HomeOmbre et lumièreCOMMUNALISATION INTEGRALE : A quoi servent les maires d’arrondissements ?

COMMUNALISATION INTEGRALE : A quoi servent les maires d’arrondissements ?


« Nous ne sommes pas marginalisés. Mais nous pensons et nous souhaitons vivement que l’on puisse laisser aux arrondissements la possibilité de mener leurs investissements ». Ces propos sont du maire de l’arrondissement 6 de la ville de Ouagadougou, Jean Nacoulma, que j’ai lus dans le journal « Le Pays » du 17 août 2018. Ils ont suscité en moi un sentiment qui, je le sais, est partagé par beaucoup de Burkinabè. Il s’agit de cette affaire de centralisation du budget communal. J’ai écouté les gens par-ci par-là. Mais le sentiment général qui se dégage, c’est que beaucoup sont contre le fait que les maires d’arrondissements n’ont pas assez de marge de manœuvre. Ils n’ont pas les coudées franches pour agir sur le terrain. Or, ce sont eux qui sont proches des populations si bien que quand ça ne va pas, ce sont eux que l’on accuse directement. Ce qui est tout à fait normal puisque l’un  des objectifs de la communalisation intégrale, était de faire en sorte que les besoins réels des populations soient pris en compte par les exécutifs locaux. Ces populations doivent être l’alpha et l’oméga de tout puisque tout part d’elles et tout doit se ramener à elles. Je ne comprends donc pas pourquoi est-ce qu’il faut trouver un maire central qui va tout régenter. J’ai quelques réserves sur cette manière de faire, si bien que je plaide pour une révision des textes, afin de faciliter les choses aux maires d’arrondissements. Je le dis parce que je connais certains d’entre eux qui ont la tête pleine de projets et qui, malheureusement, n’ont pas d’autonomie financière. Et ce qui fait mal, c’est que quand quelque chose ne va pas,  on dira que le maire n’a rien foutu durant son mandat. Pire, certains iront jusqu’à l’accuser d’incompétence. Pendant ce temps, on oublie qu’il répondait d’un maire central qui, lui aussi, travaille à construire sa propre image, politiquement parlant.

Je demande que l’on mette les moyens qu’il faut à la disposition des maires d’arrondissements

 

 

Voyez-vous ? Ce n’est pas juste. J’ai même l’impression que le principe de la communalisation s’en trouve ainsi dévoyé. C’est pourquoi je plaide pour un grand changement. Car, à l’allure où vont les choses, on a le sentiment que les maires d’arrondissements ne servent à rien, si ce n’est à célébrer des mariages et parrainer des tournois de football. Or, pendant ce temps, il y a des routes à bitumer ou des ponts à construire pour rendre accessibles certains quartiers ou secteurs. Certes, on me dira que tous les maires d’arrondissements ne sont pas des parangons de vertu. Que certains pourraient être soumis à la tentation, s’ils avaient un gros budget à gérer. En tous les cas, je ne défends la cause de personne. Ce que je veux tout simplement, c’est de voir nos villes , villages et quartiers se métamorphoser considérablement. J’ai failli écraser   une larme lorsque la dernière fois, j’ai vu une femme qui a failli être emportée par les eaux parce qu’elle tenait à regagner son domicile à Djikofè où la route qui y mène n’a pas de pont. Et ce n’est pas le seul cas. Il y en a à gogo. C’est pourquoi je demande personnellement que l’on mette les moyens qu’il faut à la disposition des maires d’arrondissements. Dans le même temps, je souhaite que l’on passe du scrutin de liste au scrutin uninominal de sorte que le citoyen sache qui il veut choisir pour diriger son arrondissement ou sa commune. Car, tel que les choses se passent, il y a un manque de transparence qui frise l’abus de confiance. Je le dis parce que je peux élire un parti mais celui qu’il désignera comme maire peut ne pas me plaire pour des raisons personnelles ou objectives.

 

« Le Fou »


Comments
  • À savoir si ces petits maire ne profitent pas de leur complaisance. Sinon, ils seraient les premiers à en parler. Intégrité oblige. Mais nous sommes au Faso.

    24 août 2018

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