HomeA la uneTOUGAN : Des commerçants remontés contre le contrôleur financier

TOUGAN : Des commerçants remontés contre le contrôleur financier


 

Les commerçants de Tougan sont  remontés contre le Contrôleur financier (CF) de leur province. Ils l’ont fait savoir le 6 novembre 2015 lors d’une marche de protestation au cours de laquelle ils ont exigé « le départ pur et simple du CF pour des raisons d’abus de pouvoir dans l’exercice de ses fonctions ».

 

« Percepteur dégage ! » ; « Non aux abus de pouvoir ! » ; « Merde à la douane ! » ; « Oui à la valorisation des compétences locales dans l’attribution des marchés ! » ; « La province du Sourou a besoin d’hommes loyaux et crédibles ! ». Ce sont là quelques slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes des commerçants. Très tôt le matin du 6 novembre, ils se sont retrouvés au carrefour du marché où ils ont sonné le rassemblement. A 8h,  début de la marche vers la douane. Sur la route, ils brûlaient des pneus, klaxonnaient en signe de protestation. On entendait scander dans la foule « douaniers pourris », « douaniers escrocs ». Et les autres répondaient «  à bas ! ». Au service des douanes, les portes étaient fermées. La tension était palpable. Certains tenaient coûte que coûte à brûler le service. Il a fallu des tractations pour ramener les manifestants à la raison et le cap a ensuite été mis sur le Haut-commissariat. Les frondeurs ont été reçus par le premier responsable de la province entouré de ses plus proches collaborateurs. Après l’hymne national, le porte-parole des commerçants, Ibrahim Zina, a pris la parole et décortiqué leur plateforme revendicative qui se résume en cinq points. Les commerçants sont « mécontents à cause de l’insuffisance notoire avec laquelle l’Administration financière gère les activités de commerce et de marchés publics de la province, et se disent indignés du mépris dont certains responsables financiers font preuve dans la gestion des dossiers y relatifs ».  C’est la raison pour laquelle ils demandent le départ pur et simple du CF. Le second point porte sur la levée des recouvrements des patentes et location des boutiques de la mairie au titre des années écoulées. Pour eux, au temps du regretté maire Yacouba Zerbo (une affaire de 2012 à 2014), des individus ont instrumentalisé les commerçants pour leur dire de ne pas payer les taxes aux fins de faire échec au mandat du regretté. Actuellement, les financiers veulent qu’ils payent les taxes des années passées avant le 31 décembre 2015. Le troisième point de leurs revendications est l’attribution des marchés publics aux soumissionnaires locaux de la province. Ils estiment que les marchés sont attribués à des fournisseurs qui ne résident pas dans la province alors que ce sont eux qui paient les taxes pour le développement de la province. Certains de ces soumissionnaires désistent à la dernière minute et mettent la province en retard. Ils en veulent pour preuve ce fournisseur qui a renoncé à la dernière minute à fournir aux CEB de la commune du matériel spécifique aux enseignants. Pour les commerçants, ils sont même privés des marchés de « gré à gré ». L’autre pomme de discorde entre les commerçants et la mairie est le marché à bétail. La commune a construit un marché à bétail hors de la ville. La Police municipale veut contraindre les vendeurs d’animaux à occuper ce nouveau marché. Toute chose qu’ils refusent car ils estiment que leur sécurité n’y est pas garantie. Le dernier point de grief concerne le traitement diligent des factures et contrats au niveau du contrôleur financier et de la perception, qu’ils jugent très lent.

Nous avons approché le principal concerné, Barthélémy Ouédraogo, Directeur provincial du Contrôle des marchés publics et des engagements financiers, qui donne sa version des faits. Pour lui, dans la plateforme à lui adressée, il n’y a pas d’exemples d’abus de pouvoir. Il n’a jamais reçu une inspection ni une institution qui lui a adressé une note lui reprochant sa façon de gérer. Il soutient qu’en matière de dépenses publiques, il y a des textes qu’il faut respecter. En cas de litiges, il y a des institutions qui sont chargées de les  gérer. Mais le CF reconnaît avec les grévistes que son service a besoin de personnel. Pour un service qui devrait compter 6 à 7 agents, ils ne sont que deux  à abattre le travail. Il leur arrive de travailler le week-end pour satisfaire les usagers. Il demande à ses premiers responsables de voir de ce côté là. Et d’ajouter que le CF n’attribue pas de marchés publics. Il est un observateur dans la commission qui fait un travail de fond. S’il y a un soumissionnaire qui se sent lésé, il peut saisir les institutions compétentes en la matière. Revenant sur les marchés de « gré à gré », le CF rappelle que c’est la commune qui choisit son prestataire avant d’envoyer le contrat à son niveau. Il fait des observations de fond et de forme. S’il y a problème, il renvoie le dossier à qui de droit. Il souligne que même pour les marchés de « gré à gré », s’il n’y a pas de compétences au niveau local, ils sont obligés d’aller chercher ailleurs. Le Haut-commissaire du Sourou, Nouzelé K. Kafando, a remercié les organisateurs de la manifestation pour le caractère pacifique de la marche avant de relever que les organisateurs n’ont pas d’autorisation de manifester. Pour lui, les manifestants demandent certaines choses qui  ne relèvent  pas de l’autorité provinciale. Néanmoins, a-t-il indiqué, les points de leurs revendications seront examinés. Et d’ajouter qu’ils prendront des mesures pour faire ce qui est faisable au niveau de la province. « La concertation se poursuit. C’est dans la discussion, à travers les échanges, que nous pouvons nous comprendre », a t-il conclu non sans rassurer les manifestants que leur message sera transmis à qui de droit. Mais le vieux Baba Yagué n’entend pas les choses de cette oreille. Pour lui,  « il faut que les détourneurs du peuple soient poursuivis, dénoncés et sanctionnés par le peuple. Il faut que la lumière soit faite sur les crimes économiques commis au Sourou. Nous voulons qu’il y ait des audits  au niveau de la mairie et de la perception. Il faut que les vrais contrôleurs viennent contrôler les contrôleurs ». Et le président du syndicat des commerçants de lancer un ultimatum aux autorités : « Si dans les 72 heures qui suivent notre plateforme revendicative n’est pas satisfaite, nous redescendrons à la douane, au contrôle financier et cette fois-ci, nous demanderons le départ du Haut-commissaire ». Affaire donc à suivre…

Bangréyemba (Correspondant)


Comments
  • Courage a mes freres du sourou.Mais reflechissez bien avant d’entreprendre quoi que ce soit. Ne vous laissez pas flatter par les politiciens sans scrupule ni foi. Tour ce que vous revendiquez sont sans fondement’donc ressaisissez vous. Aujourdhui nous voulons le developpement de notre province et non le developpement d’un groupuscule.EFfectivement le CF n’octroie pas les marches, et la douane qu,est ce qu’elle a fait pour vouloir incendier leur service? Depuis quand avez vous appris que le feu est un moyen de dialogue? Si vous ne payez pas les taxes communales pensez que la commune va se developper? Oubliez pas que nous somme dans une delegation speciale et tout se fait normalement. Les politiciens n’ont pas la parole dans cette instance. Soyez prudent meme si vous brulez les services des douanes’ reconnaissez que les contribuables vont souffrir encore pour sa reconstruction. Quels sont les contribuables, c,est vous les commercants’ les paysans les artisans, les vieux , les jeunes les femmes, toute la population du sourou en generale et en particulier celle de la commune tougan.

    10 novembre 2015
    • Merci mon frère c’est de la pure vérité que vous avez dit que nos parents du sourou soient vigilant. << on ne montre jamais son doigt gauche à son village. bcp de courage pour la bonne collaboration entre les administrateurs.

      10 novembre 2015
    • C’est ça qui fait qu’on ne vous prend pas vous les samos là au sérieux.Brûler des services de votre pauvre Province ! Mon Dieu !!! Combien de fûts de dolo vous avez bu pour réagir de la sortie ? Quand je vois de surcroît que c’est un vieux (Baba Yagué) qui est l’intraitable il y a de quoi s’inquiéter.

      12 novembre 2015
  • Mes chers parents. Il y a des moments où il faut avoir du discernement et chercher à comprendre certaines choses. Vous vous plaignez du délai de fin décembre pour le paiement des taxes d’il y a 2 à 3 ans. Sur le même coup vous donnez un délai de 73 à l’administration pour vous satisfaire. Les taxes doivent être payées car l’argent ne viendra pas de la commune de diapaga pour le développement de Tougan. Ceux qui ont participé au sabotage des actions du maire être poursuivis et puni. Pendant qu’ils le faisaient il étaient content. Maintenant que rien ne sera plus comme avant ils disent avoir été instrumentalisés. Tout mauvais comportement se paye sur terre.

    12 novembre 2015

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