COUPE DU MONDE 2014 :Quand l’Afrique devient spectatrice

On entame la dernière semaine, voire la dernière ligne droite de la 20^e Coupe du monde de football au Brésil, au lendemain des quarts de finale joués les samedi 4 et dimanche 5 juillet derniers où il y avait quatre pays de l’Amérique latine et autant pour l’Europe. Le continent africain n’y avait aucun représentant, puisque les deux derniers pays encore en lice sur les cinq au départ, ont été écartés de la compétition en huitièmes de finale. Ainsi donc, d’acteurs au début, les Africains sont devenus tout simplement des spectateurs.

 

Et pourtant, des joueurs d’origine africaine poursuivant le mondial, il n’en reste plus qu’un, Jérôme Boateng, dans l’équipe d’Allemagne qui fait partie du carré d’as. Voici une situation qui pourrait susciter encore des commentaires sur la qualité des joueurs africains qui rivalisent avec de grands footballeurs de la planète dans les mêmes clubs en Europe, et dont certains font le bonheur de pas mal de nations européennes comme la France, la Belgique, l’Italie. Qu’est-ce qui explique alors que les équipes africaines ne parviennent pas à faire partie des meilleures de ce monde puisqu’en parlant des acteurs, elles ne sont pas aussi mauvaises qu’on le pense. Le mal du sport roi en Afrique peut donc se trouver ailleurs, comme dans la mauvaise organisation du développement de ce football dans nos pays, la mal gouvernance des dirigeants du sport qui est à l’image des dirigeants politiques, l’environnement exécrable autour du football et bien d’autres raisons que les nations des continents européen et américain ont su juguler depuis des années. Le résultat est là, implacable, puisque l’Afrique, par sa propre faute, devra mettre des années encore avant d’espérer figurer dans ce qu’on appelle le carré d’as du football mondial. En attendant, le ballon continue de rouler pour effectivement les meilleures équipes du monde et ce sont pratiquement les mêmes qu’on retrouve tous les quatre ans avec, de temps à autre, de légères modifications.

Pour l’édition de 2014, on a droit à un carré d’as composé du Brésil, de l’Allemagne, de l’Argentine et des Pays-Bas. Pas étonnant pour les observateurs avertis du football. Devant un public surchauffé et totalement acquis à sa cause et animé par une certaine hargne de vaincre, les Auriverdes du Brésil ont eu ce supplément d’âme nécessaire pour venir à bout d’une sympathique formation de la Colombie où un certain jeune James Rodriguez a fait étalage de son talent et de sa classe, avant de rentrer, faisant de lui pour l’instant, le meilleur buteur (6 buts) et meilleur joueur de ce mondial. En demi-finale, le Brésil aura en face de lui un gros morceau du football mondial, la Nationalmannschaft qui, face aux Bleus, a retrouvé sa stabilité défensive qui lui faisait défaut au départ, avant de s’imposer par 1 à 0. Dans le troisième quart de finale, l’Albiceleste d’Argentine a su jouer juste avec beaucoup de réalisme. Ainsi, après avoir été l’ombre de lui-même lors des quatre premiers matchs de son équipe, Gonzalo Higuain a brisé la glace en début de rencontre face à la Belgique, en inscrivant un superbe but dès la 8^e minute, synonyme de qualification puisque le score restera de 1 à 0 pour l’Argentine. Ce ne fut pas évident pour le technicien Louis Van Gaal et les Néerlandais qui ont sorti leurs tripes sans pouvoir venir à bout du Costa Rica qui a déjoué tous les pronostics au Brésil, à l’issue des 90 minutes et des prolongations. Et il a fallu l’épreuve des tirs au but pour que les Pays-Bas s’imposent par 4 à 3, grâce au coaching gagnant de Louis Van Gaal qui a sorti le gardien titulaire, Jasper Cillessen, à la 120^e minute pour son remplaçant Tim Krul qui a stoppé deux tirs à la joie de tout le peuple hollandais. Ainsi, on aura droit à de chaudes empoignades avec, dans un premier temps, Brésil – Allemagne le mardi 8 juillet à 20h T.U, et Pays-Bas – Argentine le mercredi 9 juillet à 20h T.U.

 

Antoine BATTIONO