RECONSTITUTION DE LA CARRIERE DU PERSONNEL DES EX-GARDERIES POPULAIRES : « Ce n’est pas négociable », dixit le SYNTAS

Le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) exige, entre autres, du gouvernement la reconstitution de la carrière des personnels des ex-garderies populaires et l’arrêt du processus de transfert du préscolaire au ministère de l’Education nationale (MENA). Il l’a fait savoir lors d’un point de presse tenu le 1er mars 2016, au Centre d’éducation ouvrière, à Ouagadougou.

Le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) exige de l’Etat l’application immédiate et sans condition des conclusions issues des travaux du comité interministériel chargé de la reconstitution de la carrière des personnels des ex-garderies populaires. «Cela n’est pas négociable», a prévenu le SG du SYNTAS, Logobana Juste Koumara. Et d’ajouter que le syndicat mettra tout en œuvre pour que le dossier aboutisse. C’était le 1er mars dernier. Selon le SYNTAS, le personnel des ex-garderies populaires recruté sous le Conseil national de la révolution (CNR) est privé de statut professionnel et de traitement depuis 1985, malgré toutes les promesses de reconstitution de carrière dudit personnel faites par le gouvernement. Depuis lors, ces travailleurs reçoivent des « primes » en fonction des recettes des structures dont ils sont issus et les mieux lotis d’entre eux perçoivent au plus 50 000 F CFA par mois, a déploré le SYNTAS. «Il n’est pas question que dans ce Burkina, on continue d’esclavagiser des fils et filles de ce pays », a insisté Logobana Juste Koumara. D’autant qu’un comité interministériel a déposé, sans suite, des conclusions allant dans le sens de la résolution de cette question, il y a de cela 2 ans.

Suspendre le transfert du préscolaire

La question du continuum éducatif a également été évoquée lors du point de presse. « Le SYNTAS était au sein d’un comité qui devait réfléchir sur la faisabilité du transfert du préscolaire. (…) Nous sommes arrivés à la conclusion que le transfert n’était pas opérant dans les conditions actuelles. Il y a aujourd’hui tellement de problèmes à ce niveau que la suspension du transfert est nettement mieux que de continuer à s’enfoncer », a expliqué Logobana Juste Koumara. Et Jean Baptiste Badolo de prendre à titre d’exemple le premier cycle de l’enseignement secondaire, de la classe de 6e à celle de 3e. «Des enfants ont commencé les cours en février. (…) En mai, c’est déjà la fin de l’année secondaire. Ce sont des « déchets » qui sont en train d’être produits, ce n’est pas du continuum», a-t-il déploré. Pour lui, ce sont les moyens donnés au continuum qui font défaut. Le SYNTAS a donc demandé au gouvernement de suspendre le transfert du préscolaire au ministère de l’Education nationale (MENA) en attendant de trouver des solutions idoines à la faillite du système éducatif. De plus, l’organisation actuelle du ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille exclut de la protection sociale les enfants de la tranche d’âge de 3 à 6 ans parce que ne pouvant être rattachés à aucune unité administrative et technique. Par ailleurs, a fait noter le SYNTAS, le gouvernement doit veiller à ce que la protection sociale soit un droit inaliénable pour l’ensemble des enfants du Burkina.
Parlant de la définition de l’organigramme du ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, le SYNTAS a dénoncé le fait de n’y avoir pas été associé. Pour le syndicat, « on ne peut prétendre diriger une structure administrative sans impliquer les travailleurs à la prise de décision. Si tant est que l’Etat et les syndicats sont des partenaires, il est important qu’ils travaillent de concert à aller vers une administration républicaine et démocratique». Le SYNTAS, pour terminer, a convié l’ensemble des travailleurs de l’action sociale à fédérer les actions en vue d’imposer l’écriture d’un statut particulier en leur faveur, comme le permet la relecture de la loi 013 en loi 081.

Thierry Sami SOU