions et d’autre part, d’un meilleur équilibre des pouvoirs (NDLR : Législatif, Exécutif et Judiciaire). « Cela nous évitera une instabilité politique chronique et empêchera l’instauration d’un pouvoir autoritaire, autocratique et donc liberticide »,   a-t-il estimé.

 

Libertés provisoires des présumés auteurs du coup d’Etat : Etienne Traoré surpris  et parfois déçu

 

Autres questions abordées par le premier responsable de Burkina Yirwa, Etienne Traoré, au cours de cette conférence de presse consacrant le 1er anniversaire de son parti, ont été la Justice, l’insécurité, l’incivisme et les Koglwéogo. Pour le dernier cas, M. Traoré a souligné qu’il faut trouver une solution avec « plus de sagesse ». Il a salué le choix des autorités d’encadrer les Koglwéogo comme police de proximité, surtout que cette entité est cadrée par des textes. Même s’il a relevé ne pas approuver les dérives de ces associations d’auto-défense, il pense qu’il y a un antagonisme entre celles-ci et les Forces de défense et de sécurité (FDS) qu’il faille résoudre. Il propose que les Koglwéogo travaillent en tandem avec les FDS et que, dans le meilleur des cas,  force reste à la loi. Car pour lui, dans un Etat de droit, seul l’Etat  a le monopole de la force et c’est à lui de trouver des solutions idoines à l’insécurité dont sont victimes les populations. Mieux,  il propose que l’Etat identifie les zones rouges du Burkina et y mette les FDS afin qu’elles puissent traquer les délinquants jusque dans leurs derniers retranchements.  Revenant sur le bilan des 100 jours de la gestion du pouvoir par le président Roch Marc Christian Kaboré qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive, le président de Burkina Yirwa a réaffirmé l’engagement de son parti à œuvrer pour la réussite du programme quinquennal du président au pouvoir. Pour lui, juger un régime après 100 jours de règne, est un mécanisme copié de l’Occident. De son point de vue, pour juger un régime, il faut l’attendre au moins à la moitié de son mandat. Car, a-t-il fait savoir, comparaison n’est pas raison en ce sens qu’en Europe, un président nouvellement élu n’a pas besoin d’aller quémander pour mettre en œuvre son programme.  Pour une lutte efficace contre l’impunité, il a souhaité voir l’appareil judiciaire plus indépendant. Cette indépendance ne devrait pas, à son avis, être seulement vis-à-vis du pouvoir politique, mais aussi du pouvoir de l’argent. Et pour éradiquer les tares qui minent l’appareil judiciaire, il a préconisé la mise en place d’une structure de contrôle chargée de veiller à l’application de l’éthique et de la déontologie liées au métier de la magistrature. Pour les libertés provisoires accordées aux anciens membres du régime déchu présumés impliqués dans le putsch manqué du 16 septembre 2015, il a dit être « surpris  et parfois déçu », comme bon nombre de citoyens. Abordant la question de l’incivisme, il a souligné que ce fléau qui a pris de l’ampleur depuis les dernières années du régime Compaoré, devrait être combattu plus vigoureusement par la sensibilisation certes, mais aussi et surtout par de justes sanctions.   Avant l’ouverture de la conférence de presse, les membres du Bureau politique national de Burkina Yirwa ont observé une minute de silence en mémoire d’un des leur décédé. Il s’agit d’Idrissa Kaboré.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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