HomeA la uneSOUPÇONS DE MALVERSATIONS SOUS LA TRANSITION : « Ceux qui ont détourné de l’argent (…) et dealé nos parcelles doivent être dénoncés », selon Safiatou Lopez

SOUPÇONS DE MALVERSATIONS SOUS LA TRANSITION : « Ceux qui ont détourné de l’argent (…) et dealé nos parcelles doivent être dénoncés », selon Safiatou Lopez


L’affaire de deal de parcelles et de blanchiment d’argent sous la Transition, les 100 jours de la gestion du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, le phénomène des Koglwéogo, les nominations par complaisance dans les administrations publiques sous le régime de Roch Marc Christian Kaboré. Ce sont, entre autres, les questions sur lesquelles se sont  prononcés les membres du Cadre de concertation nationale des Organisations de la société civile (CCNOSC), dans l’après-midi du 7 avril 2016 à Ouagadougou. C’était au cours d’une rencontre qu’ils ont eue avec les Hommes de médias. A cette rencontre, on notait l’absence de certains leaders d’OSC dont Hervé Ouattara du Collectif africain pour la renaissance (CAR), Marcel Tankoano du « M21 ».  

 

Les membres du Cadre de concertation nationale des Organisations de la société civile (CCNOSC) exigent que  la lumière soit faite sur tous les soupçons de malversations  qui pèsent sur la Transition et certains leaders d’Organisations de la société civile. C’est du moins ce qu’a déclaré Safiatou Lopez, présidente d’honneur du CCNOSC, par ailleurs présidente de l’Association pour la promotion de la démocratie et la participation citoyenne (APDC). « Ceux qui ont détourné de l’argent doivent être purement et simplement  dénoncés. Ceux qui ont  « dealé » nos parcelles doivent être désignés clairement sur la base des preuves », a-t-elle soutenu, au cours de la conférence de presse qu’elle a animée avec ses camarades membres du CCNOSC, le 7 avril dernier. Pour Mme Lopez, depuis  un certain temps, il est question d’acquisition illégale de parcelles, de blanchiment d’importantes sommes d’argent et de la mise en cause de certains dirigeants de la Transition et de leaders d’OSC.

 

« Le gouvernement doit être clair et transparent »

 

Cette polémique qui a fini par jeter la suspicion sur la Transition et les OSC nécessite, à son avis, une communication claire et transparente du régime de Roch Marc Christian Kaboré. «Le gouvernement doit être clair et transparent dans la gestion de ce dossier », a-t-elle fait savoir, après avoir indiqué que la communication faite jusque-là par le gouvernement de Paul Kaba Thiéba, ne contribue qu’à créer la suspicion dans l’esprit des masses populaires. « L’esprit de l’insurrection populaire ne saurait être terni par des actes répréhensibles, attribuables à des dirigeants de la Transition ou à des leaders de la société civile (…). Que ceux qui sont impliqués dans ces pratiques coupées de l’esprit de l’insurrection populaire soient nommément cités et que justice soit faite (…). Le sang versé de nos martyrs ne mérite pas une telle trahison. Il est déplorable de constater qu’après avoir œuvré, dans la sueur et le sang, au départ de la dictature Compaoré, certains individus avides du gain facile viennent contribuer à la spoliation de notre peuple», a-t-elle fulminé. Sur la question d’éventuelles accointances du CCNOSC avec l’ancien Premier ministre Yacouba Isaac Zida, la président de l’APDC, Safiatou Lopez, a été on ne peut plus clair. « Sous la Transition, nous avons soutenu les institutions. Nous n’avons jamais soutenu quiconque. Si Noaga, Poko ou Raogo était à la place de Zida, on allait le soutenir », a-t-elle répondu. Toutefois, les membres du CCNOSC ont dit ne pas être informés d’une quelconque accusation de l’ancien Chef du gouvernement de la Transition pour « blanchiment d’argent ». Mais, a précisé Mme Lopez, si Zida y est mêlé, le pouvoir doit le faire venir au pays. « Si Zida est impliqué dans un blanchiment d’argent, il doit répondre car la Transition nous a toujours dit que les caisses étaient vides », a-t-elle renchéri.  Autre question et pas des moindres abordée à cette rencontre avec les journalistes, les 100 jours de la gestion du pouvoir par Roch Marc Christian Kaboré. Sur cette question, les membres du CCNOSC ont dénoncé  la « résurgence » de certaines pratiques dont les nominations par complaisance dans les administrations publiques. « C’est dommage que le copinage, le favoritisme ressurgissent encore (…). Le clanisme, on n’en veut pas, le favoritisme, on n’en veut pas », a fustigé Désiré Guinko, porte-parole du mouvement « Les patriotes du Faso ». Pour les membres du CCNOSC, les ministres Filiga Michel Sawadogo et René Bagoro ne devraient pas faire partie de l’actuel gouvernement. Car, ont-il justifié,  il y a un audit qui est en cours. « Il fallait attendre que chaque membre du gouvernement de la Transition soit blanchi avant de l’appeler à une responsabilité », a souligné la présidente de l’APDC.  Pour elle, si l’ancien Directeur de la  SONATUR a été sauté de son poste pour des problèmes de parcelles, il n’est pas question que l’actuel ministre de la Justice, René Baogoro, qui fût le ministre de tutelle de ladite structure ne puisse pas aussi répondre. Sur la question des agissements des associations d’auto-défense communément appelées « Koglwéogo », les membres du CCNOSC ont estimé qu’il revient au gouvernement de prendre ses responsabilités. « Si les Koglwéogo prennent les voleurs et les remettent à la police ou à la gendarmerie, il n’y a pas de problème. Mais s’ils deviennent policiers, gendarmes et juges en même temps, c’est compliqué et le gouvernement doit s’assumer », a estimé Safiatou Lopez. Par ailleurs, ils ont appelé le gouvernement à avoir l’œil sur les prix des produits de première nécessité dont le riz et l’huile. C’est pourquoi ils ont exhorté le gouvernement à revoir l’application des nouvelles mesures de COTECNA, qui contribuent de leur avis à freiner l’économie du pays.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


No Comments

Leave A Comment