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REVENDICATIONS SYNDICALES AU LYCEE MUNICIPAL DE BANFORA : La psychose des brasseurs s’empare des Banforolais


Depuis le 4 décembre 2015, le comité F-SYNTER du lycée municipal Héma Fadouga Gnambia (LMHF) de Banfora a introduit auprès de l’administration dudit établissement une plateforme revendicative en 16 points. L’un de ces points, relatif à l’installation de brasseurs dans les salles de classess, crée la psychose chez plusieurs acteurs qui ont toujours à l’idée les événements malheureux de la crise scolaire de Niangoloko dont les premières revendications étaient des brasseurs. Sur la question, nous avons rencontré le secrétaire général du comité F-SYNTER de l’établissement, Lassina Traoré, et son adjoint, Lassané Ouédraogo.

C’est un sujet qui alimente les débats dans la cité du paysan noir ces derniers temps. « Les professeurs du lycée municipal Héma Fadouga Gnambia (LMHFG) de Banfora réclament des brasseurs dans les salles ». Et c’est ce qui fait craindre à plus d’un l’arrivée de démons comme ceux qui ont contribué à exacerber la crise scolaire de Niangoloko entre 2013 et 2015. En effet, au LMHFG, les enseignants, organisés au sein du comité de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), ont transmis à l’administration une plateforme revendicative dont l’un des points est l’installation de brasseurs dans les classes. Ils ont fait savoir à l’administration qu’ils attendent ces brasseurs avant la période de la chaleur. Et pour les Banforalais qui ont toujours à l’esprit les multiples crises qu’a connues la commune de Niangoloko, il faut craindre que le reste de l’année scolaire ne connaisse des perturbations à partir de cette période. En effet, les problèmes de Niangoloko ont commencé par des revendications de brasseurs dans les salles de classes. Les motifs de débrayage ont évolué et le climat entre élèves et certains enseignants s’était tellement détérioré que la moindre sanction d’un élève était source de manifestation d’humeur. Et à chaque fois que les élèves d’un établissement débrayaient, ils avaient le soutien de leurs camarades des autres établissements. C’est dans ces conditions que le véhicule du proviseur du lycée Santa sera incendié le 2 février 2015 lors d’une de ces manifestations. Selon le secrétaire général du comité F-SYNTER du LMHFGB, Lassina Traoré, l’ensemble des points qui figurent sur leur plateforme sont des commodités dont l’établissement devrait disposer il y a longtemps. Mais, fait-il remarquer, elles ne sont pas là parce que les bureaux de comité qui nous ont précédé n’ont pas bien travaillé. « A l’époque, renchérit-il, on savait ce que le pays était. Les gens avaient des revendications à faire mais ils n’osaient pas s’exprimer. De nos jours, les choses ont changé et nous autres enseignants ne sommes pas en reste par rapport aux autres couches de la société burkinabé. La lutte pour un bien être n’a pas commencé par nous. Même le départ de Blaise Compaoré contribue aujourd’hui à amener les gens à réclamer ce qui leur revient de droit. Présentement, nous sommes plus que jamais unis autour d’une plateforme et nous entendons voir sa satisfaction totale. Il ne s’agit pas d’un seul point, relatif aux brasseurs comme l’opinion tente à le faire croire ». Pour le syndicaliste Traoré, l’administration du lycée ne pourra pas indéfiniment se réfugier derrière l’argument du manque de moyen pour se refuser de mettre les enseignants dans de bonnes conditions de travail car, relève-t-il, « le lycée municipal Héma Fadouga Gnambia est l’un des plus grands établissements de la ville de Banfora. Mais paradoxalement, c’est l’établissement qui souffre de tous les maux : manque d’infrastructures et de réhabilitation d’infrastructures ». Et de préciser que c’est à la faveur de leur plateforme que les chaises ont, par exemple, été remplacées dans les classes cette année.
A l’entendre, le comité F-SYNTER de l’établissement a rencontré le proviseur avec la plateforme et celui-ci leur a fait savoir que l’établissement n’a pas de moyens. Pourtant, soutient-il fermement, nous savons que le budget du lycée municipal Héma Fadouga Gnambia est d’environ 21 millions de F CFA. Que font-ils avec toute cette somme d’argent ? s’interroge-t-il avant de conclure que c’est pourquoi ils ont signifié à l’administration que la question des brasseurs est un impératif. Pour le SG adjoint Lassané Ouédraogo, qui, au passage, a indiqué que la crise de Niangoloko ne s’est pas exacerbée parce que les élèves revendiquaient des brasseurs mais plutôt parce que le conseil de discipline avait exclu définitivement des élèves. C’est faire une insulte à l’enseignant que de dire qu’en demandant des brasseurs, ils revendiquent quelque chose d’extraordinaire.

Mamoudou Traoré

 


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