HomeA la uneVENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES : Ambiance particulière au Commissariat central de Ouagadougou

VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES : Ambiance particulière au Commissariat central de Ouagadougou


Le ministère de l’Economie et des finances a organisé une vente aux enchères publiques des motocyclettes et bicyclettes saisies et stockées dans les commissariats de la ville de Ouagadougou. Le mardi 22 mars 2016, c’était au tour du commissariat central de police de ladite ville. Nous y avons fait un tour et l’ambiance était particulière.

Comme il fallait s’y attendre, pour pénétrer dans l’enceinte du commissariat central de police de la ville de Ouagadougou (CCPO), il fallait montrer patte blanche. C’est ainsi que nous avons été passés au détecteur de métaux et nos sacs fouillés de fond en comble, avant d’accéder aux locaux du CCPO où se déroulait la vente aux enchères. A 9 h du matin, heure locale, la vente aux enchères n’avait pas encore commencé. Mais déjà, le nombre des  enchérisseurs grossissait et ceux-ci procédaient déjà aux repérages des engins qu’ils projetaient acquérir. Pendant ce temps, les agents de la police nationale et du ministère en charge de l’Economie procédaient aux derniers réglages. Une heure après,  un agent du ministère des finances lance : « Approchez, approchez ! La vente aux enchères va commencerLa vente va se faire à la criée avec enlèvement immédiat ». Mais avant, des directives relatives à la discipline sont données au public pour mener à bien la vente aux enchères. Pour commencer, « une moto vieillie et blanchie par les intempéries ». Le prix : « 20 000 F CFA », crie l’agent en question. Dans la foule, une voix s’élève : « 21 000 ». Et l’agent du ministère de l’économie de répliquer « 21 000 une fois, deux fois, trois fois ». Comme aucun autre enchérisseur ne disait mot, l’agent cria « Adjugé. Donne ton nom». Et l’acquéreur de répondre : Ouédraogo Madi. Même scénario pour la 2ème motocyclette. Mais, elle a  été vendue à 25 000 F CFA à Sawadogo Moussa. La 3ème moto, à 32 000 F CFA à Ouédraogo Noraogo. Ce nom provoque dans la foule  une hilarité chez un enchérisseur qui s’exclame: « Yiehhh, même les coqs achètent des motos maintenant ». Au fur et à mesure que la vente avançait, les prix montaient aussi. Si fait qu’une motocyclette de marque « sirius », convoitée par plusieurs acheteurs, a été vendue à  125 000 F CFA. A un moment donné, l’ambiance s’échauffait. Les enchérisseurs transpirant sous le soleil commençaient à s’agiter. Non pas parce que le soleil cuisait leurs reins, mais parce qu’ils étaient remontés contre un enchérisseur qui s’est adjugé plusieurs motos. Ce qui n’était pas du goût des autres qui lancèrent: « S’il veut payer beaucoup de motos pour vendre, qu’il aille à Cinkansé. On ne peut même pas s’acheter une seule moto à cause de ces commerçants ». En fait, la vente aux enchères au CCPO ressemblait à une concurrence acharnée entre commerçants dont ni le soleil ni la chaleur ne pouvaient entamer les ardeurs. Et quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui en pâtissent.

« Je suis venu chercher une moto pour mon vieux, mais la moto que j’ai choisie, « une Mate », a été achetée par un commerçant qui a proposé plus d’argent que moi. Je vais rentrer bredouille », regrette tout amer, un acheteur. Il ne sera pas le seul à rentrer bredouille puisque plusieurs espoirs ont été douchés lors de cette vente aux enchères. Des grincements de dents, il y en a eu au CCPO. « Je ne savais pas que cela se passait ainsi », dit un autre qui, lui, avait une vue sur une moto toujours dans le parc puisqu’à un moment donné, les agents du ministère ont fait une pause pour encaisser l’argent des engins déjà vendus. Et vu la situation, ceux qui estiment n’avoir pas une chance d’obtenir une motocyclette faisaient la cour au superviseur. « Mais cela ne dépend pas de moi. Il faut négocier avec les deux grands commerçants qui sont en train de tout acheter », leur dit-il. En tout cas, l’ambiance était particulière ce 22 mars au CCPO. Tandis que certains se « battaient »  pour acquérir les motos, d’autres attendaient patiemment la vente aux enchères des bicyclettes qui étaient déjà mises en tas. C’est sûr que cette vente fera aussi des malheureux puisque plusieurs personnes jetaient déjà leur dévolu sur un tas de bicyclettes dont l’état de dégradation semblait acceptable. Sinon, les autres tas ne sont que des ferrailles qui ne trouveront certainement pas preneur.

 

Françoise DEMBELE

 


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