HomeA la unePRESIDENTIELLE TCHADIENNE : Les pratiques gondwanaises font recette  

PRESIDENTIELLE TCHADIENNE : Les pratiques gondwanaises font recette  


 

Après le scrutin présidentiel du 10 avril dernier, qui s’est tenu dans le calme malgré une atmosphère crispée suite à la candidature contestée du président sortant, Idriss Déby Itno, à un cinquième mandat, l’heure est au dépouillement au Tchad. Et selon toute vraisemblance, les résultats ne sont pas attendus avant une quinzaine de jours. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en ce XXIè siècle où tous les pays sont en train de faire  des efforts pour donner les résultats dans les délais les plus courts possibles avec le maximum de transparence, le Tchad de Idriss Déby Itno s’illustre par des pratiques rétrogrades, dignes des républiques bananières. N’allez surtout pas dire que c’est parce que le pays est vaste qu’il faut autant de temps pour compiler et proclamer  les résultats. Car, parlant d’étendue de territoire, le Mali et le Niger ne sont pas moins vastes que le Tchad, avec pratiquement les mêmes similitudes sociologiques en termes de présence de populations nomades. Cela n’a pas empêché ces deux pays de proclamer les résultats de leurs scrutins présidentiels dans des délais nettement plus courts que ceux qui sont annoncés dans le cas d’espèce. Comme on le sait, plus les résultats traînent, plus cela donne le sentiment qu’ils sont en train d’être manipulés, toutes choses qui sont source de contestations. Or, c’est cette option que semble avoir choisie le Tchad de Idriss Déby où, de guerre lasse, une partie de la société civile s’est même retirée de la CENI où elle siégeait. Ce qui n’est pas sans entamer la crédibilité de cette instance aux yeux d’une certaine opposition qui crie déjà à l’illégalité des actes que la Commission électorale viendrait à  poser. Et pour ne rien arranger, s’inspirant de son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, Idriss Déby a coupé les télécommunications, (notamment Internet et les SMS), à cette étape cruciale de la compilation des résultats. Et c’est dans un tel climat où il a couvert la suite du processus électoral d’opacité, que le président tchadien a appelé ses compatriotes au respect du verdict des urnes.

La transparence a un prix à payer qui n’est pas hors de portée des Africains

Mais l’on peut être certain que c’est parce que Déby est assuré de sa victoire qu’il a lancé un tel appel. Si c’est l’opposition qui devait l’emporter, il  y a fort à parier qu’il ne se serait jamais fendu d’une telle déclaration. En tout état de cause, au Tchad de Idriss Déby,  les pratiques gondwanaises font recette. Et pour cause : tout semble indiquer que Déby n’est pas prêt à lâcher le pouvoir de sitôt. Et qu’il se donne tous les moyens de le conserver, finissant ainsi de convaincre même les plus sceptiques que ce pays vit dans un contexte politique de dictature où la démocratie et l’alternance n’ont aucune chance de prospérer, tant que Déby sera au pouvoir. En tout cas, la démocratie a un prix à payer et rien ne peut justifier que l’on retire la parole aux citoyens en coupant les télécommunications. Du reste, l’utilisation des NTIC participe de la transparence des scrutins. Mais Déby, tout comme Sassou avant lui, n’a pas intérêt à ce que les choses se passent dans la transparence. Car, il sait que dans un tel contexte, il est difficile de tricher et de se fabriquer les résultats que l’on veut.  La solution est donc de réduire tout le monde au silence. En ce XXIe siècle, cela est un anachronisme. Il est incohérent de demander aux citoyens d’accepter le verdict des urnes tout en leur ôtant la possibilité de voir clair dans le processus de compilation des résultats. Mais venant de dictateurs comme Déby et Sassou, cela n’est guère surprenant. Car, c’est un comportement de satrapes qui ne veulent pas prendre le risque de perdre le pouvoir. Le plus triste, c’est que cela n’émeut personne : ni les grands donneurs de leçons occidentaux, ni l’Union africaine (UA) qui donne le sentiment d’avoir abdiqué face aux fossoyeurs de la démocratie sur le continent. En tout état de cause, dans le cadre des élections, la transparence a un prix à payer qui n’est pas hors de portée des Africains. C’est une question de volonté politique des princes régnants. Pour éviter toute polémique, il est tout à fait possible de donner les résultats dans des délais suffisamment courts et dans des conditions de transparence optimales. On l’a récemment vu au Burkina Faso, au Bénin, en Côte d’Ivoire et même chez le géant Nigeria qui était pratiquement dans une situation d’insécurité maximale en raison de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram, où les résultats de la présidentielle ont été donnés en moins de 72h sans que cela empêche la plupart des perdants de féliciter leur adversaire.

Il n’y a donc qu’au Gondwana que l’on peut voir des situations du genre de ce que le Tchad, le Congo et plus loin, le Burundi, entre autres, ont donné à voir. Pour sûr, sous d’autres cieux comme en Occident par exemple, de tels dirigeants n’auraient jamais pu rêver de devenir présidents.

Outélé KEITA


Comments
  • Tu es trop triste de nous servir pas du mieux qui puisse être mais “de l’occident”; si taa reference c’est l’occident, n’ecrit plus jamais dans les colonnes de ce journal qui n’est pas là pour esclavagiser, imbeciliser les peuples africains, mais pour les indormer sur les realites qui sont non pas occcidentales, mais celles de l’Afrique la vraie, l’Afrique exploitée à longueur de temps par la grace des imbeciles de ta nature qui servent de caisses de resonnances et qui vehiculent ce qu’ils entendent comme echos venant de cet occident;
    >Afrique est debour pour instruire son peuple pas à l’ecole occidentale, mais à l’ecole africaine, celle de ses aieux. Si tu n’as pas compris que ta place n’est point ici, va ailleurs vendre tes idioties à qui veut te les acheter

    12 avril 2016
  • QUE LES CAISSES DE RESONNANCE SE TAISENT UN PEU POUR QUE AFRIQUE AILLE SON CHEMIN;

    12 avril 2016

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