HomeA la uneRAPATRIEMENT DES ETUDIANTS BURKINABE EN INDE

RAPATRIEMENT DES ETUDIANTS BURKINABE EN INDE


Les étudiants boursiers burkinabè,  en terre indienne depuis décembre 2018, ne sont pas satisfaits de leurs conditions de vie. Ils ont demandé à l’Etat burkinabè  de les aider à poursuivre  leurs études universitaires dans de meilleures conditions. Mais visiblement, le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille puisqu’il promet de procéder à leur rapatriement le 22 février prochain, pour mauvais comportement, dit-on. Pour tenter de comprendre ce que vivent ces étudiants au pays de Mahatma Gandi, nous sommes entrés en contact avec l’un d’eux en la personne de Nourou Bilgo. Lisez plutôt !

«  Le Pays » : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans cette université ?

Nourou Bilgo, bousier : Après six mois de formation en anglais, nous avons été déçus de constater que l’anglais n’est pas la langue prioritairement parlée dans les classes. Les cours sont majoritairement expliqués en langue locale. Et le peu d’explications que l’on reçoit en anglais, n’est pas concluant. Cela prouve l’inaptitude des professeurs à expliquer les cours aux étudiants internationaux que nous sommes.  De plus, dans les laboratoires, le matériel est obsolète et en nombre insuffisant. Les expériences sur cette miniature d’équipements sont dispensées par des ouvriers qui parlent la langue locale et après, elles sont traduites par nos camarades étudiants pour nous servir d’explications.    Aussi, au   Burkina,   la   directrice   nous   avait   rassuré   que   nous  aurions une couverture sanitaire, mais   lorsque   nous   avons   eu   des   problèmes   de   santé   au sein de   l’institution,   nous nous   sommes   soignés à   nos   propres   frais.   L’institution   ne   dispose   ni   d’infirmerie,   ni d’ambulance,   donc   pas   de   premiers   soins   en   cas   de   maladie.   Et   pire   encore,   l’hôpital   où nous   nous   soignons   est   impropre et est   situé   à   des   kilomètres   de   l’établissement.

« Les gouvernements de ces deux pays ont pris les dispositions pour faire transférer leurs étudiants dans de meilleures universités »

Est-ce les mêmes difficultés que vivent les autres étudiants des autres pays?

Il est à noter qu’avant les étudiants burkinabè, il y avait des étudiants éthiopiens qui se plaignaient du même problème, de même que les étudiant ghanéens arrivés après nous. Les gouvernements de ces deux pays ont pris les dispositions pour faire transférer leurs étudiants dans de meilleures universités. En plus de cela, trois de nos frères burkinabè venus à titre privé, ont aussi pris leurs dispositions et ont quitté cette institution, une semaine après leur arrivée.

Quelles sont vos revendications ?

Nous réclamons un transfert dans une bonne université indienne afin de poursuivre nos études et revenir contribuer au développement technologique de notre cher pays.

Quelles sont les solutions que vous proposez ?

Il a été dit, par le ministre, que nous avons été expulsés par les Indiens et que nous ne pouvons plus être transférés dans une autre université indienne. Mais nous avons pris contact avec certaines universités qui se disent prêtes à nous accueillir tels Kalinga Industrial Institute of Technology (KIIT) et lovely Proffessional University (lpu). Ces universités n’attendent que l’accord de notre gouvernement pour nous donner des lettres d’admission. Nous tenons à préciser que nous n’avons eu qu’une seule manifestation qui s’est tenue le 13 février 2020 dans le but de prendre des photos et exprimer notre mécontentement à notre gouvernement, étant donné que cela faisait quatre mois que nous avions signalé notre problème à qui de droit sans obtenir gain de cause.

Mais le gouvernement promet de vous rapatrier à partir du 22 février prochain. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Cela ne nous pose pas de problème si c’est le choix de nos autorités au pays. Nous serons contraints de revenir même si ce n’était pas notre souhait. Franchement, cette nouvelle n’a pas été la bienvenue. Nous avions l’espoir que le MESRSI agirait en notre faveur. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Nous, étudiants burkinabè, en quête du savoir et ayant pour but de contribuer au développement de notre pays, souhaitions juste recevoir une formation qui mérite la somme que le gouvernement débourse pour nos bourses de 5 ans.

Propos recueillis par Boureima KINDO


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