L’AMBASSADEUR DE LA FRANCE A PROPOS DE LA PRESENCE DES TROUPES FRANÇAISES AU BURKINA: « Nous devons lutter ensemble…»

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a reçu en audience deux diplomates accrédités au Burkina Faso à savoir ceux d’Autriche, Walter Eihmer, et de France, Gilles Thibault, dans la matinée du 19 janvier au Premier ministère. A leur sortie d’audience, les deux diplomates ont confié être venus féliciter Paul Kaba Thiéba pour sa nomination et lui présenter les condoléances de leurs peuples respectifs suite aux attaques du 15 janvier dernier qui ont fait une trentaine de morts. Parlant de ces attaques qui sont dus, selon certains, à la présence des troupes françaises sur le territoire burkinabè, Gilles Thibault a affirmé qu’« au contraire, nous devons travailler ensemble pour venir à bout du terrorisme ».

« Il se dit que c’est du Burkina Faso que les soldats français sont allés neutraliser les terroristes qui avaient attaqués l’hôtel Radisson Blu au Mali. Certains pensent que c’est ce fait en particulier et la présence des soldats français sur le territoire burkinabè qui ont amené les terroristes à attaquer le Burkina Faso. Que répondez-vous à cela ? », a voulu savoir un journaliste à la sortie d’audience de l’ambassadeur de France, Gilles Thibault, chez le Premier ministre Paul Kaba Thiéba. « Non, absolument pas. Je ne pense pas que c’est cela qui a occasionné les attaques du Burkina Faso. Les engagements du Burkina Faso et de la France au Mali contre le terrorisme sont quelque chose qui nous protège plus qu’elle ne nous affaiblit. Un pays d’une véritable démocratie comme le Burkina Faso ne peut pas baisser sa garde et laisser les fondamentalistes qui ne représentent personne agir librement. Nous devons lutter ensemble pour venir à bout du terrorisme », a répondu le diplomate français avant de faire savoir qu’il n’est que le représentant de la France au Burkina Faso et qu’il appartiendra aux autorités burkinabè de dialoguer avec eux afin de décider ce qu’ils entendent faire lorsqu’on lui a demandé de répondre à ceux qui veulent le départ des troupes françaises du Burkina. Parlant de l’objet de sa visite chez le Premier ministre, Gilles Thibault a confié qu’il est venu, d’abord exprimer la solidarité du gouvernement et du peuple français à l’endroit du peuple burkinabè endeuillé par les attaques terroristes, ensuite présenter ses condoléances aux familles des victimes et enfin réaffirmer le soutien du peuple français au gouvernement burkinabè dans sa lutte contre le terrorisme. Bien avant l’ambassadeur de France, le chef de Bureau de la Coopération autrichienne, Walter Eihmer, a été reçu par Paul Kaba Thiéba.
« Le choix de Jean Martin Coulibaly à la tête du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation est excellent ».
Tout comme Gilles Thibault, il a confié être venu témoigner sa solidarité et celle du peuple autrichien à l’endroit de celui burkinabè qui a été victime des attaques terroristes survenues le 15 janvier dernier. En plus, dit-il, « je suis venu féliciter le Premier ministre burkinabè pour sa nomination à la tête du gouvernement burkinabè et le rassurer que nous allons continuer à accompagner le Burkina dans ses efforts de démocratisation et de développement ». Il a tenu à préciser que les otages enlevés par les djihadistes à Djibo le 15 janvier dernier ne sont pas des Autrichiens comme certains le pensent mais des Australiens. « C’est un enlèvement qui nous choque tous et tout notre souhait est que ces personnes qui ont passé toute leur vie à travailler pour la population de Djibo, soient libérées le plus vite possible », a souhaité Walter Eihmer avant de féliciter le Premier ministre pour avoir placé Jean Martin Coulibaly, son collaborateur de longue date, à la tête du département de l’Education nationale et de l’alphabétisation. « Je rassure le Premier ministre qu’il a fait un excellent choix, même si je regrette son départ de nos côtés. Avec lui, je suis très confiant que notre coopération dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnelle va se renforcer encore plus », a dit le diplomate autrichien pour terminer.

Yannick SANKARA