RENFORCEMENT DES CAPACITES DES CES : Pour une meilleure participation des citoyens à la gouvernance démocratique
Le 17 mars 2016 s’est ouvert à Ouagadougou un atelier international consacré au renforcement des capacités des Conseils économiques et sociaux (CES) ainsi que des institutions similaires des Etats membres de la Francophonie. Avec pour thème «Face aux mutations sociales, quelles réformes pour une meilleure participation des CES et institutions similaires au développement durable ?» Placé sous le haut patronage du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui a ouvert les travaux, cet atelier, co-organisé avec le CES du Burkina Faso, devrait contribuer au renforcement des capacités d’anticipation des acteurs concernés et assurer une meilleure prévisibilité dans la conduite des affaires de l’Etat.
Les CES, selon le Président de la délégation spéciale (PDS) de Ouagadougou, Damien Gampéné, sont des « Assemblées à compétences consultatives » et un cadre de promotion de la citoyenneté et de la démocratie économique et sociale. L’atelier des 17 et 18 mars s’inscrit dans le cadre des activités de l’Union des Conseils économiques et sociaux et Institutions similaires des Etats et gouvernements membres de la Francophonie (UCESIF) qui s’est engagée, dès sa création en 2004, à faire du renforcement des capacités des institutions consultatives membres une priorité pour la promotion d’une démocratie participative dans les différents pays. L’objectif général de l’atelier, selon Moïse Napon, président du CES Burkina, est de proposer des réformes permettant d’adapter les CES et institutions similaires à l’évolution sociopolitique et économique des pays. Lesquels, à son avis, sont en proie à des mutations multiformes qui imposent de multiples registres de gouvernance. Plus précisément, les participants à cet atelier feront les états des lieux des CES et institutions similaires, identifieront des actions nouvelles qui permettront d’améliorer la contribution des CES à l’ancrage de la démocratie dans les pays et feront des recommandations pour une meilleure gouvernance socioéconomique et environnementale. En abordant la question des réformes aux fins d’amener les CES à accompagner efficacement les Exécutifs nationaux, l’UCESIF s’inscrit selon le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans une dynamique de réflexion prospective pour la promotion d’un développement holistique des différents pays. Il a dit attendre des participants à l’atelier qu’ils inspirent la confiance nécessaire par la qualité et la pertinence des conclusions de leurs travaux, puisque, à l’entendre, la rencontre de Ouagadougou doit fournir des bases de données susceptibles d’éclairer les différents décideurs sur les difficultés communes et les solutions possibles à apporter dans l’action des CES et institutions similaires. Aussi, a-t-il souhaité que soient formulées des recommandations idoines, avec des avis éclairés, pour consolider la place et le rôle des CES et institutions similaires, pour une meilleure participation des citoyens au développement culturel, socioéconomique et politique des différents Etats. Les CES rencontrent des difficultés comme celles relatives à la mise en œuvre des avis et recommandations, à l’obligation de saisine, aux mécanismes de financement de leurs activités. Ce rendez-vous de partage d’expériences devra aider à consolider la position des CES par rapport à ces difficultés. Pour le Secrétaire général de l’UCESIF, Michel Doucin, cet atelier vise à construire le partage sur les notions de droits de l’homme, de droits sociaux, culturels et de démocratie. L’enjeu dans cet atelier, c’est la place occupée par les CES, vis-à-vis des pouvoirs politiques et judiciaires, en tant qu’instances de réflexion, d’avis, d’expression de l’attente de la société civile. Question de consolider leur rôle d’alerte et de conseil éclairé sur les projets gouvernementaux, des politiciens, exprimant l’aspiration des populations.
Lonsani SANOGO
