PRATIQUES MAFIEUSES OBSERVEES DABS KA GRATUITE DES SOINS : C’est le summum de l’ignominie

 

 Si l’on en croit le ministre de la santé, le Pr Nicolas Méda, les ruptures des produits au niveau de la gratuité des soins sont liées entre autres, aux mauvaises pratiques dans les formations sanitaires. Pour préciser son idée, il a particulièrement laissé entendre ceci : « les gens ont inventé de nouvelles formes de rackets, de ventes parallèles et de retraits des  produits ». Décidément, l’affaissement moral a atteint des proportions inquiétantes au pays des hommes intègres. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Quelqu’un avait relevé, il y a quelques années, que la morale agonise au Burkina. Avec ce que le ministre vient de nous révéler comme pratiques nauséeuses au niveau de la gratuité des soins, l’on est en droit de dire que la morale a rendu l’âme au Burkina et que sa messe a été dite. En effet,  l’on était coutumier des rackets et autres mauvaises pratiques dans bien des secteurs de l’administration publique, mais le secteur de la santé était relativement épargné. Désormais, l’on peut dire que celui-ci est rentré dans les rangs. Si dans les autres secteurs, l’on peut assimiler les mauvaises pratiques à des fautes, à la santé, l’on peut les assimiler à des crimes. Comment peut-on avoir le cœur dur au point de chercher à s’enrichir au détriment de personnes démunies en proie à la maladie et dont le salut pourrait venir de la gratuité des soins ? Peut-on s’interroger tout en s’indignant. Ce qui est sûr, et c’est le moins que l’on puisse dire, est que les agents de santé qui posent de tels actes, ont été admis dans ce noble corps par effraction. Et par là ; ils bafouent toutes les valeurs qui ont été professées par Hippocrate, du nom de ce grand médecin de l’antiquité dont l’éthique est à l’origine du serment que prêtent les médecins. Certes  tous les agents de santé ne sont pas soumis à ce serment mais tous ont l’obligation professionnelle et morale de ne pas se livrer à des actes qui heurtent l’éthique professionnelle. Mais que voulez-vous ? Les agents indélicats de santé tout comme les agents indélicats des autres corps de métier du Burkina sont gagnés par cette maladie, qui consiste à s’asseoir sur leur conscience  à l’effet de faire ici et maintenant fortune. Et  lorsque l’on est dans cette logique, l’on ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Au delà de ces agents indélicats de santé, qui se servent de la gratuité des soins pour se la couler douce, en spoliant les malades, les mauvaises pratiques s’observent à tous les niveaux de l’administration publique. Il est temps que les uns et les autres se ressaisissent. Car, les pauvres populations en ont déjà trop souffert et en souffrent encore malgré le fameux, « plus rien ne sera comme avant ». Et ce qui est navrant au Burkina, c’est que dès que l’on parle de corruption, tout le monde est prompt à crier haro sur le gouvernement, oubliant que chacun à quel que niveau qu’il soit, doit d’abord agir de sorte à donner le bon exemple. Ce faisant, chacun apportera sa pierre à l’édification d’un Burkina tourné résolument vers la bonne gouvernance et la vertu. C’est le lieu de rendre  hommage à tous les agents de santé dont le dévouement pour la cause des populations est remarquable. L’on peut se permettre de faire à ce sujet, une mention spéciale pour l’Ordre des médecins, qui dans le passé, n’a pas hésité à faire le ménage en leur sein. A l’image de cet ordre, l’on peut appeler à la mise en place d’une structure des agents de santé ayant pour vocation de travailler à traquer les moutons noirs de la corporation. Car, le nombre de ces mouton noirs commence à être important. A défaut de la mise en place d’une telle structure de salubrité publique, l’on peut suggérer aux syndicats des agents de santé de s’impliquer dans la lutte contre toutes les mauvaises pratiques au ministère de la santé. C’est à ce prix que le peuple burkinabè saura, qu’en plus des revendications corporatives  qui au demeurant sont légitimes, les syndicats de la santé sont aussi attachés aux intérêts des populations.

Sidzabda