VOTE DE LA DIASPORA EN 2020 : Les Burkinabè de l’extérieur ne veulent plus se laisser conter fleurette
Des représentants des Burkinabè de la Côte d’Ivoire, du Ghana et des Etats-Unis d’Amérique ont animé un point de presse le 14 juillet 2018 à Ouagadougou, au cours duquel ils ont procédé au lancement d’un mouvement politique. Dénommé « C’est le moment », le mouvement politique qui devrait unifier les Burkinabè de l’étranger, de l’avis des conférenciers, se veut un cadre d’expression de la diaspora burkinabè, un cadre de concertation, de décisions et de propositions, « pour réaffirmer sa force économique et construire sa force politique », en vue de sa participation aux échéances électorales futures, à entendre les conférenciers.« C’est le moment ». C’est le nom du mouvement politique des Burkinabè résidant dans plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Europe et d’Océanie, dont le lancement a été fait le 14 juillet 2018, à Ouagadougou. Selon le président du mouvement politique, Moumouni Pograwa, représentant des Burkinabè résidant en Côte d’Ivoire, le mouvement voit le jour maintenant, parce que c’est maintenant qu’il est question de l’opérationnalisation du droit de vote des Burkinabè de l’extérieur. « C’est le moment » entend fédérer les Burkinabè de l’étranger, les unir en créant l’unité de la diaspora burkinabè à travers un mouvement politique. Comment faire l’unité au sein d’un mouvement dont les acteurs sont disséminés à travers le monde ? Pour les conférenciers, cela se fera petit à petit. L’autre raison du lancement du mouvement politique, selon les explications de son président, c’est que les Burkinabè de l’extérieur ne veulent pas que les députés d’un parti politique (de la majorité ou de l’opposition) parlent au nom de la diaspora burkinabè, à sa place. Les grandes lignes du mouvement politique devront être tracées au cours d’une convention qui est en préparation, a ajouté le président du mouvement. Qu’est-ce qui différencie le mouvement politique d’un parti politique, a demandé un journaliste qui soupçonne le mouvement de ratisser large, pour un parti politique dont il serait dans l’antichambre ? Moumouni Pograwa, en réponse à cette question, a mentionné que le mouvement politique qu’il dirige, est un mouvement social, à l’image de toute organisation de la société civile, mais « qui s’apparente à la politique ». Le rôle du mouvement politique « C’est le moment », n’est pas de ravir la place à un parti politique, ni de l’opposition ni de la majorité, selon les explications du président du mouvement, mais de jouer un rôle de veille. Le rôle de veille, à l’entendre, ce n’est pas d’être « anti-pouvoir ».
Un mouvement politique autonome, qui ne roule pour aucun parti politique
Au passage, il a déploré le fait que certaines OSC font la politique, au lieu de faire de la veille citoyenne. La particularité du mouvement, à son avis, c’est son autonomie. Et d’ajouter ceci : « Nous faisons rentrer 70 milliards de FCFA par an au pays. C’est parce que nous avons les moyens que nous envoyons un peu au pays ». Ben Gaston Sawadogo, représentant des Burkinabè vivant aux Etats-Unis d’Amérique, a renchéri sur ce point, en indiquant que le mouvement politique « C’est le moment », ne roule pour aucun parti politique, aucune structure. « Nous sommes des Hommes d’affaires. Nous avons une télé et une radio. Donc, nous sommes autonomes », a-t-il souligné. Si la diaspora obtenait un jour des sièges à l’Assemblée nationale, qui en seraient les occupants ? A cette question, Moumouni Pograwa a dit que le mouvement politique voit venir la cacophonie. Mais ces interrogations trouveront réponses à la convention à venir ou à travers des échanges entre Burkinabè de l’extérieur qui se parlent, communiquent entre eux, de son point de vue. Pour Lamoussa Constant Kyélem, représentant des Burkinabè vivant au Ghana, la création du mouvement politique « C’est le moment », va répondre aux multiples interrogations, à savoir, entre autres : pourquoi, pour qui, avec quoi et comment voter, le moment venu ? Les conférenciers ont salué la tenue, du 11 au 13 juillet dernier, du forum national de la diaspora à Ouagadougou, qui lui a permis, de leur point de vue, d’exprimer au Chef de l’Etat, ses joies et ses peines. Dans le manifeste du mouvement politique « C’est le moment », signé des représentants des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, aux Etats-Unis d’Amérique et au Ghana, figurent le logo du mouvement, des données sur les Burkinabè vivant à l’étranger en général, les défis de leur vote et le procès-verbal de création du mouvement.
Lonsani SANOGO