HomeA la unePASSE D’ARMES ENTRE WASHINGTON ET KIGALI A PROPOS DE LA DEMOCRATIE : A quand une vraie action de l’UA contre les dictateurs ?

PASSE D’ARMES ENTRE WASHINGTON ET KIGALI A PROPOS DE LA DEMOCRATIE : A quand une vraie action de l’UA contre les dictateurs ?


 

Washington est contre un 3e mandat présidentiel de Paul Kagamé au Rwanda. Les autorités américaines ne font pas mystère de cette position. C’est ce que vient de réaffirmer le secrétariat d’Etat, en fin de semaine passée. Une sortie qui a provoqué le courroux de Kigali, comme il fallait s’y attendre. Le ministre des Affaires étrangères de Paul Kagamé a fait observer que Washington reconnaissait le fait que la dernière décision incombait au peuple rwandais.

Les Etats-Unis d’Amérique sont humiliés par les cancres africains de la démocratie

En fait, les Etats-Unis ont réaffirmé tout le mal qu’ils pensent des dirigeants qui modifient les Constitutions pour se maintenir au pouvoir. Cela, les officiels rwandais semblent l’ignorer royalement. En effet, avec des dictateurs comme Paul Kagamé et autre Pierre Nkurunziza, les mises en garde de ce genre sont sans effet aucun. Les appels à la démocratie sont, pour eux, comme de l’eau glissant sur les plumes d’un canard. In fine, les Etats-Unis d’Amérique sont humiliés par les cancres africains de la démocratie. Cela est fort regrettable. Mais, il faut reconnaître que l’Occident dans son ensemble et particulièrement les Etats-Unis d’Amérique, prêtent le flanc. En effet, ils ne font pas preuve de rigueur ni de constance dans la défense, des valeurs démocratiques. Il arrive que ces pays louvoient, composent avec des dictateurs, conformément au principe selon lequel les Etats n’ont pas d’amis, mais seulement des intérêts à préserver. C’est au nom de ses intérêts que l’Occident a pendant longtemps composé avec bien des dictateurs sur le continent. Ses atermoiements face à la dictature de Nkurunziza, de Joseph Kabila et de bien d’autres encore, n’ont nullement rendu service aux peuples africains. Des pays comme la France s’inquiètent surtout des pertes de marché qu’ils viendraient à subir en prenant fait et cause pour le parti des peuples africains au détriment de leurs oppresseurs. Face à ces réalités, ils sont prêts à pactiser avec le diable pour se mettre à l’abri de la menace chinoise et de celle plus récente de la Turquie. C’est dire que ces calculs  plombent les capacités d’action des grandes puissances en faveur de la démocratie.  Ces puissances n’interviennent de façon décisive que quand leurs propres intérêts sont menacés. Ils ne sont prêts à invoquer le devoir d’ingérence humanitaire que lorsque cela leur permet de sauver leurs intérêts. Il serait donc illusoire de compter   sur ces pays pour mener de façon franche et hardie, le combat pour la démocratie en Afrique.

C’est cruel, mais c’est   compréhensible. Il appartient donc aux peuples africains eux-mêmes, de prendre leurs responsabilités.   C’est aussi aux organisations comme l’Union africaine (UA), de créer un environnement défavorable aux dictateurs. Les mécanismes de prévention et de résolution des conflits de l’UA seront-ils un jour opérationnels ? A quand une armée de l’UA contre les dictateurs ? Les textes pertinents en matière de protection et de promotion de la démocratie ont-ils une chance d’être appliqués ? Ces questions méritent d’être posées, au regard de l’immobilisme de l’UA face à la mal gouvernance  politique qui fait le lit de bien des conflits dans ses pays membres. Il n’y a qu’à considérer ce qui se passe au Burundi. Alors même que la commission de l’Union africaine a condamné un changement anticonstitutionnel de gouvernement, aucune sanction n’a été, à ce jour, prise contre le régime de Nkurunziza. Cette impunité n’est pas de nature à dissuader d’autres apprentis-sorciers   tapis dans l’ombre et attendant le bon moment pour tripatouiller leur loi fondamentale. Tant que les institutions et les textes de l’UA seront là, juste pour meubler le décor, ils n’ont pas de souci à se faire. Il urge que la communauté internationale prenne le taureau par les cornes au Burundi. Les menaces du pouvoir burundais ne sont pas à négliger. Il faudra surtout veiller à ce que le régime Nkurunziza ne tire pas prétexte de ce qu’il y aurait encore des civils armés, pour massacrer les populations des quartiers qui lui sont hostiles.

L’Union africaine devrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par Washington

Le pouvoir de Bujumbura ne brille pas par son sens des responsabilités. C’est peu de le dire. Il est, de ce fait, capable des coups les plus tordus, pourvu que cela lui permette de rester en place. La légitimité que le pasteur- président a perdue  ne le gêne pas outre mesure. Il se fait un malin plaisir à trucider tous les Burundais qui osent contester sa forfaiture. Certes, la responsabilité première de briser la coque dure de la tyrannie incombe aux peuples, comme les Burkinabè ont su le faire en octobre 2014. Mais, la psychologie des peuples n’est pas la même selon qu’on est à Ouagadougou, Kigali, Kinshasa ou Brazzaville. Il convient donc que la communauté internationale s’implique beaucoup plus pour contraindre le dictateur de Bujumbura à se plier aux règles de son pays et de celles de l’UA en matière de gouvernance politique. Il devra en être de même pour les autres satrapes avérés ou potentiels. L’Union africaine devrait pour sa part s’engouffrer dans la brèche ouverte par Washington, en jouant un rôle de père fouettard contre les autocrates. Elle en a toute la légitimité, à travers notamment les textes signés par les Etats dirigés par ces mêmes satrapes. Elle ne doit pas faire l’économie du respect de ses propres textes. Elle devra, en sus, rendre opérationnels ses mécanismes de prévention et de gestion des conflits. Mais pour marquer son autorité, encore faut-il qu’à sa tête, il y ait une personnalité forte, qui s’impose par son charisme et sa droiture en termes de démocratie. Il serait ainsi heureux que soient portés à la tête de la Commission de l’UA, des anciens chefs d’Etat ayant fait leurs preuves en matière de bonne gouvernance, des anciens présidents qui sachent cracher leurs vérités, parler d’égal à égal (pour avoir aussi été chefs d’Etat) à tous ces satrapes boulimiques de pouvoir. Des anciens dirigeants de la trempe de Alpha Omar Konaré, l’ex-chef d’Etat malien, et John Jerry Rawlings du Ghana, feraient bien l’affaire  de la démocratie sur le continent, etc. En tout état de cause, le silence de l’UA face à la dictature est indigne, et même infamant. A elle de changer son fusil d’épaule, si elle veut être utile aux peuples africains et gagner en respectabilité.

 « Le Pays »


Comments
  • Je vous prie de ne pas suivre aveuglement les positions de la communauté internationale. L’exemple de la libye doit vous conseiller. C’est pas de la démocratie que les états unies souhaite au Rwanda. Ils veulent tout simplement un autre dirigeant qu’ ils pourront manipuler à leur guise. Le Rwanda n’est certe pas extrement riche, mais ce pays n’a rien à envier à beaucoup de pays africain. Je vous suggère de mieux vous informer afin d’avoir une bonne analyse des situations. Je me rappelle que des journaliste ont bêtement suivi la communauté internationale en qualifiant Kadhafi de dictateur et ont ainsi contribuer à l’assassinat du guide libyen. La Libye de Kadhafi sous la “dictature” est plus fois mieux que la Libye dans d’aujourd’hui. S’il vous plaît, cessez de participer à l’assassinat des pays africains qui sont sur la bonne voie. Le développement des pays africains n’a pas forcément besoin du modèle de démocratie que la communauté internationale impose. Faite attention.

    8 septembre 2015
  • Je crois qu’il faut que les Dirigeants africains une fois pour toute adoptent les principes universels de la démocratie et de la bonne gouvernance en l’adaptant aux réalités concrètes africaines. C’est à dire que l’alternance doit être un des éléments essentiels dans nos démocraties afin que la circulation des élites à la tête de nos états permette à chacun, au plus compétents reconnus comme tels par les peuples, de contribuer au développement économique et social de nos pays !Il est vrai que Paul Kagamé a beaucoup œuvré pour l’émergence de son pays; mais il doit savoir que sa présence permanente à la tête du Rwanda n’est point une nécessité absolue car les cimetières regorgent d’hommes indispensables ! Sans lui le Rwanda doit pouvoir continuer et de plus bel dans l’émergence! C’est pourquoi, je suis toujours d’avis qu’il nous faut des institutions fortes et qui défendent les intérêts bien compris de nos peuples au delà des individus ! Kagamé ferait œuvre utile au Rwanda et à l’Afrique si au terme de son mandat actuel en 2017, il acceptait de passer le relais à un autre de ses compatriotes pour continuer l’œuvre de construction nationale qu’il a si bien commencé et qui est entrain de donner des fruits ! Et ce n’est pas des hommes qui font défaut à ce pays, car je pense par exemple à l’Ancien Président de BAD, Ronald Kabéruka et bien d’autres ! Ainsi, il sortirait par la grande porte et il deviendrait un des icônes politiques de l’Afrique en matière de Démocratie et de la Bonne Gouvernance ! Tels Jerry John Rawlings et autres ! Car dans notre continent, les long règnes en dehors du fait qu’il évolue pour devenir une dictature est source de grands maux comme la mal-gouvernance, la corruption, le manque de démocratie, les assassinats etc.. Si Kadhafi, après 42 ans de règne avait eu la vision ou la lucidité de restructurer son régime et de transmettre le pouvoir à quelqu’un d’autre ou même à son fils, il aurait déjouer ainsi les complots des occidentaux et épargnerait son pays de la guerre civile et à son peuple les souffrances qu’il est en train de vivre actuellement ! Salut !

    8 septembre 2015
  • Etre pauvre matériellement est passable, mais être pauvre d’esprit est dramatique, c’est ça le drame que vit nos frères africains quand ils se mettent à raisonner à l’occidental.La démocratie dans sa définition basique est le gouvernement où le peuple exerce la souveraineté.Alors logiquement parlant, la souveraineté d’un peuple n’est ce pas manger à sa fin, avoir un logement décent, avoir droit aux soins de santé de base, avoir droit à l’éducation, à l’eau potable,à l’électricité et j’en passe.Voilà là un peuple souverain, par opposition à la définition que je trouve erronée, stupide et tendancieux que développent les occidentaux et leurs valets spirituels, définition qui dit que la démocratie c’est les élections, l’alternance, la liberté d’expression etc…
    Ca me rappelle ce libyen qui disait, on nous a menti, à l’époque de Khadafi on avait tout et on nous a dit qu’il nous manquait la liberté d’expression, et voilà maintenant on a rien de tout ce que l’on avait et même cette liberté on en a pas!!!!!!!Voilà ce que c’est la démocratie que veulent les occidents. Arrêtons d’être dupes.
    Tous ces hypocrites s’accordent à dire que le président Kagame est un dirigeant modèle par rapport à ce qu’il a fait pour son pays en seulement 20 ans,tous les opposant et tous ceux qui le critiquent ne proposent aucun programme, aucune vision meilleurs, mais disent il faut tout simplement qu’ils partent. Lee Khuan Yew pour faire de Singapour le 2ème PIB par habitant du monde a dit à ces donneurs de leçons, occupez vous de vos pays moi je m’occupe du mien et de son mieux être et il a fait plus de 30 ans sans alternance et ces hypocrites se sont tus, c’est cela qui lui a permis de réaliser ses objectifs.Et en plus Jean Claude Junker n’a-t-il pas fait 18 ans au pouvoir, le chancelier Helmut Kohl n’a-t-il pas fait 16 ans au pouvoir, la chancelière Angela Merkel ne va t-elle pas faire plus de 10 au pouvoir, cela voudrait-il dire que les luxembourgeois ou les allemands n’ont pas besoin d’alternance et les rwandais obligatoirement.
    De tout façon ce débat ne concerne pas les rwandais car eux ils savent ce qu’ils veulent, et ce qui est bien pour eux, et personne d’autres, ceux qui veulent peuvent aboyer, la caravane rwandaise poursuivra son chemin tranquille.
    Autre aberration visant à divertir les faibles d’Esprits et les valets, est cette théorie qui dit que l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts. A ma connaissance presque tous les pays africains ont mis en place les fameuses institutions démocratiques, mais leur fonctionnement laisse à désirer, pourquoi, parce les institutions sont créées et dirigées par les hommes, s’elles sont fortes c’est grâce aux hommes, s’elles sont faibles de même, tout simplement pour dire que l’on a besoin d’hommes forts et non d’institutions fortes, hommes forts ne signifiant nullement pas dictateurs ou puissants, mais hommes avec vision pour leurs pays et pour leurs peuples, comme l’ont démontré les gens comme Lee Khuan Yew et comme le démontre aujourd’hui le président Kagame.

    9 septembre 2015
  • L’ alternance est une nécessité pour davantage les sociétés hyper composites comme celles d’Afrique et les expériences et le bon sens suffisent à en convaincre. Seule une imbécillité congénitale peut encore expliquer l’entêtement de personnes à s’y opposer.Paul Kagamé, malgré les mérites qu’on lui reconnait doit hélas souffrir forcement de cette tare malheureusement endémique.

    15 septembre 2015

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