HomeNon classéJUSTICE POUR FLORIBERT CHEBEYA : L’espoir est toujours permis

JUSTICE POUR FLORIBERT CHEBEYA : L’espoir est toujours permis


2 juin 2010 – 2 juin 2016 ! Cela fait six ans, jour pour jour, que le directeur exécutif de l’ONG la “Voix des sans voix”, Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana ont été assassinés. Qui les a tués ? Qu’ont-ils fait pour mériter un tel sort ? Autant de questions qui demeurent entières, tant les ténèbres, dans cette affaire, semblent avoir pris le dessus sur tout. Et c’est peu dire. En effet, tout porte à croire qu’il s’agit là d’un crime bien organisé. Car, le corps sans vie de Chebeya a été retrouvé menotté dans le dos et allongé sur la banquette arrière de sa voiture. Et pour maquiller leur forfait, les assassins ont tenté une mise en scène hâtive et grotesque. Si bien que le pantalon de Chebeya a été baissé jusqu’aux chevilles. On y trouvait des préservatifs usagés, des comprimés de viagra, des mèches de cheveux et de faux ongles, histoire de faire croire à l’opinion qu’il s’agissait d’un crime passionnel. Quant au sieur Bazana, son corps n’a jamais été retrouvé. En tout cas, ce double assassinat est la preuve de la violence et de l’impunité qui caractérisent le pays de Joseph Kabila, où oser s’opposer à la volonté du prince est un crime de lèse-majesté qui mérite parfois l’échafaud. Pour preuve, en dehors du simulacre de procès qui avait valu la condamnation de quelques lampistes, le principal suspect, en la personne de John Numbi, alors inspecteur général de la police nationale congolaise, n’a jamais été véritablement inquiété par qui que soit. Comme sanction maximale, l’intéressé a été tout simplement relevé de ses fonctions.

Tôt ou tard, on finit toujours par être rattrapé par son passé

Le sixième anniversaire de ce triste épisode intervenant au lendemain de la condamnation de l’ex-président tchadien, Hissène Habré, certains défenseurs des droits de l’Homme n’ont pas hésité à exiger la mise en place d’une Cour spéciale africaine aux fins de juger les assassins de Chebeya et Bazana. Pour eux, l’espoir est d’autant plus permis qu’après 25 ans d’impunité, l’ex-dictateur tchadien a fini par être rattrapé par son passé. Et les fantômes de ses victimes continueront toujours de hanter son sommeil ; lui qui, parce qu’il était au pouvoir, croyait disposer d’un droit de vie et de mort sur ses compatriotes. Cela dit, Kabila doit se rendre à l’évidence qu’il a beau jeu de ruser, la vérité finira par éclater un jour dans l’affaire Chebeya et Bazana son compagnon d’infortune et tous ceux-là qui ont été injustement envoyés ad patres sous son magistère. Comme ce fut le cas au Burkina Faso où, après 27 ans d’omerta, les lignes ont commencé à bouger dans les dossiers de l’ex-président Thomas Sankara et du journaliste Norbert Zongo, respectivement assassinés le 15 octobre 1987 et le 13 décembre 1998. Certes, on est encore loin du procès, mais des avancées significatives ont été déjà enregistrées. Toute chose qui n’aurait pas été possible, si Blaise Compaoré était toujours aux affaires. C’est donc la preuve que tôt ou tard, on finit toujours par être rattrapé par son passé.

B.O


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