HomeA la uneVISITE DU PRESIDENT AL-SISSI EN FRANCE: Ne comptons pas sur Paris pour améliorer les droits de l’homme en Egypte

VISITE DU PRESIDENT AL-SISSI EN FRANCE: Ne comptons pas sur Paris pour améliorer les droits de l’homme en Egypte


En visite officielle en France, le président égyptien, le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, a été reçu hier, à l’Elysée, par son homologue français, Emmanuel Macron. Outre le point sur les crises régionales telles que celle libyenne, la question des droits de l’homme a été abordée et le souhait du numéro 1 français, c’est de voir l’étau se desserrer autour des personnes incarcérées pour leurs opinions. Sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr. Mais une chose est certaine. Al Sissi qui dirige son pays d’une main de fer, n’est pas prêt à accorder une quelconque liberté aux Frères musulmans et autres opposants à son régime. Il a certes autorisé récemment la libération de quelques prisonniers, mais il serait naïf de croire que tous ceux qui croupissent dans les geôles égyptiennes et dont le seul crime est d’avoir critiqué ou s’être opposé au régime d’Al-Sissi, recouvriront de sitôt la liberté. C’est peu dire que le régime Al- Sissi est un véritable prédateur des droits de l’homme.

Pour preuve, le pays compte plus de 60 000 détenus d’opinion selon un décompte fait par des ONG. C’est pourquoi le fait de lui dérouler le tapis rouge dans un pays dit des droits de l’Homme, est vu d’un mauvais œil par les défenseurs des droits  humains. En vérité, Al-Sissi est un visiteur indésirable pour bien des Français. Mais tant que son pays restera un grand consommateur d’armes, la France officielle continuera à le caresser dans le sens du poil. Il ne faut donc pas se berner d’illusions, la France n’a pas d’ami, elle n’a que des intérêts et tant qu’Al Sissi restera un allié stratégique en matière de lutte contre le terrorisme dans le monde arabo-musulman, Paris fermera encore longtemps les yeux sur les violations massives des droits de l’homme.

Cette visite valait bien son pesant d’or

L’on pourrait même dire qu’Emmanuel Macron a osé cette fois-ci en abordant ce sujet qui fâche. L’on se rappelle en effet qu’il avait refusé en 2017, de donner des leçons à ce satrape. Cela dit, comme le dit l’adage, « le chien aboie mais la caravane passe ». Les défenseurs des droits de l’homme peuvent continuer à dénoncer les travers d’Al-Sissi mais cela ne l’empêchera pas d’emprisonner activistes, journalistes et opposants politiques. Les mouvements de défense des droits de l’homme mènent certes un combat noble en demandant à la France de cesser de vendre des armes à Al-Sissi, mais tout laisse croire que c’est un combat perdu d’avance. On est d’autant plus fondé à le penser que la France dont l’économie a été frappée de plein fouet par le Covid-19, ne se payera pas le luxe de cracher sur les contrats d’armements de plusieurs millions d’euros égyptiens. Et cela, Al-Sissi le sait. Autant dire qu’il ne faut pas compter sur Paris pour améliorer le sort des opposants au régime d’Al-Sissi. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette visite du président égyptien dans l’Hexagone valait bien pour ce dernier, son pesant d’or. Ce d’autant qu’elle aura permis d’échanger sur divers sujets et de réconforter l’homme fort du monde arabe dans son combat contre le terrorisme.

 

DZ

 

 

 

 


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