HomeA la uneTOILETTAGE DU FICHIER ELECTORAL NIGERIEN : Moins d’embuches sur le chemin des élections  

TOILETTAGE DU FICHIER ELECTORAL NIGERIEN : Moins d’embuches sur le chemin des élections  


 

Le Niger est bien parti pour réussir l’organisation des élections du 21 février prochain.  C’est, du moins, l’espoir que suscite l’audit du fichier électoral par les  quatre émissaires de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), tous des experts  en matière électorale, qui ont travaillé avec  les membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les représentants du parti au pouvoir,  ceux des partis politiques de l’opposition, des partis non affiliés  et de la société civile, sur le fichier électoral nigérien. En acceptant aussi prestement de se plier aux injonctions de la société civile, des partis politiques de l’opposition et de tous ceux qui  ont peint le diable sur la muraille à propos du fichier électoral, le chef de l’Etat nigérien s’inscrit dans une démarche d’apaisement de la situation nationale qui devenait de plus en plus tendue entre pouvoir et opposition politique. Certes, l’homme avait tenté de s’opposer à l’audit du fichier électoral, mais il a fini par comprendre que cette posture serait bien suspecte et qu’il donnerait plus de grain à moudre à tous ceux qui voyaient dans ce refus une intention inavouée de frauder. La sagesse a donc prévalu, ou du moins le président semble donner de réels gages pour incarner l’image du  candidat qui veut remporter la victoire à la régulière, avec des élections crédibles et sans couac. En  tout cas, l’audit du fichier électoral a prouvé que l’opposition nigérienne n’avait pas tort de le réclamer à cor et à cri, tout en menaçant de boycotter les consultations électorales si les choses restaient en l’état.   En effet, en plus de la défaillance de l’état civil que l’expertise des émissaires de l’OIF a révélée, l’on  retient que ce sont 160 000 électeurs mineurs qui étaient inscrits sur le fichier et qui en seront rétirés. Outre cela, les 323 bureaux fictifs décelés dans le fichier vont être supprimés.

Le Niger vient de faire un pas de géant en vue d’une élection apaisée en février prochain

Ce qui satisfait largement l’opposition politique qui pourrait même se féliciter d’avoir levé le lièvre. Qu’à cela ne tienne. Les inquiétudes s’amenuisent de part et d’autre quant aux risques de fraudes électorales, surtout que les experts de l’OIF ont fait des recommandations qui, si elles sont toutes prises en compte immédiatement, emporteront l’adhésion de tous les acteurs du processus électoral, à commencer par le peuple souverain du Niger,  y compris les partenaires au développement du pays et les diplomates accrédités.  L’autre  aspect qui rassure davantage, c’est que les experts de l’OIF resteront sur place au Niger pour  suivre de bout en bout la mise en oeuvre des recommandations. Il faut souhaiter que des intrigues politiques tendant à barrer la route à des candidats potentiels à l’élection présidentielle, n’inspirent pas l’un ou l’autre camp. Si cela devait arriver, c’est le peuple nigérien et tous les observateurs de la scène politique nigérienne qui désenchanteraient aussi rapidement. Le Niger vient de faire un pas de géant en vue d’une élection apaisée en février prochain.

Lonsani SANOGO


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