HomeBaromètreRELECTURE DU CODE ELECTORAL ET INTERPELLATIONS D’ANCIENS DIGNITAIRES: Des jeunes déplorent une démarche sélective

RELECTURE DU CODE ELECTORAL ET INTERPELLATIONS D’ANCIENS DIGNITAIRES: Des jeunes déplorent une démarche sélective


Le Mouvement soyons sérieux (MSS) a animé, hier 22 avril 2015, à Ouagadougou, une conférence de presse pour se prononcer sur certains faits marquants de l’actualité politique nationale survenus au cours de ce mois. Il s’est agi du vote de la nouvelle loi sur le code électoral, des arrestations d’anciens dignitaires du régime déchu dans le cadre de l’opération « mains propres » et de la déclaration des biens des membres du gouvernement. Face aux Hommes de médias, les animateurs de la conférence ont fustigé l’adoption du nouveau code électoral qui, à leur avis, exclut une frange de Burkinabè.

 

Le Mouvement soyons sérieux n’approuve pas la nouvelle loi sur le code électoral qui a été votée le 7 avril dernier par les députés du Conseil national de la transition (CNT) et déplore le caractère sélectif des arrestations d’anciens bonzes de l’ex-majorité. Les membres du mouvement l’ont fait savoir, hier 22 avril lors de leur point de presse, à Ouagadougou. Le mouvement entend donc passer à la vitesse supérieure à travers la tenue d’un sit-in bientôt devant le CNT pour défendre leur position en rapport avec l’alinéa 4 de l’article 135 du code électoral. « Le mouvement, fidèle à sa position pour une transition inclusive, est foncièrement contre cette loi d’exclusion dont l’esprit et la lettre n’ont de portée générale et impersonnelle que de façade », a déclaré le coordonnateur national du mouvement, Frédéric Zoungrana pour qui, cette « loi est inique, une loi des vainqueurs qui comporte beaucoup d’imprécisions, source d’arbitraires au détriment des vaincus dans la formulation de son article 135 alinéa 4 ». De l’avis du coordonnateur, avec l’adoption et la promulgation de ladite loi, un conflit juridico-politique est ouvert, des contestations naîtront à l’issue de la validation ou pas de certaines candidatures par le Conseil constitutionnel. « Exclure un individu ayant défendu une position politique portée par son parti, c’est par ricochet exclure ce parti », a souligné Frédéric Zoungrana selon qui, la seule exclusion devait émaner soit d’une décision de justice qui déchoit le citoyen de son droit d’éligibilité, soit à travers le verdict des urnes qui montre à l’individu, la désapprobation de la population ou du peuple par rapport à sa candidature.

Le mouvement contre le caractère sélectif des arrestations

Face donc à cette situation, le mouvement exige du chef de l’Etat, l’abrogation de l’alinéa 4 de l’article 135 du nouveau code électoral. Concernant l’opération « mains propres » qui a permis les arrestations d’anciens caciques du régime Compaoré, le mouvement a dit déplorer vigoureusement le caractère sélectif des arrestations. « Pourquoi les arrestations ne concernent que les caciques de l’ex-majorité quand on sait que les motifs d’interpellation pourraient concerner certains bonzes de la transition ou de la nouvelle majorité politique ayant participé à la gestion du pouvoir avec Blaise Compaoré ? Quelle importance accorde-t-on au fameux pacte national pour le renouveau de la justice avec une pareille forfaiture deux semaines à peine après les états généraux de la justice ? », se sont interrogés les conférenciers. Par ailleurs, ils ont invité les autorités de la transition à « se départir de toutes velléités tendant à mettre les institutions au service d’officines de formations politiques ou d’OSC quelle qu’elle soit, car la neutralité, l’impartialité doivent être de mise pour la réussite de ses missions ».

La déclaration des biens des membres du gouvernement dans le Journal officiel n’est pas passée sous silence lors du point de presse. Tout en saluant le principe qui n’était pas effectif sous le régime déchu, le mouvement a tout de même déploré le « caractère scélérat, parcellaire et fallacieux de certaines déclarations ». Selon les conférenciers, des membres du gouvernement n’ont pas respecté le canevas de déclarations des biens, mieux, certaines ressembleraient, ont-ils affirmé, fort bien à un bon débarras, car elles ne traduisent pas fidèlement le patrimoine réel de certains membres de l’exécutif. « Quand vous prenez la déclaration du Premier ministre, il n’a pas fait cas de ses comptes bancaires, de matériel roulant. Je comprends pourquoi il s’insurge contre les grèves syndicales, les qualifiant d’anarchiques. En 20 ans de service, si tu peux disposer d’une maison de 350 millions de F CFA, de centaines d’hectares pour élever des animaux, tu ne peux pas comprendre quelqu’un qui est au bord de sa retraite et qui n’a nulle part où loger, n’a pas de quoi nourrir ses enfants », ont-ils confié. En tout état de cause, le mouvement a rappelé que son accompagnement et son soutien à la transition passent par la dénonciation des dérives qu’il viendrait à constater de la part des autorités, de tous les acteurs politiques et de la société civile, par conséquent, « ne saurait être assimilé à une force de déstabilisation de la transition ou un phénomène incitateur à des troubles quelconques ».

Colette DRABO


Comments
  • C’est juste et Zida doit le savoir aussi

    23 avril 2015

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