HomeLa chronique du fouPOUR UNE GOUVERNANCE ECONOMIQUE VERTUEUSE AU BURKINA  

POUR UNE GOUVERNANCE ECONOMIQUE VERTUEUSE AU BURKINA  


Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans  son adresse à la Nation, le 25 novembre dernier, a promis, entre autres, d’engager une « opération mains propres » afin de mettre fin aux détournements de deniers publics et à la corruption devenue ambiante dans notre pays. Personnellement, c’est un combat que je soutiens. Car, je fais le constat qu’il y a trop de laisser-aller dans la gestion des biens publics au point que certains en disposent comme d’un legs familial. Ce n’est pas moi qui le dis. Les faits parlent d’eux-mêmes. Et il suffit de parcourir les différents rapports de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), et du Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC) pour se rendre compte de la gravité de la situation. En plus de ces structures de contrôle qui font un travail remarquable, il y a aussi la presse qui joue un rôle important en dénonçant certaines pratiques malsaines qui ont cours dans la gestion  des deniers publics. Tout cela m’amène à me poser une question : y a-t-il une véritable enquête de moralité préalable à la nomination de certains responsables d’institutions et de services ? Au regard de ce qui se passe, je peux en douter. Je le dis parce que je connais des gens qui ont été de par le passé, épinglés pour mauvaise gestion et qui ont été promus à des postes de responsabilité. Et Dieu seul sait s’ils sont nombreux dans ce pays où tout ce qui est vertueux est moqué, choqué et ridiculisé. Pour autant que l’on veuille d’une gouvernance saine, il faudra, à mon avis, mettre un accent particulier sur l’enquête de moralité. Il faut mettre fin aux nominations de complaisance et mettre l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut.

 

 

A l’allure où vont les choses, on risque d’avoir des particuliers plus riches que l’Etat

 

 

 

Je le dis parce qu’en vérité, on ne peut pas mettre un filou à la tête d’une régie financière, par exemple, et s’étonner de le voir piller nos ressources. Dans le même temps, je souhaite que soit renforcé le principe républicain de déclaration de patrimoine et d’intérêt pour tous ceux qui y sont assujettis. C’est une très bonne chose d’autant qu’elle permet d’éviter certaines dérives. Et là-dessus, je pense qu’il ne faut pas hésiter à sanctionner ceux qui, rusant avec les textes, passent le temps à trainer les pas. Je le dis parce que je sais qu’il y a des dispositions qui permettent de le faire. Il faut donc se montrer rigoureux dans l’application des textes si tant est que l’on veuille mettre fin à la cupidité dont font montre certains responsables dans la gestion des ressources publiques. C’est pour cette raison d’ailleurs que je souhaite qu’à la cessation de leurs fonctions, tous les assujettis fassent le point de leurs biens afin que l’opinion puisse se faire une idée. Cela permettra de démasquer les vrais disciples de Mammon, c’est-dire ceux-là qui confondent les caisses de l’Etat avec leur tirelire. En tout cas, pour que les choses changent dans la gouvernance économique dans notre pays, il nous faut mettre des garde-fous là où il le faut. Sinon, à l’allure où vont les choses, on risque d’avoir bientôt, si ce n’est déjà fait, des particuliers plus riches que l’Etat. Cela va faire sourire certains même si c’est la triste réalité.

 

« Le Fou »

 


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