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AN I DU PRESIDENT NIGERIAN : Buhari sur le bon chemin


 

Cela fait un an que Muhammadu Buhari a été élu à la tête du Nigeria. Officier supérieur de l’armée nigériane à la retraite, il est arrivé au pouvoir avec un balai à la main. Objectif avoué : balayer les détritus issus d’une gouvernance laxiste pour ne pas dire vicieuse. Au nombre des pourritures qu’il a à cœur de nettoyer, il y a la corruption et la gangrène Boko Haram. En effet, sous l’administration de Goodluck Jonathan, son prédécesseur, la corruption avait le vent en poupe dans le pays. Cet état de fait préoccupait bien des Nigérians, conscients  des ravages de ce phénomène dans le pays. C’est certainement ce qui a motivé Buhari à faire de sa traque un des objectifs principaux de son mandat.

Le général Buhari a hérité d’un pays dont les problèmes se singularisaient par leur immensité

 Quant à l’insécurité, elle avait pignon sur rue dans le pays, tellement Boko Haram se sentait à l’aise comme poisson dans l’eau. En effet, le mouvement terroriste détenait des localités entières, semait la mort et la désolation sur son passage. La tâche de Abubakar Shekau et ses hommes était rendue facile par une armée désorganisée, mal équipée et prompte à prendre la poudre d’escampette au moindre coup de feu. Autant dire que le général Buhari a hérité d’un pays dont les problèmes se singularisaient par leur immensité. Dans un tel contexte, les Nigérians avaient certainement un portrait-robot du président qu’ils voulaient pour leur pays. Face à la déliquescence du pays, les électeurs nigérians se sont dit qu’il leur fallait non seulement une personnalité qui a de l’expérience, mais aussi de la fermeté pour travailler à stopper, un tant soit peu, l’effondrement moral et sécuritaire du pays. Buhari qui a déjà dirigé le Nigeria et qui a, de ce fait, une expertise réelle dans la gestion des affaires du pays, avait ainsi, aux yeux de l’électorat, l’expérience requise pour le poste de chef de l’Etat. Ayant déjà tenu les rênes du pays, il sait mieux qu’un novice, quel levier actionner pour assainir autant que faire se peut les choses. Général à la retraite, il passe également pour être un homme de poigne. Ces atouts du candidat Buhari ont certainement contribué à décider les Nigérians à lui confier le destin de leur pays, à lui donner ce mandat présidentiel. Il symbolisait une sorte de promesse réelle de rupture vis-à-vis du président candidat, Goodluck Jonathan. Un an     après, des résultats, somme toute, appréciables, ont été engrangés par le général. C’est le cas avec le rapatriement annoncé d’environ 200 milliards de dollars de fonds détournés et déposés aux Emirats arabes unis. Ce rapatriement obtenu par l’équipe de Buhari en collaboration avec les autorités émiraties, est un succès de taille dans la traque des orfèvres de la corruption. En plus de renflouer les caisses de l’Etat, le retour de cette manne est de nature à dissuader quelque peu, ceux qui seraient tentés d’acquérir des biens publics de façon frauduleuse et de les placer à l’abri, à l’extérieur du pays. Ils savent que ces biens peuvent tôt ou tard, leur être retirés au profit de l’Etat qu’ils ont spolié, avec de lourdes sanctions à la clé. Le retour de cet argent détourné est une bouffée d’oxygène pour les caisses de l’Etat. Surtout que Buhari est arrivé au pouvoir dans un contexte où le baril du pétrole est en pleine chute ; toute chose qui sous-entend une perte de devises pour le Nigeria, grand producteur mondial d’or noir. Au plan purement sécuritaire, on peut noter également une certaine embellie, voire une embellie certaine. En effet, Boko Haram, l’auteur des pires violences dans le pays, a perdu visiblement de sa nuisance. Certes, à son arrivée, le président Buhari a eu droit à un comité d’accueil des plus sanglants. Plusieurs attaques meurtrières du groupe Boko Haram ont émaillé, en effet, son installation au pouvoir. Mais, depuis lors, il y a eu des avancées notables. Boko Haram a subi des revers notables. Car, la secte ne contrôle plus de localités entières comme c’était le cas sous Goodluck Jonathan. Son gourou, Abubakar Shekau, ne parade plus comme avant. Il est de plus en plus craintif et de moins en moins arrogant. C’est probablement un signe qui ne trompe pas. La nébuleuse est en quête d’un second souffle. Le rapprochement opéré par Buhari avec le Cameroun, a contribué à des prouesses contre la nébuleuse. Ce rapprochement ayant permis au Cameroun d’obtenir le droit de poursuivre les combattants de Boko Haram jusque sur le territoire nigérian.

Un bilan globalement positif à ce jour, avec une seule ombre au tableau

Cette plus grande marge de manœuvre du Cameroun dans la traque des terroristes, couplée au fait que l’armée nigériane est sortie quelque peu de sa somnolence, est pour beaucoup dans la débandade de la bande du chacal. Le réveil de l’armée nigériane aussi, a été rendu possible par la lutte contre la corruption en son sein. Il est évident que Buhari ne compte pas que des succès dans la lutte contre Boko Haram. Une ombre et non des moindres, demeure à son tableau de chasse en ce qui concerne cette lutte. Il n’a jusque-là pas réussi à retrouver et ramener à leurs parents, les jeunes filles enlevées par la nébuleuse dans un lycée de Chibock. Mais, il y a des succès probants comme ceux engrangés en termes de localités reprises à Boko Haram. En effet, le mouvement a été, dans certaines localités, décimé au propre comme au figuré. Bien entendu, la bête n’est pas morte. Ce serait naïf de le croire. Mais, elle est au moins sérieusement affaiblie. Il faudra maintenir la pression pour lui asséner le coup de grâce. En somme, Buhari a un bilan globalement positif à ce jour. Compte tenu de l’ampleur des problèmes qui lui ont été légués par son prédécesseur, le général peut se targuer d’avoir déjà remporté des batailles. Il faut croiser les doigts pour qu’il maintienne le cap. Il est notamment souhaitable que le renforcement du dispositif de lutte contre Boko Haram demeure une priorité pour lui. Il faut également espérer que rien ne viendra entacher ou handicaper la traque des corrompus, des corrupteurs et des auteurs de malversations de tous genres. Ainsi, il serait bien inspiré de veiller soigneusement à ce qu’il y ait de la justice et de l’équité dans les poursuites. En d’autres termes, le général gagnerait à faire en sorte que la lutte contre la corruption, ne soit pas une chasse aux sorcières, mais plutôt un travail qui touche tous ceux sur qui pèsent des soupçons de corruption. Pour l’heure, le constat largement partagé est que Buhari est sur le bon chemin. A lui de savoir ne pas s’en écarter. A lui de poursuivre d’un pas ferme et assuré, son petit bonhomme de chemin, avec l’appui de toutes les personnes qui mènent le combat de la gouvernance vertueuse, pour le plus grand bien du Nigeria.

« Le Pays »


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