HomeMissive à mon oncleL’ONCLE AU NEVEU

L’ONCLE AU NEVEU


Cher neveu,

C’est toujours un réel plaisir pour moi de te faire part de nos nouvelles. Dans l’ensemble, rien à signaler. On s’achemine petit à petit vers la fin de la saison des pluies et selon les échos qui nous parviennent, l’espoir est permis. La moisson sera bonne dans  la plupart  des régions du pays, si l’on en croit les propos du ministre en charge de l’Agriculture qui a sillonné quelques régions. Vivement qu’il en soit ainsi car nous en avons grandement besoin. Avec la crise sécuritaire actuelle qui sévit dans le pays, si la campagne agricole venait à être mauvaise, ce serait la catastrophe.  Cher neveu, parlant justement de la situation sécuritaire, il faut dire que la province du Bam est, depuis quelque temps, l’une des localités qui enregistre chaque semaine, pour ne pas dire chaque jour, des attaques terroristes avec à la clé, plusieurs morts. Cette situation a occasionné un exode massif de populations qui ont fui leurs villages et leurs biens (champs, bétail) pour trouver refuge à Kongoussi, chef-lieu de la province. En moins d’une semaine, des sources faisaient  état d’environ 20 000 déplacés internes. Une situation qui a poussé les autorités locales à lancer un appel à l’aide.  Un appel  entendu puisqu’une véritable  chaîne de solidarité s’est mise en branle. Des  natifs de la province aux partis politiques en passant par l’Association des municipalités du Burkina (AMBF), tous ont réagi promptement en faisant des dons de vivres, d’argent, etc. Par ailleurs, au regard de la dégradation de la situation dans ladite localité, un mouvement populaire a été  mis en place par les populations pour se défendre contre les exactions terroristes dans la province. Lancée le 5 octobre dernier à Kongoussi, la Coordination du mouvement populaire pour la résistance du Bam (CMPR) se présente comme un mouvement  d’auto-défense des populations locales pour opposer une résistance communautaire farouche contre toute attaque. Dans  chaque village, il a été demandé de mobiliser 20, 30, voire 100 personnes pour une formation militaire pour la défense du territoire. Voilà une belle initiative qui devrait inspirer les uns et les autres. Cher neveu, une folle rumeur circulant sur les réseaux sociaux, faisait état de la présence d’une base militaire française basée à Djibo, localité en proie à de récurrentes attaques terroristes.

L’athlète Hugues Fabrice Zango de retour au pays

 

Interpellé sur le sujet lors de la conférence de presse du gouvernement, le 3 octobre dernier, le porte-parole du gouvernement a démenti l’information, indiquant qu’il n’en était rien.  Cher neveu, le Réseau national anti-corruption (REN-LAC) a dévoilé, le 30 septembre dernier, son rapport 2018 sur l’état de la corruption au Burkina. La douane, la police municipale et la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) forment le trio des services les plus corrompus au pays des Hommes intègres. La gendarmerie nationale, la police nationale, l’enseignement secondaire et la Justice sont classés respectivement 4e, 5e, 6e  et 7e. Le réseau a déploré l’absence de volonté politique au sommet de l’Etat pour lutter contre le phénomène. Tout en appelant à un engagement citoyen accru, le réseau a formulé des recommandations tant à l’endroit des acteurs étatiques que non étatiques. Espérons que ces recommandations ne dormiront pas dans les tiroirs.  Cher neveu, voilà au moins une note plus gaie et qui nous fait oublier un tant soit peu les angoisses. Il s’agit du médaillé de bronze des championnats du monde d’athlétisme de Doha,  Hugues Fabrice Zango, qui a regagné le  bercail le 5 octobre dernier. L’athlète burkinabè a été accueilli par son fan club, des supporters de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE) et le  directeur de cabinet du ministre des Sports et des loisirs (MSL). Avec sa performance, il brise ainsi le signe indien vieux de 36 ans. En effet, aucun athlète africain n’était monté sur le podium du triple saut après l’exploit du Nigérian Ajayi Agbebaku (1983). Grâce à Hugues, le Ditanyè  a retenti à Doha au Qatar, situé à des milliers de kilomètres du Burkina. Voilà qui met du baume au cœur. Tous nos  vœux de succès l’accompagnent. C’est sportivement que je m’arrête pour ce jour. Au revoir et à bientôt. Que Le Tout-Puissant nous garde !

Ton oncle


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