HomeA la uneSECURISATION DE LA VILLE DE KORSIMORO : Les Koglwéogo mettent fin aux activités de deux présumés voleurs

SECURISATION DE LA VILLE DE KORSIMORO : Les Koglwéogo mettent fin aux activités de deux présumés voleurs


Les mains liées en arrière, les torses nus, deux individus ont été arrêtés par les Koglwéogo de Nababouli, localité située à 6 km, à l’ouest de Korsimoro. Ils ont été conduits dans un lieu public du village non loin du marché de Korsimoro. De 11h à 13h 15 mn où nous quittions les lieux, les deux présumés voleurs de moutons n’ont subit aucune torture. Les Koglwéogo disent être venu les remettre à la police, bien sûr après qu’ils aient fait le tour du marché et payer les amendes.

Deux individus, l’un âgé d’une cinquantaine et l’autre d’une vingtaine d’années ont été arrêtés par les Koglwéogo le 29 avril aux environs de 11h à Nababouli, un village situé à 6 km, à l’ouest de Korsimoro dans le Sanmatenga. Le torse nu, ces deux présumé voleurs ont été ligotés les mains en arrière. Ils auraient volé deux moutons dans le village de Nababouli. Après plusieurs questions pour comprendre la situation, l’équipe des Koglwéogo les a conduits dans un lieu public du village. Nous étions de passage et nous avons suivi les Koglwéogo pour comprendre plus. Ils nous ont rassuré qu’ils ne vont pas les torturer. Le constat que nous avons fait sur les lieux montre que leurs dires sont réels car les deux présumés voleurs n’avaient pas mauvaises mines et n’avaient aucune trace de coup ni de blessures sur le corps. Après la place publique de Nababouli, nous avons suivi le groupe de Koglwéogo jusqu’au marché de Korsimoro. Nous signalons au passage que tout au long des 6 km, les groupes de Koglwéogo klaxonnaient à leur passage et plusieurs personnes les applaudissaient. « Ça tombe bien aujourd’hui c’est le marché de Korsimoro et ils seront connu de tous », nous confie un membre Koglwéogo.

A Korsimoro, l’arrivée des Koglwéogo a alerté tout le marché. Tout le marché était en branle pour voir qui étaient ces deux personnes attachées. Lorsqu’ils sont arrivés au quartier général des Koglwéogo, les deux présumés voleurs ont été mis au milieu d’un cercle formé par l’attroupement de plusieurs dizaines de personnes. La corde qui à servi à attaché les deux moutons a été présenté à l’assistance. « Nous allons vous traiter ainsi jusqu’à ce que vous ne voliez plus et même si nous mourons, d’autres Koglwéogo feront toujours ce travail », dit un responsable Koglwéogo aux deux hommes attachés. Les questions de la foule venaient pêle-mêle, chacun cherchant à comprendre leur mode opératoire. Ces individus sont visiblement des éleveurs et passe généralement inaperçu, lorsqu’on les rencontre avec un animal. Il a fallu la vigilance de ce comité d’auto-défense pour venir à bout de ces présumés voleurs. Malgré leur position inconfortable, ces deux individus n’avaient aucune peur sur leur visage. Est-ce parce qu’ils ont d’autres arguments ? Qu’à cela ne tienne, ils seront présentés à la foule au marché de Korsimoro et conduits au commissariat de police situé à 500 mètres de là.

Plusieurs questions nous taraudent l’esprit : est-ce le début de changement de mentalités des Koglwéogo ? Nous pensons qu’il s’agit bien de cela parce que l’actualité communale a été commentée ces derniers temps, relativement aux dérapages de ce comité d’auto-défense, notamment sur la question des fouilles et des heures de circulation. La question du recadrage de ces comités revient à l’ordre du jour. Nous  pensons qu’il faut éviter que le Koglwéogo ne devienne un métier lucratif, que ça ne soit pas une activité qu’on cherche à rentabiliser. Nous disons cela parce que nous constatons que les amendes exorbitantes tendent à rentabiliser l’activité de sécurisation de ce comité d’auto-défense et partant, de faire vivre ses membres. Cette activité, n’est-elle pas du bénévolat ?

 

  1. Jonas SALOU (Correspondant)

 

 


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