HomeOmbre et lumièreSELECTION DES CANDIDATS AUX PRIX GALIAN : Il faut revoir les critères

SELECTION DES CANDIDATS AUX PRIX GALIAN : Il faut revoir les critères


Bientôt sera ouverte la session de dépôt des candidatures pour les prix Galian. Ils seront nombreux mes amis journalistes de toutes obédiences (presse écrite, radio et télévision) qui vont tenter leur chance. Quoi de plus normal pour un journaliste de voir primée son œuvre ; lui qui, souvent au péril de sa vie, fait des pieds et des mains pour chercher l’information au grand bonheur de ses lecteurs, auditeurs et téléspectateurs ?

C’est en cela qu’il faut féliciter et rendre un hommage appuyé à ceux-là, hommes et femmes, qui ont eu l’initiative, ô combien louable, d’instituer un cadre de récompenses pour encourager les journalistes, que l’on appelle ici Prix Galian. Je suis d’autant plus heureux que depuis qu’ils ont été institués, les Prix Galian n’ont pas connu de rupture. L’événement a lieu chaque année et presqu’au même moment, selon que le contexte sociopolitique le permet. Et à l’occasion, il réunit presque tous les professionnels des médias burkinabè pour, à l’issue d’une année de dur labeur, magnifier une profession que l’on appelle le journalisme. C’est un métier qui me plaît. Et si je n’étais pas devenu fou, ce serait le métier que j’aurais cherché à exercer dans ma vie, parce que je fais le constat qu’il mène à tout.

Hélas, Dieu en a décidé autrement. Me voilà aujourd’hui sans le moindre sou, marchant pieds nus, allant d’une ville à l’autre, et condamné à mendier pour vivre. Mais n’ayant pas pu devenir journaliste dans ma vie, je me console chaque fois, en lisant les journaux. Bref, pour revenir aux prix Galian, je voulais tout de même faire quelques observations, dans le but d’améliorer les choses. Car, je fais le constat qu’il existe une sorte d’injustice dans la sélection des dossiers.

Il y a peut-être lieu de revoir les prix à la hausse

J’ai appris que les articles co-signés sont parfois écartés, on ne sait trop pour quelle raison. Cela me paraît anormal ; ce d’autant qu’il s’agit de signatures de journalistes d’une même rédaction. Quelle place pour les articles co-signés qui sont parfois, à mon humble avis, de très belle facture ? On me dira peut-être que derrière une excellente œuvre commune, peut se cacher un journaliste qui est loin d’être une lumière. C’est possible. Mais j’observe seulement qu’écarter de la compétition les articles co-signés, c’est ne pas prendre en compte toutes les facettes du journalisme, d’autant plus que la co-signature n’est pas interdite dans le métier. Selon moi, on pourrait trouver une formule qui, tout en tenant compte des appréhensions des uns et des autres, prend en considération cette autre dimension du journalisme. Pour tout dire, on devrait aussi ouvrir la compétition à ce genre de papiers, dans la mesure où ils sont parfois vivants et pleins d’intérêt, exaltent l’esprit d’équipe, la confraternité, toutes choses qui sont des vertus cardinales dans notre profession. Et puis, dites-moi, n’y a-t-il pas la co-production dans le cinéma, la littérature et même la science ? Et, dans ces matières, on a vu des binômes partager des prix.

La deuxième observation que je voulais faire porte sur l’épaisseur du “vlop” (enveloppe) que l’on donne au meilleur journaliste de l’année. Pour une compétition de cette envergure, il y a peut-être lieu de revoir les prix à la hausse. Comparaison n’est pas raison. Mais quand on compare ce qu’on offre au Faso, aux meilleurs journalistes de l’année, par rapport à ceux de la Côte d’Ivoire, je vous assure qu’il n’ y a pas match. Si, au Burkina, le meilleur journaliste empoche la somme de 500 000 F CFA, il en va autrement en Côte d’Ivoire où le meilleur palpe plus d’une brique avec, cerise sur le gâteau, une villa. On me dira que le Burkina n’a pas les mêmes ressources que la Côte d’Ivoire. Ce qui n’est pas faux. Mais moi je pose la question suivante : est-ce que l’opinion ivoirienne est plus exigeante vis-à-vis de ses journalistes que celle burkinabè ? Et puis, qu’on se dise la vérité, combien de milliards de F CFA, dans ce pays, ont disparu dans les poches et sont partis dans le ventre de certains gourous ? Et ce sont les mêmes personnes devenues, pour certaines, plus riches que l’Etat lui-même, qui sont les premières à crier que notre pays n’a pas de moyens. Non! Que l’on arrête d’insulter notre intelligence. Sinon, je vais me fâcher. La colère d’un fou, vous savez ce que c’est ! Pas besoin de vous faire un dessin.

« Le Fou »


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