INSECURITE  DANS LE BAM  : « Il faut sauver Namsiguia », dit Abdoul Karim Savadogo, président d’honneur de l’ADNVE                                    

L’Association pour le développement de Namsiguia et villages environnants (ADNVE) a animé une conférence de presse, le 7 avril dernier à Ouagadougou, afin de faire le point de la situation qui prévaut dans la localité. Selon Abdoul Karim Sawadogo, son président d’honneur, les habitants de Namsiguia, qui,  dans leur fuite, ont trouvé refuge à Bourzanga, n’ont encore reçu aucune aide humanitaire  alors que la commune commence à manquer de tout  après l’installation des terroristes dans la localité. A l’endroit des nouvelles autorités, le président d’honneur de l’ADNVE demande de reconquérir au plus vite Namsiguia pour empêcher les sans foi ni loi de s’y sanctuariser.

 

Namsiguia  est un village situé dans la commune rurale de Bourzanga, dans la province du Bam, pour ceux qui ne le savent pas. En effet, ce village, depuis le 17 mars dernier, est sous le joug des terroristes, malgré le SOS lancé par ses fils et filles  le 10 mars dernier,  à l’endroit des nouvelles autorités  lors d’une conférence de presse. La situation sécuritaire se dégrade de jour en jour,  selon les dernières informations  données par le président d’honneur de l’Association pour le développement de Namsiguia (ADNVE), Abdoul Karim Sawadogo,  le 7 avril dernier lors d’une rencontre avec les Hommes de médias : « Il faut  sauver, sans délai, les milliers de populations de Namsiguia pour que leur résistance  contre le terrorisme, depuis maintenant plusieurs années, ne soit pas vaine », a souligné Abdoul Karim Sawadogo. Et d’ajouter que les populations de Namsiguia ont abandonné leurs domiciles à la suite de la dégradation de la situation sécuritaire persistante dans ledit village au profit de la commune de Bourzanga, chef-lieu de la commune, laissant tout derrière elles pour sauver leur vie. Depuis lors, selon M. Sawadogo, la ville a été livrée aux pillages des terroristes qui ne  manquent pas  de savourer leur victoire. «  C’est le lieu d’exprimer notre profonde gratitude aux populations hôtes de Bourzanga qui ont fait preuve d’hospitalité en faveur de ces milliers de déplacés, en attendant que l’aide de l’Etat qui tarde toujours à venir se manifeste. » Le conférencier n’a toutefois pas manqué de préciser que Bourzanga,  qui est une grande commune du Bam, commence à manquer de tout et à besoin d’être sauvée d’urgence. Aux nouvelles autorités, le président d’honneur demande d’intervenir pour « ramener la tranquillité  dans la localité, faire  cesser les pillages, mettre à la disposition des déplacés plus d’espace viable ». Le porte-parole des populations de Namsiguia a aussi sollicité l’apport de produits de première nécessité pour permettre aux  refugiés de subvenir à leurs besoins primaires. « Face à l’urgence humanitaire, nous demandons à l’Etat  de diligenter une aide  pour les populations installées à Bourzanga. Et pour ne pas laisser perdurer cette situation, nous demandons à l’Etat  de reconquérir au plus vite  Namsiguia  pour empêcher  les sans foi ni loi d’en faire leur sanctuaire », a souhaité Abdoul Karim Sawadogo. Toujours selon les informations du président d’honneur de l’ADNVE, le lac Boukou qui est situé dans la province s’est asséché précocement du fait de la pression démographique si bien qu’avoir de l’eau  potable relève d’un parcours du combattant. Qui pis est, un blocus des terroristes à Woussé après Kongoussi, ne permet pas aux commerçants de ravitailler la ville. « Le site d’orpaillage d’Alga, qui faisait vivre les populations n’ayant pas pu cultiver, a subi une attaque au cours de la semaine dernière. D’où cet appel à la mobilisation qui vaut pour tous les Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur. Personne ne doit rester insensible à la souffrance des Burkinabè, personne ne doit se mettre en marge  de cette lutte dont la seule issue demeure la victoire », a conclu Abdoul Karim Sawadogo, président d’honneur de l’ADVVE.

 

Ben Issa TRAORE