HomeOmbre et lumièreLUTTE CONTRE LE BANDITISME : Arrêtés par des Koglwéogo, des présumés délinquants ont été remis à la gendarmerie

LUTTE CONTRE LE BANDITISME : Arrêtés par des Koglwéogo, des présumés délinquants ont été remis à la gendarmerie


Des Koglwéogo, issus de différentes localités, traquent un présumé réseau de délinquants. Ils ont mis la main sur certains éléments dudit réseau et les ont conduits à la Brigade ville de gendarmerie de Nongr-Massom (Bendogo), le 11 avril 2016. C’était devant une foule, venue satisfaire sa curiosité.

 

 

Il régnait une ambiance peu ordinaire à la brigade ville de Gendarmerie de Nongr- Massom (Bendogo) dans la matinée du 11 avril dernier. Vieux, jeunes et enfants s’étaient engouffrés dans l’enceinte de ladite brigade pour satisfaire leur curiosité. En effet, dame rumeur s’était chargée d’informer les gens que des Koglwéogo  avaient mis la main sur des présumés délinquants et les y avaient convoyés. Dans la cour, les discussions allaient bon train. Retranchés dans un coin, des hommes, visiblement des Koglwéogo, échangeaient entre eux. A la question de savoir ce qui se passait, un jeune homme nous confie que des Koglwéogo allaient incessamment arriver avec des bandits. Quelques instants plus tard, 2 véhicules dont un pick-up ont effectivement franchi les portes de la brigade de la Gendarmerie. Menottes aux mains, 2 jeunes hommes ont été débarqués et conduits à l’intérieur du bâtiment des pandores. L’un d’eux avait de la peine à marcher. La foule, quant à elle, avait considérablement grossi. Elle est venue soutenir les comités d’auto-défense.  La cour de la brigade s’était rapidement remplie et des badauds continuaient à affluer. Personne ne voulait se laisser conter l’évènement.

Pour plus de sérénité, l’un des responsables Koglwéogo, Soumaïla Ouédraogo dit Ben Laden de Nioko 1, s’est alors évertué à renvoyer le « fan club Koglwéogo » à la maison. Ce fut peine perdue. Il n’a réussi qu’à repousser les moins téméraires hors de la cour de la brigade.

Le calme étant quelque peu revenu, les Koglwéogo nous ont confié la raison de leur présence à la gendarmerie. « Il y a de cela 5 jours, nous avons été informés que les Koglwéogo de Fada avaient intercepté un braqueur. C’est ainsi que notre chef nous a dit d’aller les soutenir. Arrivés, nous avons effectivement constaté qu’un braqueur avait été arrêté », a expliqué Issaka Ouédraogo, Koglwéogo de Manga. A l’en croire, après échanges avec leurs  « collègues » de Fada, il est ressorti que le groupe du braqueur en question, a dépouillé 4 concessions. « Dans l’une d’elles, ils (Ndlr les délinquants) ont violé une femme enceinte, battu le mari à sang », a confié Issaka Ouédraogo.

 

5 jours maintenant que nous avons quitté nos foyers

 

Il a poursuivi que grâce à la collaboration d’un jeune homme, les Koglwéogo ont mis la main sur 8 braqueurs qu’ils ont conduits au commissariat. « Nous avons également mis la main sur un homme armé d’un fusil kalachnikov qui nous a livré ses complices. Certains éléments de la bande résident à Ouagadougou. C’est ainsi que nous avons pris la route pour Ouagadougou dans la journée d’hier (NDLR : 10 avril). Lorsque nous sommes arrivés, nous avons saisi la gendarmerie qui nous a soutenu pour mener l’opération », ajoute Issaka Ouédraogo. Et Soumaïla Ouédraogo dit Ben Laden d’ajouter qu’ils ont pu arrêter 3 éléments de la bande, mais que des complices sont toujours en cavale. D’où son appel à la collaboration de la population pour mettre la main sur ces derniers.

Pour sa part, Rasmané Simporé, Koglwéogo de Zorgho et membre de la « mission de soutien » aux Koglwéogo de Fada, a souhaité que les autorités se penchent sur leur cas et les accompagnent. « Nous travaillons dans des conditions très difficiles. Voilà maintenant 5 jours que nous avons quitté nos foyers et c’est un seul jour que j’ai pu prendre une douche. Nous avons été battus par la dernière pluie pendant que nous traquions les voleurs. Mais tout cela, nous l’avons fait sans prendre un salaire quelconque», a-t-il dit. Rasmané Simporé a également confié que tous les présumés délinquants qu’ils ont arrêtés avaient sur eux des fusils, des pistolets, des amulettes et des portables. « Ce sont nos vies que nous mettons en jeu en faisant ce travail », a-t-il rappelé.

Au moment où nous quittions les lieux peu après 11h, la foule était toujours massée devant la brigade de Gendarmerie. Les pandores, quant à eux, n’ont pas souhaité se prononcer.

 

Thierry Sami SOU

 

 


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