HomeA la uneSACRE DU BURKINABE DANI KOUYATE AU FESPACO 2025 : Le grand retour !

SACRE DU BURKINABE DANI KOUYATE AU FESPACO 2025 : Le grand retour !


Le clap de fin de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a été donné ce 1er mars dans le mythique Palais des sports de Ouaga 2000, en présence des président Ibrahim Traoré du Burkina Faso, et du Premier ministre Allah-Maye Halina      du Tchad, dont le pays était l’invité d’honneur de cette édition. Tout comme la cérémonie d’ouverture qui a été marquée par des prestations artistiques mettant en valeur la richesse culturelle de l’Afrique, et par le discours inaugural du ministre burkinabè de la Culture qui a insisté sur l’importance accordée au cinéma comme miroir de la société et vecteur de développement et d’affirmation identitaire, le gala de clôture fut lui aussi fertile en moments touchants, avec plusieurs distinctions attribuées aux œuvres les plus marquantes de cette édition. On peut donc dire que tout est bien qui finit bien, à la grande satisfaction des organisateurs et des autorités burkinabè qui ont mis en place des mesures rigoureuses pour assurer la sécurité des milliers de festivaliers venus des quatre coins du continent et d’ailleurs.

 

 

Cette édition du FESPACO a permis de porter haut la voix et l’identité culturelle du continent sur la scène internationale

 

 

Le motif de satisfaction est d’autant plus grand que malgré la paranoïa ambiante en raison de l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays, l’engouement du public a été palpable tout au long de la semaine, avec une affluence record dans les salles de projection et une forte participation aux échanges et rencontres professionnelles. Tout cela a été admirablement bien géré grâce aux multiples innovations qui ont marqué l’événement, au nombre desquelles on peut citer l’introduction d’une plateforme numérique facilitant l’achat des billets et la gestion des accréditations, le lancement d’une application mobile offrant un accès simplifié au programme du festival, et l’aménagement de plusieurs sites à travers la ville de Ouagadougou pour accueillir le public. Au total, c’est une édition couronnée de succès, qui a permis au FESPACO de confirmer son statut de vitrine incontournable du cinéma africain, ainsi qu’aux cinéastes de porter haut la voix et l’identité culturelle du continent sur la scène internationale. Au palmarès, c’est le Burkina Faso qui a été le plus honoré, en raflant pas moins de dix prix spéciaux, illustrant la reconnaissance de ses productions par le jury et le public, et surtout en s’adjugeant le graal, avec le long métrage « Katanga, la danse des scorpions » de Dani Kouyaté, qui remporte l’Etalon d’Or de Yennenga ; une éternité après Idrissa Ouédraogo (1991) et Gaston Kaboré (1997) avec respectivement leurs films « Tilaî » et « Buud Yam ». En montant sur la plus haute marche du podium, Dani Kouyaté signe son grand retour dans la compétition, et rebondit de la plus belle manière après le cinglant revers de 2001 avec son film “Sya, le rêve du python”. Avec cette consécration, Dani Kouyaté n’inscrit pas seulement son propre nom dans l’histoire du 7e art.

 

La 29ᵉ édition du FESPACO
restera dans les annales comme l’une des plus réussies

 

Il fait aussi honneur et rend hommage à son emblématique père, Sotigui Kouyaté qui, en quittant le monde en 2010 (paix à son âme et à ses cendres), a laissé une empreinte indélébile dans le monde du théâtre et du cinéma, avec des rôles marquants dans des films comme London River de Rachid Bouchareb, pour lequel il a remporté l’Ours d’Argent à la Berlinale en 2009. Le nouveau lauréat du prix le plus prestigieux décerné par le FESPACO, pourrait mettre sa distinction à contribution pour renforcer sa visibilité internationale, et profiter des opportunités de financements et de distribution de ses films qu’elle lui offre. Il pourrait, en outre, s’en servir comme d’un tremplin pour concrétiser des projets cinématographiques plus ambitieux, tout en explorant d’autres formats (séries, documentaires) qui pourraient profiter aux jeunes talents dans le domaine du cinéma. Pour tout dire, c’est du tout bénef pour le natif de Bobo-Dioulasso qui, fort de ce trophée et du prestige du FESPACO, devient, à compter de ce 1er mars 2025, une figure influente et incontournable du 7e art, qui va certainement inspirer une nouvelle génération de cinéastes du continent. En somme, la 29ᵉ édition du FESPACO qui vient de s’achever et qui a été marquée, soit dit en passant, par une présence accrue de réalisatrices dont beaucoup ont vu leurs travaux salués, restera dans les annales comme l’une des plus réussies, et espérons que l’engouement qu’elle a suscité auprès du public, est un bon signe avant-coureur du succès de la prochaine biennale qui se tiendra, sauf révolution copernicienne, du 27 février au 06 mars 2027.

 

« Le Pays »


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