L’ONCLE AU NEVEU
J’espère que vous allez tous bien. En tout cas, je vous le souhaite vivement par ces temps de coronavirus qui courent. L’actualité ici, est marquée par la commémoration de la fête du travail, le samedi 1er mai dernier. Une commémoration qui a été marquée à Ouagadougou par une marche suivie d’un meeting. Et contrairement aux années précédentes, c’est une plateforme revendicative, en lieu et place du traditionnel cahier de doléances, que l’Unité d’action syndicale (UAS) a remise au ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Séni Mahamadou Ouédraogo. Le meeting qui s’est déroulé à la Bourse du travail, a été l’occasion, pour les premiers responsables, d’égrener les maux qui minent la société burkinabè et d’appeler le gouvernement à prendre ses responsabilités. Il s’agit, entre autres, du relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à au moins 60 000 F CFA, de la finalisation et de l’adoption du Code du travail. « C’est avec beaucoup d’amertume que nous venons à vous pour transmettre, à l’attention du gouvernement, une plateforme revendicative, en lieu et place du traditionnel cahier de doléances. Notre amertume est liée à l’état du dialogue social dans notre pays, ces dernières années. Nous notons que la dernière rencontre gouvernement/syndicats date de 2017 et c’était pour le compte de l’année 2016. Certes, en 2017, nous avons légitimement posé un préalable qui portait sur la mise en œuvre d’un engagement relatif à la question de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du privé, du para- public. Cependant, depuis 2019, nous avons exprimé notre disponibilité à prendre part à la rencontre. Malheureusement, à diverses reprises, le gouvernement a annoncé la programmation de la rencontre sans lui donner de suite malgré les réponses favorables des syndicats», a déploré Ernest Ouédraogo, président du mois de l’UAS. Toujours en ce qui concerne l’actualité nationale, je suis heureux de t’apprendre une bonne nouvelle. Il s’agit du projet de vaccin à plus de 75%, contre le paludisme qu’une équipe de chercheurs de l’unité clinique de Nanoro, conduite par le Pr Halidou Tinto, a présenté au président du Faso, le jeudi 29 avril dernier, à Kosyam.
Des hommes armés non encore identifiés ont investi ce village et massacré presque la quasi-totalité des hommes
Selon l’investigateur principal du projet d’essai clinique, ce travail a permis de mettre le Burkina Faso en exergue au plan international, de montrer qu’il y a des ressources humaines de qualité en matière de recherches au Burkina Faso, capables de conduire un essai si complexe. Mon cher neveu, je ne saurais terminer ma missive sans te parler de cette attaque qui a fait au moins 30 morts, le 3 mai dernier, dans le hameau de culture de Kodyel dans le département de Foutouri, à environ 145 km de Fada N’Gourma dans la région de l’Est. Des hommes armés non encore identifiés ont investi ce village autour de 5 h du matin et se sont attaqués aux populations, malgré l’intervention des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), du nom de ces supplétifs civils des forces armées. Ces hommes armés ont vandalisé le centre de santé et vidé le dépôt pharmaceutique. Ils ont intimé l’ordre aux agents de santé, de quitter le village. Les concessions et les greniers ont été incendiés. Des boutiques ont même été saccagées et du bétail emporté. Les rescapés ont fui vers la commune de Foutouri. Autre mauvaise nouvelle, mon cher neveu, c’est la mort de Michel Koutaba et celle de Hyppolite Diendéré, le petit frère du général Gilbert Diendéré. Ancien ministre de l’Agriculture et des ressources animales dans les années 1999-2000, sous Blaise Compaoré, Michel Koutaba a tiré sa révérence dans la nuit du 29 au 30 avril des suites de maladie. Hyppolite Diendéré, petit frère du général Gilbert Diendéré, est, lui aussi, décédé des suites d’un malaise dans la nuit du 29 avril 2021. Hyppo comme l’appelaient les intimes, était directeur commercial de la société de cimenterie, Diamond Cement, basée au quartier Zagtouli de Ouagadougou. Alors qu’on n’avait pas encore fini de nous remettre de nos émotions après cette succession de mauvaises nouvelles, nous avons appris, avec consternation, le décès brutal, à 76 ans, le samedi 1er mai dernier, à Ouagadougou, de Francis Ducreux, cet ancien coureur professionnel français, très impliqué dans le cyclisme africain. Selon son entourage, il ne se serait pas relevé de sa sieste. Coureur professionnel entre 1968 et 1973, Ducreux avait notamment participé au Tour de France. Mais dès le début des années 1970, il avait commencé à organiser des courses, notamment le Tour de Corse. Amoureux de l’Afrique, il avait travaillé depuis 1980 à l’organisation du Tour du Faso, du Tour du Togo, des Tours de Madagascar, du Bénin, de Guinée ou encore du Niger. Il travaillait encore à l’organisation du Tour du Faso prévu pour se tenir en octobre prochain. Je m’arrête là pour aujourd’hui, cher neveu. Au revoir et à bientôt. Qu’Allah nous garde et protège les habitants de notre chère patrie, le Burkina Faso !
Ton oncle