LA MISSIVE A MON ONCLE
Cher oncle,
Comme tu l’as si bien affirmé dans ta dernière lettre, le moral est au plus bas, chez nous ici, depuis la disparition tragique, le 12 août dernier, des suites d’un accident de moto, du roi du coupé-décalé, Dj Arafat. A l’heure où je t’écris, des mélomanes refusent d’admettre cette triste réalité. Plusieurs fans ont même supplié la famille du défunt de permettre au pasteur ayant promis de ramener leur idole en vie, de le laisser faire.
C’est donc dans ce contexte que se préparent les obsèques du « Daishikan » (un autre de ses surnoms) dont le programme officiel n’a pas encore été dévoilé. Mais il se susurre qu’un concert géant est prévu au stade Félix Houphoüet Boigny et enregistrera même la participation du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Une information qui reste à confirmer mais dans un communiqué du ministre en charge de la Culture, dès les premières heures du décès de « Yôrôbô », celui-ci avait laissé entendre que le gouvernement mettrait tout en œuvre pour rendre un hommage bien mérité à l’artiste. Et en la matière, il faut dire que tout est en train d’être mis en œuvre car un grand comité d’organisation des funérailles a été mis en place. Apparemment, cette décision des autorités ne rencontre pas l’assentiment de la génitrice du défunt, Tina Glamour, de son vrai nom Valentine Logbo.
En effet, le 19 août dernier, elle s’est rendue pour la seconde fois sur le lieu de l’accident et s’en est prise violemment à un journaliste ivoirien, en ces termes : « Ce n’est pas le gouvernement qui a mis au monde mon enfant, je vais l’enterrer dignement ». Une réaction qui a créé une vive polémique sur la toile. Pendant que certains citoyens imaginent sa douleur en tant que mère et soutiennent qu’il faut la laisser organiser les obsèques de son fils comme elle l’entend, d’autres, au contraire, ont fait savoir que dès l’instant que son fils est devenu populaire, il n’appartient plus seulement à sa famille biologique.
Gohou Michel fait Officier de l’Ordre du mérite culturel ivoirien
Espérons que les parties accorderont leurs violons pour rendre, à la hauteur du « King des Chinois », l’hommage qu’il lui faut. Le Yôrôbô ne mérite pas une quelconque mésentente. Qu’à cela ne tienne, les Ivoiriens et surtout ses fans encore appelés « les Chinois », sont vent debout pour rendre un hommage digne à leur idole.
Cher oncle, un adage dit que mieux vaut tard que jamais. Eh bien, c’est ce que viennent de faire les autorités ivoiriennes. En effet, le 18 août dernier, alors qu’il célébrait les 30 ans de sa carrière humoristique, Gohou Michel a été élevé au rang d’Officier de l’Ordre du mérite culturel ivoirien. En plus de cette distinction, il a été fait ambassadeur de l’UNESCO pour la ville historique de Grand-Bassam. Une reconnaissance qui vaut son pesant d’or.
Bien avant lui, c’est-à-dire le 6 août, c’est la cinéaste Akissi Delta, à l’état civil Loukou Akissi Delphine, la réalisatrice de la série « Ma famille », qui recevait le prix d’excellence du cinéma et des arts visuels, à l’occasion de la 7e édition du prix national de l’excellence, au Palais présidentiel. En plus d’elle, 80 autres lauréats des secteurs publics et privés et de la société civile, ont été distingués pour l’exemplarité de leur travail. Le moins que l’on puisse dire, cher oncle, c’est que ces reconnaissances sont bien méritées. Vivement que les bénéficiaires continuent de voler de succès en succès pour le bonheur de leur pays, mais aussi de tout le continent africain.
C’est sur ces notes plus gaies que je mets fin à ma missive de ce jour. Au revoir et à bientôt ! Que le Tout-Puissant nous garde et nos protège !
Ton neveu