HomeA la uneEDUCATION NATIONALE : Jean-Martin Coulibaly à l’écoute des chefs d’établissements du Centre

EDUCATION NATIONALE : Jean-Martin Coulibaly à l’écoute des chefs d’établissements du Centre


Conformément aux missions assignées à son département, le ministre de l’Education nationale  et de l’alphabétisation (MENA), Jean-Martin Coulibaly, a échangé avec les chefs d’établissements d’enseignement de la région du Centre, le 12 avril 2016 à Ouagadougou. Un tête-à-tête  qui lui a permis de s’imprégner davantage des difficultés auxquelles sont confrontés les Chefs d’établissements, de les encourager et solliciter leur accompagnement pour le dynamisme du système éducatif au Burkina.

 

La région du Centre  a mal à son système éducatif. Difficulté de paiement d’arriérés des heures supplémentaires et des heures de vacation, manque d’infrastructures scolaires dont les matériels didactiques, recrudescence de l’incivisme, difficultés d’organisation d’examens blancs pour les élèves, problème d’entretien et de réparations des infrastructures vieillissantes, retard de paiement des  frais dus  par l’Etat  aux établissements privés. Bref, ce sont-là, les difficultés auxquelles sont confrontés les établissements publics et privés d’enseignement  de la région du Centre dont les responsables ont rencontré le ministre de l’Education nationale  et de l’alphabétisation (MENA), Jean-Martin Coulibaly,  le 12 avril dernier. « C’est une rencontre qui se fait habituellement. Nous avons voulu attirer leur attention sur les débrayages qu’on constate par-ci par-là, pour des motifs plus ou moins valables  et leur dire que la tâche éducative est une tâche importante. Nous avons voulu les encourager afin qu’ils puissent faire face à certaines situations qui sont parfois déplorables où on voit les  élèves et le corps enseignant manifester pour des raisons de manque de matières d’œuvre ou pour des raisons de non-paiement de frais d’heures supplémentaires ou de vacation», a déclaré le ministre Jean-Martin Coulibaly  à la sortie de sa rencontre avec les Chefs d’établissements. Cette rencontre  qui aura duré près de 2 heures d’horloge, lui a permis de prendre non seulement note des différentes préoccupations  soulevées par les responsables des établissements publics et privés d’enseignement de la région du Centre, mais aussi d’y apporter des réponses.   Sur la question des frais d’arriérés des heures supplémentaires ou des heures de vacation et  des  frais dus  par l’Etat  aux établissements privés, le ministre Jean-Martin Coulibaly a expliqué aux chefs d’établissements d’enseignement  que le retard de paiement de ces dus est lié au réaménagement du budget de l’Etat dans sa globalité. « Ces dépenses sont budgétisées.  C’est une question de réaménagement du budget de l’Etat dans sa globalité. Le nouveau régime n’a pas trouvé dans ce budget un vrai instrument de soutien du programme présidentiel. C’est cette raison qui a conduit à la proposition d’une loi de finance rectificative. Il faut attendre l’approbation de la modification de ladite loi par les représentants du peuple (…). Ce n’est pas de la mauvaise volonté pour l’Etat de ne pas  payer. C’est tout simplement parce que nous sommes obligés d’attendre cette approbation. Sinon, dès que la loi sera adoptée, nous serons à pied d’œuvre pour répondre à ces préoccupations », a-t-il lancé aux chefs d’établissements  d’enseignement à qui il a demandé de faire passer le message. Pour ce qui est de la recrudescence de l’incivisme en milieu scolaire, il  a laissé entendre que c’est une question qui ne date pas d’aujourd’hui et qu’il faut observer, au regard du contexte sociopolitique du pays. «Depuis les élections de 2010, le pays est dans une espèce de contestation. Ce sont les relents de ces habitudes qui perdurent malgré l’arrivée d’un pouvoir démocratique en 2015. C’est pourquoi le gouvernement prône le dialogue (…). Il nous faut continuer à travailler pour dire aux gens : « vous avez fait le choix, il faut accompagner le choix de l’ensemble de la population », a-t-il lancé à ses interlocuteurs. Toutefois, il leur a demandé de signifier aux élèves que l’Etat travaille à mettre en œuvre les engagements qu’il a pris vis-à-vis du système éducatif.

 

 

Plus de 600 établissements, dont 46 lycées publics dans le Centre

 

 

Autre problème sur lequel s’est prononcé le ministre de l’Education nationale  et de l’alphabétisation a été  l’organisation des examens blancs dans les établissements d’enseignement.  Sur cette question, il a révélé qu’il n’y a aucun texte qui encadre l’organisation de ces examens blancs. « Ce sont des initiatives pédagogiques que prennent les enseignants pour préparer les élèves aux examens réels. De ce point de vue, il n’y pas un texte qui dit qu’il faut payer untel à tel montant et tel autre à tel autre montant. Il  a été constaté que des Associations des parents d’élèves (APE), pour accompagner et reconnaître l’effort que font les enseignants, ont décidé  d’honorer certains frais. Ce sont des initiatives des APE. Ce ne sont pas des initiatives de l’Etat. Donc, nous ne pouvons pas recommander à un établissement de payer tel ou tel montant à quelqu’un, car il n’y a pas de base pour cela », a-t-il expliqué. Concernant le problème de matériels didactiques, notamment les manuels scolaires, le ministre Jean-Martin Coulibaly a souligné que ceux-ci sont gratuits dans tous les établissements secondaires. Sur les questions des agissements des Koglwéogo contre certains enseignants « indélicats » dans certaines localités, il a épousé la position du Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. « Il a été clairement dit que les associations d’auto-défense doivent s’inscrire dans la légalité. Il n’y a pas de textes qui autorisent une association à interpeller un individu, fût-il un instituteur », a-t-il précisé, avant de rassurer que tout est rentré dans l’ordre. Du reste, il a sollicité l’accompagnement des chefs d’établissements d’enseignement  pour le bon déroulement de l’année scolaire et la bonne tenue des examens de fin d’année.  Bien avant l’ouverture des échanges, le Directeur régional de l’enseignement du Centre, François Compaoré, a fait l’état des lieux des établissements d’enseignement de sa région. En termes de chiffres, il a révélé que l’inventaire non exhaustif des établissements d’enseignement post-primaire et secondaire publics et privés, fait ressortir plus de 600 établissements, dont 46 lycées publics et 65 collèges d’enseignement  général. Sur 179 378 élèves qui étaient inscrits au titre de l’année scolaire 2013-2014, a-t-il rappelé, 132 644 étaient inscrits dans le privé contre 46 734 pour le compte du public. D’où la nécessité  pour l’Etat, à son avis, de poursuivre non seulement la déconcentration des établissements publics dans la région du Centre,  mais aussi de renforcer le partenariat public-privé pour plus de dynamisme de l’enseignement.

 

Mamouda TANKOANO

 

 

 

 


No Comments

Leave A Comment