REHABILITATION DU MARCHE CENTRAL DE DEDOUGOU:Les commerçants manifestent contre le démarrage tardif des travaux
La réhabilitation du marché central de Dédougou fait partie des infrastructures à réaliser, dans le cadre des festivités du 11-Décembre 2014. Cependant, jusqu’à la date du 15 septembre, les travaux n’avaient toujours pas démarré. Face à cette situation, les commerçants de Dédougou ont organisé, dans la matinée du 15 septembre, une marche pour manifester leur mécontentement et interpeller l’autorité municipale. La manifestation qui s’est voulue pacifique, s’est déroulée sans heurts.
A 7h30mn, un coup de sifflet a retenti au marché central de Dédougou. C’est la panique chez quelques vendeuses de légumes qui avaient déjà pris place. Chacune se débrouillait comme elle pouvait, pour mettre à l’abri sa marchandise. A l’aide d’un mégaphone, un jeune homme invite tout le monde à rejoindre la place de l’ancienne gare routière. « Des consignes ont été données pour un marché mort », a-t-il expliqué.
A 8h00, un groupe de jeunes qui étaient au lieu du rassemblement, a été informé que certains commerçants des abords du marché n’avaient pas respecté le mot d’ordre. Aussitôt, ce groupe décide d’aller faire respecter les consignes. En un laps de temps, le tour du marché est vite fait. En réalité, il s’agissait d’une simple rumeur.
A 8h30, une foule compacte composée de femmes, de jeunes et de personnes âgées, entame la marche. Sur les pancartes, on pouvait lire : « Tenir sa promesse, c’est être un digne chef de gouvernement » ; « Sans marché, pas de 11-Décembre » ou encore : « Oui pour le 11-Décembre ; le marché d’abord ». Dans la discipline, les manifestants sont partis de la place de l’ancienne auto-gare jusqu’à la mairie de Dédougou. En route, des haltes ont été observées pour expliquer les raisons de cette action. Arrivés à la mairie, les marcheurs ont été reçus par le 1er magistrat de la ville. Ibrahim Zan, porte-parole des manifestants, a, d’entrée de jeu, averti que cette marche était le début de longues et interminables manifestations. A l’entendre, cela fait une quinzaine de fois que les commerçants ont exposé leurs préoccupations aux autorités municipales à travers un message. « Cette- fois-ci, nous n’allons pas remettre un message écrit. Nous venons interpeller l’autorité sur la promesse de réhabilitation du marché. Nous voulons un marché. Sans marché, pas de 11-Décembre pour nous commerçants », a lancé M. Zan, sous une salve d’applaudissements. Le maire de Dédougou, Abel Dabakuyo, a d’abord salué le caractère pacifique de la marche. Il a confessé être d’avis avec les manifestants que le marché constitue un outil de travail. « Mieux, le marché constitue le poumon économique du Conseil municipal », a-t-il indiqué, avant de rassurer les commerçants de la volonté du gouvernement à respecter ses engagements et ses promesses. « Soyez rassurés. Le marché sera réhabilité. Que ce soit avant ou après le 11-Décembre, ce sera fait. Le Premier ministre avec qui vous avez échangé le 13 septembre dernier vous en a donné l’assurance », a relevé le bourgmestre qui a également invité les manifestants à ne point boycotter les festivités du 11-Décembre. Les propos du maire ont calmé les marcheurs.
Le marché paralysé pendant 4 heures
Cependant, nombreux sont ceux qui ont affirmé être sceptiques. Selon certains, la rencontre que les commerçants ont eue avec le Premier ministre n’a donné aucune assurance que le marché sera réhabilité avant les festivités. « Comme au Burkina Faso c’est la rue qui fait bouger les choses, nous allons rester dans cette dynamique », a expliqué un marcheur. Un autre a renchéri : «N’eût été l’intervention du maire, le Premier ministre allait peut- être marcher sur des cadavres avant de rentrer à Dédougou le vendredi passé. Parce que nous avions programmé de lui barrer la route ». Des explications des uns et des autres, on retient que les commerçants du marché central de Dédougou sont confrontés à toutes sortes de difficultés parmi lesquelles la boue en saison des pluies et l’insécurité. Pour étayer ces propos, une dame a exhibé sa sandalette toute couverte de boue qu’elle portait sur la tête. En tout cas, nombreuses sont les femmes qui ont fait le pied de grue, jusqu’à 10h30mn, pour pouvoir faire le marché. « Soyez indulgents. Le repas ne sera pas prêt à l’heure aujourd’hui », a lancé une dame à son petit mari. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a eu bel et bien un marché « mort » pendant 4 heures. Une première à Dédougou, selon certains observateurs. C’est à la fin de la mi-journée que la vie a repris son cours normal au marché central de Dédougou où chacun y allait de son propre commentaire.
Serge COULIBALY
