HomeA la uneBASSOLMA BAZIE, PORTE-PAROLE DU COLLECTIF CGT : « Nous n’allons pas accompagner le gouvernement dans sa léthargie »

BASSOLMA BAZIE, PORTE-PAROLE DU COLLECTIF CGT : « Nous n’allons pas accompagner le gouvernement dans sa léthargie »


Le Collectif syndical  CGT-B a animé un point de presse le 31 mars 2016.  Le porte-parole du Collectif, Bassolma Bazié, et ses collègues ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme des velléités de remise en cause de l’engagement gouvernemental sur la mise en œuvre de la loi 081 du 24 novembre 2015, relative au statut général de la Fonction publique, en remplacement de la loi 013.  Les difficultés liées à la mise en œuvre de la loi 081, la violation de la législation du travail sont, entre autres, des points qui ont provoqué une montée d’adrénaline chez le Collectif CGT-B qui menace d’aller en grève si le gouvernement ne respecte pas la parole donnée.

 

La conférence de presse avait les allures d’une mise au point sur des pratiques jugées peu orthodoxes au niveau des autorités actuelles du Burkina que le Collectif CGT-B  dit ne pas cautionner. Son porte-parole, Bassolma Bazié, et ses collègues ont voulu prendre à témoin l’opinion nationale et internationale à cet effet. Le premier point qui explique la colère du Collectif CGT-B selon son porte-parole, c’est la « léthargie » à propos de la mise en œuvre des engagements contenus dans le communiqué final du 11 septembre 2015 à l’issue de la rencontre entre le gouvernement et les syndicats. L’Union d’action syndicale (UAS) a rencontré le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, et le ministre de la Fonction publique, du travail et de la promotion sociale, Clément P. Sawadogo, les 23 et 25 février 2016, selon les mots du porte-parole du Collectif CGT-B. Il a confié que le gouvernement a évoqué des difficultés de mise en œuvre de la loi 081 et que la Transition n’a pas prévu un budget à cet effet. Selon le conférencier, ces allégations sont de nature à remettre en cause les engagements contenus dans le communiqué final du 11 septembre 2015. Ces engagements sont, entre autres, la mise en œuvre de la loi 081, la relecture de la loi 028 portant Code du travail, la relecture de la loi 027 portant sur les Collectivités territoriales, l’annulation de l’impact de l’Impôt unique sur le traitement des salaires (IUTS) sur les primes et indemnités dans le privé, la baisse des prix des loyers dans les marchés et yaars pour permettre aux commerçants de souffler, ainsi que la diminution des prix des hydrocarbures. Le Premier ministre a mis l’accent sur le dialogue social, à entendre Bassolma Bazié qui trouve toutefois que les propos des autorités actuelles ne diffèrent pas de ceux de ceux qui dirigeaient le pays  avant l’insurrection en termes de chantage mis sur le « dialogue social ».  Le Collectif CGT-B, a dit le conférencier, ne va pas accompagner le gouvernement dans la « léthargie » pour un « dialogue social qui n’a pas de contenu de vérité, qui n’a pas de contenu de transparence, qui n’a pas de contenu de gouvernance vertueuse ». L’impact de la relecture de la loi 081 coûtera 40 milliards à l’Etat, selon le Ministre de l’Economie, des finances et du développement, Rosine Sory,  alors que cet impact est de 39 milliards selon son collègue en charge de la Fonction publique, Clément P. Sawadogo. C’est ce qu’a fait observer le principal conférencier. Si le porte-parole du Collectif CGT-B approuve les chiffres du ministre Clément P. Sawadogo,  il a dit voir dans les propos contradictoires des ministres que « des gens tapis dans l’ombre, s’apprêtent à voler ». La CGT-B dit attendre un chronogramme clair de la mise en œuvre des engagements dans les meilleurs délais.

 

« L’Etat cautionne la forfaiture »

 

La loi 028 portant Code du travail permet, selon Bassolma Bazié, « le renouvellement des contrats de travail à durée déterminée de sorte à précariser le travail et à déstabiliser les travailleurs ». Le conférencier a cité en exemple ce qu’il considère comme des « licenciements abusifs opérés à l’Institut international de l’eau et de l’environnement (2IE ) » ; raison pour laquelle il a exigé la relecture de la loi 028. Il a dénoncé l’organisation des élections professionnelles par le Directeur général (DG) de 2IE le 30 mars 2016, « en dépit des interpellations de la CGT-B et des injonctions des inspections du travail demandant le respect de l’arrêté n°16 de 2009 relatif aux délégués du personnel ». Pourquoi le DG de 2IE a-t-il violé les textes et comment a-t-il pu avoir le bras secourable de la gendarmerie pour sécuriser des élections que la CGT-BB juge « scandaleuses » ?, s’est interrogé le syndicaliste qui a estimé que l’Etat a cautionné la forfaiture. Il s’est demandé si l’autorité de l’Etat peut être restaurée face à un tel agissement de sa part. La présence de la gendarmerie aux élections à 2IE, Bassolma l’a comparée à « un encadrement des braqueurs pour qu’ils braquent sérieusement et emportent leur butin ». Le Collectif CGT-B, par la voix de son porte-parole, a donné une semaine aux autorités pour donner un chronogramme clair de la mise en œuvre des engagements et l’annulation des élections à 2IE, faute de quoi il déposera un préavis de grève dans le cadre ou non de l’Union d’action syndicale.

 

Lonsani SANOGO

 

 

 


Comments
  • Au juste, y a-t-il 2 enquêtes pour ce même drame ?J’ai cru comprendre que quand le service de communication du CHU Yalgado avait publié dès le lendemain du drame un communiqué de condoléances de la direction générale à la famille éplorée, il était fait cas d’une enquête immédiatement mise en branle par les services techniques habilités de l’hôpital pour faire la lumière et situer les responsabilités. Les mêmes services du CHU avaient mené des enquêtes sur un agent de santé qui avait dérobé 40.000FCFA des poches d’un accidenté aux urgences traumatologiques. Cette enquête qui a abouti à l’aveu et la culpabilité de l’agent de santé a établi qu’il s’agit d’une faute professionnelle grave qui a eu comme conséquence son licenciement pur et simple. Les services d’enquêtes internes du CHU qui luttent résolument contre les mauvaises pratiques hospitalières ont permis de sanctionner des agents indélicats. L’hôpital est donc bien organisé pour le suivi de son fonctionnement. Dans le cas de figure du décès de Zourata Pamtaba,la première responsabilité est à situer au niveau de l’équipe de garde de la nuit du 15 au 16 mars 2016 avec en tête le médecin qui avait en charge la supervision des accouchements pendant cette période. Au regard de certaines de prises de positions médiatiques qui semblent téléguidées et tendant à désorienter la responsabilité du personnel de garde vers l’administration de l’hôpital, l’opinion publique émet déjà des réserves sur l’enquête du ministère de la santé qui glisse vers des règlements de comptes souterrains en profitant de ce drame comme une occasion pour atteindre des cibles visées avant même le drame. Il faudrait sanctionner convenablement les agents de santé qui étaient de garde et qui ont abandonné seule la dame sur la table. Hormis le cas de cassure d’une partie de la table, une femme qui a des convulsions dues aux douleurs d’accouchement peut chuter de la table s’il n’y a aucun agent de santé à ses côtés pour un meilleur suivi de son accouchement. La faute professionnelle grave faite de négligence et d’abandon de parturiente en danger par le personnel de garde est d’une évidence qui ne saurait être contestée. Si le ministère de la santé désoriente les conclusions de l’enquête en protégeant les premiers agents coupables pour chercher des boucs émissaires par esprit de vengeance, c’est toute la ville de Ouagadougou qui se retournera avec juste raison contre le ministère. Les populations sont très irritées contre les mauvais agissements d’agents de santé et c’est l’occasion cette fois-ci d’infliger des sanctions exemplaires qui mettront en garde d’autres agents. Pas question d’accepter des demandes de pardon de ces agents fautifs comme ce fut le cas dans une maternité de Bobo suite à la mort d’une femme enceinte par négligence de sages-femmes.

    2 avril 2016

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