HomeA la uneAPPEL A LA DEMISSION DE ZUMA PAR L’EGLISE SUD-AFRICAINE : Les Hommes de Dieu réussiront-ils à ramener la brebis égarée ?  

APPEL A LA DEMISSION DE ZUMA PAR L’EGLISE SUD-AFRICAINE : Les Hommes de Dieu réussiront-ils à ramener la brebis égarée ?  


 

L’étau se resserre  autour du président sud-africain, Jacob Zuma. Car, de plus en plus, des voix s’élèvent pour demander sa démission, et cela, depuis qu’il a enfreint  la Constitution en utilisant de l’argent public pour rénover sa résidence privée. En effet, après l’opposition politique et la société civile qui n’ont de cesse de tirer à boulets rouges sur le président Zuma, c’est au tour des responsables religieux sud-africains de donner de la voix sur ce scandale de trop qui secoue la Nation arc-en-ciel. Réuni le  8 avril dernier, le comité des Eglises sud-africaines qui regroupe une quarantaine de mouvements religieux de différentes confessions, a ouvertement demandé au président Zuma de rendre le tablier, estimant que celui-ci a perdu l’intégrité morale  de gouverner. Et d’ajouter : « Habituellement, nous ne nous mêlons pas de politique. Mais (…) la direction qui est en train d’être prise par les leaders de ce pays, n’est pas bonne pour la Nation ». C’est dire que c’est à leur corps défendant que les Hommes de Dieu sud-africains ont décidé de prendre une telle position contre le chef de l’Etat qui, en fait de frasques et de pitreries, détient la palme d’or. Seulement voilà ! Alors que les appels à la démission de Jacob Zuma se multiplient, le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir et majoritaire à l’Assemblée nationale, ne fait guère mystère de son soutien au  chef de l’Etat ; en témoigne le rejet de la récente  motion de censure contre lui, engagée par l’opposition. Que peut donc l’Eglise face à l’ANC dont le comité exécutif est composé de ministres, ministres adjoints et de gouverneurs de province acquis à la cause de Zuma et qui travaillent à préserver  leurs intérêts ? Les Hommes de Dieu réussiront-ils à ramener la brebis égarée ? On est tenté de répondre par la négative, tout en rappelant que ce fut sous la pression de ce même comité exécutif que l’ex-président, Thabo Mbéki, avait démissionné en 2008.

Zuma et les leaders actuels de l’ANC entreront dans l’Histoire à reculons

Comparaison étant ici raison, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : qui de Mbéki ou de Zuma aura le plus commis de frasques ? L’ANC voudrait brader l’héritage de Nelson Mandela qu’il ne s’y prendrait pas autrement ; ce parti historique a fait, hélas, le choix de défendre un individu au détriment d’un peuple. Car, jamais l’Afrique du Sud qui a toujours été présentée comme une référence morale, n’aura envoyé autant de mauvais signaux au reste du monde que sous le magistère de Zuma. Sous d’autres cieux, il y a longtemps que Zuma avait rendu le tablier, ne serait-ce que par respect pour sa propre personne dont l’image est constamment traînée dans la boue. Pour preuve, on a vu récemment en Islande où dès le lendemain des révélations de Panama papers, le Premier ministre a pris les devants en rendant sa démission, histoire de permettre à la Justice d’enquêter sur les présomptions de fraudes fiscales dont on l’accuse. Zuma aurait dû en faire autant plutôt que de continuer à ternir l’image de l’Afrique du Sud avec ses frasques à répétition, et ce d’autant que son pays aspire à un poste permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais en refusant de se ranger du bon côté de l’Histoire, Zuma et les leaders actuels de l’ANC entreront dans l’Histoire à reculons ; eux qui auront totalement « gondwanisé » l’Afrique du Sud. On en vient à se demander s’ils ne donnent pas raison aux colons blancs qui, d’un œil amusé, regardent les turpitudes des dirigeants de la Nation-arc-en-ciel.

Boundi OUOBA


Comments
  • Il se trouve que l’un de ceux qui se sont élevés contre cette gondwanisation à été précisément le bouillant Maléma. Votre conclusion est la seule qui s’impose: les Blancs sont indubitablement en train de se dire: tout ça pour ça! En pensant à la longue lutte de libération qui les as contraints à céder le pouvoir à la majorité noire.
    Mais noir c’est noir!

    11 avril 2016

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