HomeLignes de mireEXECUTION DE COPTES EGYPTIENS EN LIBYE : Quand l’EI s’isole davantage

EXECUTION DE COPTES EGYPTIENS EN LIBYE : Quand l’EI s’isole davantage


Une vingtaine de coptes égyptiens viennent d’être exécutés en Libye par le lugubre Etat islamique (EI). Ce mouvement dont la cruauté se passe de commentaire, a encore frappé des innocents. En effet, le seul péché de ces victimes est d’être   chrétiens. Les « illuminés » ne tolèrent pas, faut-il le rappeler, les partisans d’autres religions. On a déjà eu droit à la matérialisation de cette intolérance avec les exactions que les disciples du sinistre Al Bagdadi ont commises sur les minorités chrétiennes d’Irak. Une chose est sûre : on ne peut qu’être ulcéré face à pareille barbarie. Rien ne peut justifier ces exactions. Et aucun être humain digne de ce nom ne peut tolérer, encore moins soutenir pareille bestialité.

Les terroristes profitent du chaos qui règne en Libye

Cette boucherie vise certainement à anéantir ceux qui sont considérés comme des « impies » par ces « illuminés ». Mais elle vise également à « punir » le régime de Al Sissi. Car, comme on le sait, Al Sissi est la bête noire des frères musulmans égyptiens. Il est le principal acteur de la chute du pouvoir du président islamiste, Mohamed Morsi, et de l’interdiction du mouvement des frères musulmans en Egypte. On se souvient que lors de la dernière présidentielle, il était apparu pour beaucoup d’Egyptiens et surtout pour les chrétiens coptes, comme le rempart contre l’islamisme radical dans le pays. Les coptes ont vu en lui le bouclier qu’il leur fallait contre les violences des islamistes. Et c’est pour cela qu’ils lui ont apporté tout leur soutien. Ce qui a certainement exaspéré les islamistes radicaux. Or, il est connu que les frères musulmans ont des atomes crochus avec ces sanguinaires de l’EI.

De plus, Al Sissi a certainement appuyé le Général Haftar qui combattait les groupes islamistes en Libye. On a en mémoire ces bombardiers qui ont frappé des cibles islamistes dans ce pays et dont la provenance a été l’objet de beaucoup de controverses. L’Egypte de Al Sissi a été citée parmi les auteurs probables de ces bombardements. Ces interventions n’ont pas été du goût de l’EI dont les éléments ont pu être touchés dans ces combats. Pour ces deux raisons, Daech a certainement une dent contre le président égyptien. Ces exécutions sont donc une façon de faire mal à  Al Sissi. En trucidant les « pauvres » coptes qu’ils considèrent comme les protégés du Maréchal, ils entendent se venger de ce dernier. On est quelque peu dans la situation du poltron qui,  incapable de frapper un père avec qui il a un contentieux, profite de l’absence de ce dernier pour déverser sa bile sur son enfant qu’il sait moins fort et donc incapable de lui tenir tête. Un acte de lâcheté donc.

Il faut dire que ces terroristes profitent du chaos qui règne en Libye et de l’absence d’organisation efficace de l’Union africaine pour les combattre. L’existence de mouvements de ce genre sert bien entendu des intérêts inavoués et inavouables. Les trafiquants d’armes et de stupéfiants suscitent et entretiennent de tels mouvements. Eux qui n’ont aucun intérêt à ce que le monde s’apaise. Il leur faut vendre des armes et des drogues et pour ce faire, il faut entretenir des foyers de conflits. Avec l’état de déliquescence actuel de la Libye et la prolifération des groupes armés, ils doivent, sans aucun doute, être en train de se frotter les mains. Les affaires sont certainement bonnes pour eux. Dans un tel contexte, ils ne ménageront aucun effort pour que la chienlit et la violence perdurent. Ils travailleront à étendre et à multiplier les foyers de tension, pour que leur commerce criminel continue de prospérer. C’est pourquoi il importe de ne pas prendre à la légère la menace que représentent l’EI et ses filiales. L’UA devra s’organiser davantage et se donner les moyens de sécuriser la Libye, entre autres.

La réaction musclée du président égyptien est justifiée

L’option politique, préférée à l’option militaire à la récente réunion d’Alger sur la crise libyenne, est quelque peu regrettable. Il est dangereux de dîner avec le diable. Ces islamistes sont imperméables au dialogue. Ils ne connaissent pas le sens du compromis.   Ceux qui pensent qu’une solution politique sera facile à trouver, devraient se raviser. Il faut d’abord affaiblir ces djihadistes, à défaut de les anéantir, avant d’ouvrir des discussions entre les différents protagonistes modérés. L’EI mérite d’être combattu avec la dernière énergie. Un mouvement d’une telle cruauté ne peut que s’aliéner la sympathie de tout être qui a le sens de l’humanité en lui. Plus ces illuminés étaleront leur ignominie, plus ils se feront des ennemis qui se feront l’impérieux devoir de les écraser sans autre forme de procès. Il est   écœurant de constater qu’un mouvement si exécrable a le culot de se revendiquer d’une religion, de l’Islam ! Aucune religion ne peut accepter cela, aucune foi ne peut s’accommoder d’un tel manque d’humanisme. Et il est heureux que les grands dignitaires et érudits de l’Islam aient tenu un langage sans équivoque contre les agissements de ces « suppôts de Satan » qu’ils appellent à anéantir à tout prix.

Du reste, l’EI, comme Boko Haram, n’épargne pas non plus les musulmans. Ce mouvement n’est ni plus ni moins qu’une hideuse transnationale du crime, avec des filiales qui opèrent un peu partout sur la terre, surtout en Orient et en Afrique où les Etats sont d’une faiblesse à couper le souffle. L’humanité ne peut pas tolérer que des drogués sans foi ni loi, dénient à un ou à des groupes de personnes, le droit le plus élémentaire de l’homme, à savoir le droit à la vie. C’est dire combien la réaction musclée du président égyptien qui a fait bombarder des bases de ces « fous d’Allah» en Libye, est tout à fait justifiée et des plus salutaires. Les Occidentaux et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui ont tapé dans le tas d’ordures libyen et mis à découvert tous ses scorpions, devront participer activement à une opération militaire contre ces islamistes radicaux en Libye. Débarrasser l’humanité de monstres pareils est une œuvre de salubrité publique.

« Le Pays »


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