AFFI N’GUESSAN CHEZ LE PRESIDENT ROCH MARC CHRISTIAN KABORE : Affi Nguessan pour l’extradition de l’ex-président burkinabè

Au lendemain de son investiture à la magistrature suprême, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu en audience le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan. Au menu, il a été question des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso et dans la sous-région.

« Il a été question de la situation politique dans la sous-région ouest-africaine, des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina qui sont historiques, de la coopération entre les partis socialistes membres de l’Internationale socialiste dans la sous-région ». Ce sont les premières déclarations du président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, à sa sortie d’audience avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le 30 décembre 2015 à Ouagadougou. Les relations ivoiro-burkinabè ont retenu l’attention des Hommes de médias et à ce sujet, le président du FPI a indiqué qu’elles ont besoin d’être assainies, renforcées et bien évidemment, il a fait savoir qu’il n’apprend rien à qui que ce soit de l’existence de dossiers. Il émet le souhait que les autorités ivoiriennes accordent une attention particulière aux aspirations du peuple burkinabè afin qu’elles ne soient pas contrariées. « Que les dossiers qui peuvent gêner la coopération entre les deux pays soient traités de façon diligente », a ajouté l’hôte du président Roch Marc Christian Kaboré. De ces dossiers, il y a celui qui fait la une de l’actualité en Côte d’Ivoire et au Burkina et même au niveau international, à savoir le mandat d’arrêt international émis contre l’ex-chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, en exil aux bords de la Lagune Ebrié et des écoutes téléphoniques entre le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, et le général Djibrill Bassolé sur le coup d’Etat du 16 septembre 2015 au Burkina. A ce sujet, le parti de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, a déjà donné sa position. Il faut donner suite aux demandes formulées par les autorités burkinabè et aux aspirations du peuple. « Nous avons demandé aux autorités ivoiriennes d’accepter et de faire en sorte que le président Blaise Compaoré soit mis à la disposition de la Justice burkinabè », a affirmé Pascal Affi N’guessan, tout en signifiant que lorsqu’il y a de tels dossiers, aucune autorité ne doit fuir ses responsabilités et personne ne doit craindre la Justice de son pays parce qu’il faut que la vérité éclate. Cela permet, affirme-t-il, d’assainir l’environnement sociopolitique au niveau national et de ne pas laisser derrière soi des bombes à retardement. Au cas où les autorités ivoiriennes n’accéderaient pas à la demande d’extradition de Blaise Compaoré, le FPI avisera ; a fait savoir son président tout en confiant que son parti ne va pas abandonner le dossier parce que, selon lui, la Côte d’Ivoire doit être en phase avec le Burkina sur tous les dossiers d’ordre politique, économique et social. Cette rencontre a été aussi une opportunité pour le premier responsable du parti d’opposition de Côte d’Ivoire, de réitérer ses félicitations au président nouvellement élu du Burkina Faso après l’investiture de celui-ci le mardi 29 décembre 2015. Pour Pascal Affi N’guessan, l’expérience historique que le Burkina vient de vivre constitue pour l’Afrique un motif d’espoir. Il relève que quand un peuple se mobilise, toutes les avancées démocratiques sont possibles. Ainsi, « l’expérience du Burkina édifie plus d’une personne et permet aux Africains engagés dans le processus démocratique d’espérer », a-t-il souligné. Une grosse satisfaction pour l’Internationale socialiste qui voit un des leurs accéder à la magistrature suprême de son pays, après les élections de Mahamadou Issoufou au Niger, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali et la réélection de Alpha Condé en Guinée, comme l’a relevé le président du FPI, Pascal Affi N’guessan.

Antoine BATTIONO