HomeA la unePROCES  DE L’ASSASSINAT  DE THOMAS SANKARA : Blaise, Gilbert  et Yacinthe condamnés à perpette

PROCES  DE L’ASSASSINAT  DE THOMAS SANKARA : Blaise, Gilbert  et Yacinthe condamnés à perpette


Le verdict du dossier Thomas Sankara est tombé dans la matinée du 6 avril 2022 au Tribunal militaire de Ouagadougou. Si Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando ont écopé, chacun, de la prison à vie. Bossobé Traoré, les médecins-militaires Alidou Diebré et Hamado Kafando ont, quant à eux, été acquittés pour des faits non constitués. D’autres condamnations ont été prononcées à l’encontre d’autres accusés. L’audience a été suspendue et reprendra le 13 avril prochain avec cette fois-ci, les plaidoiries sur les réclamations civiles.

 

35 ans après les évènements du 15 octobre 1987, Thomas Sankara, ses 12 compagnons et leurs familles et proches semblent avoir obtenu justice. La Chambre criminelle du Tribunal militaire qui statue en premier ressort a condamné à perpette, Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando. Si les deux premiers ont été déclarés coupables à «l’unanimité » pour des faits d’attentat à la sûreté de l’Etat et de complicité d’assassinat, le dernier, quant à lui, a été reconnu coupable d’attentat à la sûreté de l’Etat et d’assassinat. Gilbert Diendéré a été acquitté par rapport aux chefs d’accusations de subornation de témoin et de recel de cadavre. Sur la dernière accusation, Blaise Compaoré a été acquitté.

 

L’ex-patron de la gendarmerie au moment des faits, a été condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme

 

La Chambre criminelle n’est pas allée dans le sens du parquet dans le cas de l’accusé Jean Pierre Palm et bien d’autres d’ailleurs.  En effet, l’ex-patron de la gendarmerie au moment des faits, a été condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme pour avoir été coupable d’attentat à la sûreté de l’Etat. Une autre surprise, selon bien des acteurs, c’est l’acquittement de Bossobé Traoré, l’un des ex-éléments de sécurité de l’ancien président, Thomas Sankara. Cet ex-commando du CNEC (Centre national d’entrainement commando) avait été considéré par la partie poursuivante comme celui qui était la taupe dans l’équipe du père de la révolution d’août 1983. L’audience du 6 avril dernier a aussi connu d’autres condamnations (voir encadré).  Comme il fallait s’y attendre, ces verdicts n’ont pas rencontré l’assentiment de certains membres du public, présents dans la salle d’audience. L’ambiance était électrique. Surtout après la suspension de cinq minutes annoncée par le président du tribunal. Alors que certains expriment leur joie face à ces condamnations, d’autres par contre, à travers des gestes, paroles et actions, montrent qu’ils ne  sont pas contents de la décision du tribunal militaire (voir encadré). Cette audience d’hier matin, a connu presque la même affluence que le jour de l’ouverture, à savoir le 11 octobre 2021. Après lecture de la décision, un délai de 15 jours francs « à compter du prononcé du présent jugement » a été accordé par le juge Urbain Méda à la défense pour interjeter appel. L’audience a été suspendue et reprendra probablement le 13 avril prochain, avec les échanges d’écritures (plaidoiries sur les réclamations civiles).   Après le verdict du procès ce mercredi 6 avril 2022, le Comité International du Mémorial a convié les sympathisants de Thomas Sankara   à une procession qui fait office d’hommage aux héros tombés le 15 octobre 1987. Le cortège composé de motos et de véhicules, a fait mouvement vers le Mémorial Thomas Sankara en suivant l’itinéraire, avenue Pascal Zagré- Boulevard Muarmmar Khadafi- Boulevard des Tensoaba-Boulevard Charles de Gaulles-Avenue du Burkina- Mémorial Thomas Sankara. Après le  rassemblement devant la statue du Président Thomas Sankara, place a été faite au début de la procession.  Chant du Ditanyé, dépôt de gerbe de fleurs où Thomas Sankara a été abattu.  Puis le message des  jeunes.

 

Boureima KINDO et Issa SIGUIRE

 

 

 Des réactions à l’issue du verdict

 

Mariam Sankara

 

« Nous avons tous attendu 35 ans ensemble et aujourd’hui, le juge a rendu son verdict. C’est la loi et tout le monde a apprécié. Nous avons demandé la justice et la vérité. Il y a des choses qui se disaient et ce procès a permis de les confirmer. La décision est tombée et le juge a fait ce qu’il pouvait. Notre but, c’était que les violences politiques avec ce procès, puissent faire réfléchir des gens. Les médias nous ont soutenu depuis que la plainte a été déposée. »

 

Me Stanislas Sankara, avocat de la famille de Thomas Sakanra

 

« Je pense que le droit a été dit et justice a été rendue au nom du peuple burkinabè. Dans un jugement, il y a toujours une partie qui est contente et une autre qui n’est pas satisfaite. Cela fait déjà 35 ans que le président Thomas Sankara a été assassiné ainsi que ses compagnons. Cela fait 25 ans de procédures avec toutes les péripéties et on arrive à cet épilogue avec une sentence rendue à la hauteur du forfait. En tant qu’avocat, il faut saluer l’œuvre de la  Justice qui, aujourd’hui, est une institution indépendante et qui s’assume. C’est ce que nous voulons comme instrument et comme un rempart des libertés individuelles et collectives. Le Burkina Faso vient d’inscrire en lettres d’or au panthéon de l’histoire que l’impunité peut prendre fin (…). »

 

Réaction après le verdict

 

Cherif Moumina Sy, ex- ministre d’Etat, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants

 

« C’est une satisfaction pour les familles des victimes »

 

« C’est une satisfaction pour les familles des victimes. J’espère que cela contribuera à l’apaisement des cœurs pour les uns et permettra à d’autres de faire leur deuil. L’un dans l’autre, ce verdict est encore une fois de plus, une reconnaissance du combat mené par Thomas Sankara. C’est aussi un aboutissement et une victoire pour tous ceux qui, depuis 1987, ont lutté pour qu’il y ait justice pour Thomas Sankara et ses 12 compagnons. Aujourd’hui, nous avons ce verdict. Mon souhait est que cela apaise les cœurs des uns et des autres et que nous avancions dans l’histoire de la construction de notre pays. »

 

 

Me Mathieu Somé, l’un des conseils  de Gilbert Diendéré :

 

« Je pense qu’avec cette décision, le peuple Burkinabè va se réconcilier avec lui-même et pouvoir former l’union  autour de nos autorités afin qu’on puisse  travailler à résoudre les questions essentielles qui nous préoccupent, notamment l’insécurité. La peine appliquée à notre client est excessive de mon point de vue. Si vous remarquez, en étant un accusé présent, il a pris les mêmes peines que ceux qui étaient absents.  Sans rentrer dans les détails, j’ai  trouvé cela injuste parce qu’il a apporté sa contribution en s ’expliquant devant le peuple. La décision est aux antipodes des moyens que j’ai développés. Même dans la formulation des questions, celle de la prescription qui a été posée n’a pas été formulée comme question soumise à une réponse attendue des membres de la juridiction. Déjà, quand il y avait ces formulations, nous avions compris qu’il y avait un problème, parce que normalement, la question qui est soulevée, qui est une fin de non-recevoir qui dit qu’on tranche cette question positivement, on ne discute plus du reste.  Il faut poser cette question d’abord afin que ceux qui sont chargés d’apprécier, le fassent ».

 

 

 

 

*Quand les inconditionnels de Gilbert Diendéré et de Thomas Sankara ont failli en venir aux mains

 

Gilbert Diendéré et les autres accusés font leur entrée dans la salle d’audience. Et voici qu’une partie du public se lève pour le saluer en signe d’encouragement et ce, en direction du box des accusés. Cela annonçait-il une ambiance électrique ? La suite nous en dit plus. En effet, après la décision du tribunal et la suspension de l’audience pour cinq minutes, des personnes qui sont considérées comme des soutiens de Gilbert Diendéré, sont entrées dans tous leurs états et ce, après que les soutiens de Thomas Sankara, comme ils en ont l’habitude, ont prononcé des slogans d’antan sous la révolution suivis de poings levés et de cris de joie. Il n’en fallait pas plus pour amener aussi les soutiens de Gilbert Diendéré à tenir des propos et à adresser des gestes d’encouragement à l’égard de l’ex-chef de corps du CNEC. Et des cris de colère afin de  dénoncer ce verdict. Une ambiance électrique qui, n’eut été l’intervention de certaines personnes issues des deux côtés et des Forces de sécurité, a failli amener les deux camps à en venir aux mains. Hors de la salle d’audience, les invectives se sont poursuivies vis-à-vis de ceux qui s’apprêtaient à organiser une procession à la mémoire de Thomas Sankara. Certains proches de Gilbert Diendéré n’en démordent pas car pour eux, le pouvoir de Thomas Sankara aurait aussi commis des crimes. A les écouter, ils auraient préféré le pardon. Ces derniers affirment être contre la tenue de ce procès. Car pour eux, l’ancien président du Faso, Roch Kaboré, aurait été manipulé par les inconditionnels de Thomas Sankara. Un verdict qui, pour eux, n’est qu’une façon de condamner pour faire plaisir à la population.

 

IS et BK

 

 

 

Les peines d’emprisonnement

 

Albert Pascal Sibidi Belemlilga :  5 ans d’emprisonnement assorti de sursis

Diakalia Démé:  5 ans d’emprisonnement assorti de sursis

Ninda dit Pascal Tondé Alias Mang Naaba :  3 ans d’emprisonnement ferme

Tibo Ouédraogo :  10 ans d’emprisonnement ferme

Aldiouma Jean Pierre Palm :  10 ans d’emprisonnement ferme

Elisée Yamba Ilboudo :  11 ans d’emprisonnement ferme

Idrissa Sawadogo:  20 ans d’emprisonnement ferme

Nabonswendé Ouédraogo : 20 ans d’emprisonnement ferme

Blaise Compaoré : Peine d’emprisonnement à vie

Gilbert Diendéré: Peine d’emprisonnement à vie

Tousma Yacinthe Kafando: Peine d’emprisonnement à vie

Bossobé Traoré :  acquitté

Diébré Alidou : acquitté

Kafando Amadou : acquitté

Maintien des mandats d’arrêt décernés contre Blaise Compaoré et Tousma Yacinthe Kafando en application des dispositions de l’article 261-128 alinéa 4 de la loi N.04-2019/ du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale.  Tous les accusés condamnés ont vu leurs décorations, distinctions et titres honorifiques déchus.

 

 

 

 

MESSAGE DES JEUNES A l’ISSUE DE LA PROCESSION

 

« Nous, membres des organisations suivantes : les orphelins de Sankara (ASACBF), Balai Citoyen,  Cadre 2 heures pour Kamita,  Jeunes au poing levé, 100Carats, Les enfants élus de Mère la nature, Jeunesse Sankariste Unie (JSU) Unir-Mps, Mouvement Endogène,  Mouvement Sens, Fesci-BF

 

Héritiers de l’idéal de Thomas Sankara et défenseurs des acquis et expériences de la révolution du 4 août 1983, représentants les organisations citoyennes, politiques et culturelles, avions décidé de rendre un hommage à nos héros tombés le 15 octobre 1987 pour défendre la révolution.

Aujourd’hui, c’est un jour historique pour nous, car nous marquons d’une pierre d’or une victoire d’étape dans l’élan de manifestation de la vérité et de la justice pour nos héros.

A l’issue du procès, nous savons maintenant donner des noms et des visages à ceux qui ont commandité, planifié, exécuté le coup d’Etat du 15 octobre 1987, ou en ont bénéficié.

 

La tenue de ce procès est une victoire en soi, une victoire de la patience ; (35 ans) car à un certain moment, certains d’entre nous avions perdu espoir. Merci à toutes celles et ceux qui ont œuvré pour la tenue de ce procès historique, dans un contexte très difficile, où les priorités pouvaient être ailleurs.

Nous rendons donc hommage à Mariam Sérémé Sankara, Auguste et Philipe Sankara, pour avoir enclenché la procédure judiciaire.

Hommage aussi à toutes les familles de nos héros qui sont engagées dans le suivi de la procédure depuis 25 ans.

Hommages à Me Bénéwendé Stanislas Sankara, à Feu Me Dieudonné Nkounkou et à tous les avocats constitués pour défendre des parties civiles.

Hommage au Tribunal militaire, notamment le juge d’instruction François Yaméogo pour avoir conduit avec rigueur l’instruction de ce dossier.

Hommage au Comité international justice pour Thomas Sankara, justice pour l’Afrique avec à leurs têtes Bruno Jaffré et Aziz Fall, et à tous les comités et mouvements qui se sont mobilisés pour maintenir la flamme de la justice pour Sankara et ses compagnons.

Hommage aux victimes de l’insurrection populaire de 2014, sans lesquelles ce procès n’aurait pu se tenir à bonne date.

Hommage au Président Michel Kafando, Yacouba Isaac Zida, Joséphine Ouédraogo et leur gouvernement pour avoir, par le fait du prince, rouvert le dossier Thomas Sankara en 2015.

Hommage au Président Roch Marc Kaboré et son gouvernement pour avoir posé les premiers actes de réhabilitation de la mémoire de Thomas en poursuivant la procédure judiciaire, en facilitant le démarrage du projet du Mémorial Thomas Sankara.

Enfin, un hommage aux anciens compagnons de Thomas restés fidèles à l’idéal de la révolution, à toutes les personnes anonymes qui ont contribué à la manifestation de la vérité.

Du procès, nous avons entendu des mensonges, des dénégations, des demi-mensonges ou démis-vérités, des vérités ; et tout cela nous a permis de nous faire une idée sur ce qui s’est réellement passé. Toutefois, nous sommes certains que toute la vérité n’est pas sortie de ce procès.

C’est pourquoi, nous, jeunes héritiers, encourageons les aînées qui sont encore vivants et détiennent un bout de vérité à parler, à écrire, à témoigner sur quelque support de leur choix, pour permettre à la jeunesse d’écrire une histoire complète de la révolution. Dites-nous tout avant de rejoindre notre héros suprême, Thomas Sankara.

Ce procès du volet national a permis ainsi de mettre des noms sur une grande partie des victimes tombées lors des événements du 15 octobre et jours suivants. On dénombre un total de 29 victimes que nous appelons aujourd’hui héros tombés pour la révolution. Citons-les pour l’histoire et pour leur rendre hommage. Et nous voudrions que chacun de vous répète après chaque nom: “mort pour la révolution”

 

  • Les héros tombés au Conseil de l’entente sont:
  1. Thomas Noël Isidore Sankara, Président du Faso, Président du CNR
  2. Paulin Bamouni, Journaliste, directeur de la presse présidentielle, membre du CNR
  3. Bonaventure Compaoré, Conseiller des affaires sociales, membre du CNR
  4. Frédéric Kiemdé, Conseiller, juriste et homme politique, membre du CNR
  5. Patrice Zagré, Enseignant et maître assistant à l’Université de Ouagadougou, membre du CNR
  6. Christophe Saba, adjudant , garde-corps du PF
  7. Abdoulaye Gouem, soldat de Première classe du CNEC, chauffeur du PF
  8. Emmanuel Bationo, Soldat de première classe du CNEC, garde-corps du PF
  9. Paténéma Soré, gendarme à l’EMC
  10. Hamado Sawadogo, Sergent du CNEC, garde corps du PF
  11. Noufou Sawadogo, soldat de première classe du CNEC, garde-corps du PF
  12. Der Somda, caporal au CNEC, chauffeur du PF
  13. Wallilaye Ouédraogo, Soldat de première classe du CNEC, garde corps du PF

 

Les héros tombés à Koudougou au BIA, Bataillon Infanterie Armée

 

  1. Ki Bertoa, Sous lieutenant, sous officier du BIA
  2. Sanou Jonas, Sous-lieutenant, sous officier du BIA
  3. Sanogo Elisée, Lieutenant, Officier du BIA
  4. Kéré Daniel, Lieutenant , Officier du BIA
  5. Sakandé Abdouramane, élève-officier du BIA
  6. Oubda Timothé, Elève – officier du BIA
  7. Somda Marc, Caporal du BIA
  8. Mitikièta, Caporal du BIA
  9. Ouédraogo Jean, Soldat de première classe du BIA
  10. Yaméogo Souley, civil de Koudougou
  11. Bayili Jean Marie, civil de Koudougou

Ces 11 héros n’ont pas eu justice, pourtant le procès a permis de savoir qui a ordonné ce massacre, qui sont ceux qui ont conduit l’expédition punitive. Et on sait maintenant qu’il n’y a jamais eu de résistance à Koudougou.

 

  • Les héros tombés dans d’autres endroits

 

  1. Sigué Askia Vincent, Lieutenant, Directeur de la FIMATS, membre du CNR
  2. Koama Michel, Lieutenant, Directeur de l’ETIR de Kamboissé, membre du CNR
  3. Moussa Diallo, soldat du CNEC.
  4. Bancé Seydou, mécanicien
  5. Kagoné Pierre, Lieutenant

Pour eux non plus, justice n’a pas encore été rendue. Pourtant, le procès a permis de savoir qui sont ceux qui ont exécuté ces héros.

Chers membres des familles de nos héros, chers membres du Comité International du Mémorial Thomas Sankara, tous ces noms égrenés méritent de figurer dans cet endroit de Mémoire qu’est le Mémorial, un mausolée digne de ce nom.

 

Nous, jeunes héritiers, souhaitons que le Comité International du Mémorial Thomas Sankara puisse plaider auprès des autorités politiques, le vote d’une loi sur les héros nationaux, promise depuis 1991, et jamais concrétisée par un texte légal. Les héros nationaux désignés comme tels sont au nombre de 4 : Ouezzin Coulibaly, Phillipe Zinda Kaboré, Nazi Boni et Thomas Sankara.

 

Nous, jeunes héritiers, encourageons la justice à engager dans la foulée, l’instruction du volet de la complicité internationale dans l’assassinat du Président Thomas Sankara.

 

Nous, jeunes héritiers, porterons à compter d’aujourd’hui, le deuil de nos 29 héros tombés pour la révolution, et ce jusqu’à ce que des funérailles nationales soient organisées.

 

Après cela, nous attendrons des autorités nationales et du Comité International du Mémorial Thomas Sankara et des familles de nos héros, l’organisation de funérailles nationales pour ces héros, et des tombes dignes pour les héros tombés à Koudougou.

 

Paix et repos éternel à nos héros tombés pour la révolution !

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

 

 Le camarade Samdpawendé Ouédraogo

Porte-parole des jeunes de toutes les organisations en lutte pour la manifestation de la vérité, membre du Comité International Mémorial Thomas Sankara »

 

Source : CIM-TS

 

 


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